Le désir de la Chine de renforcer ses règlements relatifs à la cybersécurité est justifié (COMMENTAIRE)

A la lumière des révélations successives des dernières années sur des scandales d'espionnage perpétrés par les Etats-Unis à l'aide de leurs technologies de piratage sophistiquées, le désir de la Chine de renforcer ses règlements relatifs à la cybersécurité est justifié, alors que les deux plus grandes économies du monde s'échangent de plus en plus de technologies.

Le mois dernier, la société de cybersécurité Kaspersky Lab a dévoilé une nouvelle technique de surveillance et d'espionnage développée par l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA), rappelant les rélévations choquantes de son programme de surveillance massif qui inclut même des activités d'écoute de leaders d'alliés de Washington.

L'"épée invisible" du cyber-piratage ciblait également les gens ordinaires, alors que la NSA aurait acquis du contenu de communications digitales en ligne de plusieurs technologies américaines et de sociétés Internet.

Il est troublant d'apprendre que des géants de la technologie, y compris Microsoft et Apple, qui ont joui d'une présence forte et grandissante dans le quotidien des gens et ont oeuvré à travers le monde, étaient également impliqués dans le programme de surveillance.

Pour les centaines de millions ou même milliards d'utilisateurs de produits ou services à haute technologie de ces entreprises américaines, il est normal que ces produits ou services ne s'avèrent pas sécuritaires lorsqu'il est question de sécurité d'information ou de vie privée.

Dans ce cas, il revient au gouvernement de s'assurer que les gens ordinaires puissent profiter pleinement des commodités du progrès technologique sans qu'il n'y ait d'intrusion dans leur vie privée.

Si des "portes arrière" sont installées délibérément dans ces produits ou services à haute technologie tel que requis par les autorités de renseignement, personne n'est mieux placé que le gouvernement pour empêcher les pirates financés par le gouvernement d'atteindre les usagers ordinaires.

Avec les nouvelles règles adoptées par l'autorité bancaire de Chine, qui prévoit des critères de sécurité pour les produits technologiques dans le secteur financier et qui demande à toutes les entreprises étrangères apportant leur technologie bancaire en Chine d'être soumises à des audits de sécurité, la Chine n'aspire à rien d'autre qu'à faire appliquer ces technologies de façon sécuritaire et contrôlable afin de protéger l'Etat et les secrets d'entreprises des regards indiscrets.

Ainsi profondément justifiés, les efforts de la Chine pour renforcer la cybersécurité et protéger les intérêts des usagers domestiques de produits à haute technologie de fabrication étrangère n'ont rien à voir avec les accusations de discrimination commerciale et de protectionnisme proférées par certains médias étrangers.

La cybersécurité est un défi commun pour le monde entier et requiert donc une responsabilité partagée.

Il est recommandé que la Chine et les Etats-Unis, deux économies mondiales dominantes dotées d'une force technologique en croissance rapide, renforcent les échanges, la coopération et la confiance mutuelle pour réaliser des progrès significatifs dans l'amélioration de la cybersécurité.