Crash A320 en France : "le copilote semble avoir voulu détruire cet avion"
Andreas Lubits, copilote de l'avion A320 de la compagnie allemande Germanwings, "semble avoir voulu détruire cet avion", a déclaré jeudi le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, en faisant le point sur les avancées de l'enquête concernant le crash du 24 mars dans le sud de la France, qui a tué toutes les 150 personnes à bord.
Il a aussi annoncé avoir ouvert une enquête pour "homicide involontaire" et se réserve le droit de "requalifier" l'enquête comme portant sur un homicide "volontaire", selon les éléments en cours d'analyse.
"Le copilote (...) a actionné le bouton commandant la perte d'altitude pour une raison que nous ignorons aujourd'hui mais qui peut s'apparenter à une volonté de détruire cet avion", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Marseille, suite à l'analyse du fichier audio contenu dans la boite noire retrouvée par le BEA, autorité française d'enquête sur les accidents de l'avion civile.
La partie française a demandé aux autorités allemandes d'analyser l'environnement personnel et professionnel de Andreas Lubitz, de nationalité allemande et âgé de 28 ans, a fait savoir Brice Robin.
"Durant les 20 dernières minutes, les deux pilotes échangent defaçon normale et courtoise voire enjouée. On entend ensuite le commandant de bord préparer le briefing de l'atterrissage à Düsseldorf, les réponses du copilote sont laconiques, c'est-à-dire courtes, il n'y a pas d'échange véritable", a précisé le procureur de la République de Marseille, parlant de ce que révèle l'enregistrement audio de la boite noire. "Puis on entend le commandant de bord demander au copilote de prendre les commandes et on entend le bruit d'un siège qui recule puis une porte qui se ferme. On peut penser qu'il est allé satisfaire un besoin naturel. Le copilote est alors seul aux commandes de l'avion et actionne la descente de l'appareil. L'action sur ce sélectionneur d'altitude ne peut être que volontaire. On entend plusieurs appels du commandant de bord par l'intermédiaire de l'appel cabine, pour demander l'ouverture de la porte. On entend un bruit de respiration humaine à l'intérieur de la cabine jusqu'à l'impact final, ce qui laisse entendre que le copilote était à priori vivant", a-t-il déclaré.
"On entend ensuite les contacts de la tour de contrôle de Marseille mais aucune réponse du copilote. Les contrôleurs demandent alors de faire le code de détresse du transpondeur et il n'y a aucune réponse. La tour de contrôle a même demandé à d'autres avions de faire un relais radio pour contacter cet Airbus et aucune réponse n'est également intervenue. Les alarmes se sont alors déclenchées pour signifier à l'équipage que le sol était à proximité. On entend alors de violents coups comme pour défoncer la porte. Juste avant l'impact final on entend le bruit de ce qui peut être un premier impact sur un talus. L'avion a ensuite percuté à plus de 700 km/heure la montagne. Aucun message de détresse ou d'urgence de type +"Mayday+ n'a été reçu par les contrôleurs aériens et aucune réponse n'a été apportée à l'ensemble des contacts des contrôleurs aériens", a-t-il dit.
L'avion était passé de 12.000 m d'altitude à 2.000 m d'altitude en 8 minutes, alors que "la seule façon d'actionner une telle descente est de tourner plusieurs fois un bouton", ce qui indique qu'il s'agit d'une action "volontaire", a expliqué Brice Robin. Fin
Les dernières réactions Nombre total de réactions: 0 |
Sans commentaire.
|
Voir les commentaires |