Le Premier ministre français en visite en Chine pour promouvoir la croissance et l'investissement
Sur l'invitation du Premier ministre Li Keqiang, le Premier ministre de la République française Manuel Valls effectue jusqu'au 31 janvier une visite officielle en Chine. Alors que les activités de célébration du cinquantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays arrivent à leur terme, M. Valls souhaite promouvoir le développement des relations économiques et commerciales, et montrer l'attractivité de la France pour les investisseurs chinois.
Manuel Valls se rendra à Beijing, Tianjin et Shanghai, et rendra visite à plusieurs entreprises françaises emblématiques de l'innovation industrielle, de l'économie verte, de l'énergie et des transports, tout en prévoyant un passage à l'institut franco-chinois de Suzhou. Une importante délégation de chefs d'entreprise français accompagne le Premier ministre durant son voyage.
La Chine est la plus grande source du déficit commercial français
La diplomatie économique est une partie importante des relations sino-françaises. Selon les données des douanes françaises publiées le 9 janvier, entre janvier et novembre 2014, le total des exportations vers la Chine (hors matériel militaire) représentait 14,4 milliards d'euros, soit 1,1 milliard de plus que l'année précédente, tandis que les importations de marchandises en provenance de Chine s'élevaient à 38,6 milliards d'euros, ou 1,2 milliard de plus que l'année précédente. Selon les chiffres, la Chine reste la plus grande source du déficit commercial de la France sur cette période. Le déficit de la balance des échanges commerciaux est de 24,2 milliards d'euros en faveur de la Chine, ce qui représente 37 % du déficit commercial total sur la période.
Ce déficit de longue date est devenu une préoccupation pour le gouvernement français. Le 24 février 2014, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a rappelé lors d'une conférence de presse à l'ambassade de France en Chine que le déficit commercial français au profit de la Chine ne peut pas rester à hauteur de 40 %, et il a exprimé son souhait que les efforts politiques permettent d'accroître les échanges économiques et commerciaux, d'encourager les entreprises chinoises à investir en France, et de rééquilibrer les échanges.
Sur le plan commercial, en plus de continuer à promouvoir Airbus, les TGV et l'énergie nucléaire, la France est très optimiste quant aux dividendes que représente l'urbanisation de la Chine, et souhaite promouvoir auprès de la classe moyenne croissante ses produits agricoles, cosmétiques et autres. Le gouvernement français a signé en mai 2014 un accord de trois ans avec Alibaba pour faciliter la présence des marques françaises sur le grand site d'e-commerce Tmall. En octobre, la France a une nouvelle fois fait appel au fondateur d'Alibaba Jack Ma pour un investissement dans la construction d'un centre logistique en France.
« Les grandes entreprises françaises ont une longue histoire de coopération avec la Chine, mais l'intégration a été moins facile pour les PME. Avec la plateforme Tmall qui permettra aux marques de vendre leurs produits directement à la Chine, les PME françaises installées en Chine éviteront des coûts trop élevés, tout en offrant une plus grande variété de choix aux consommateurs chinois », a déclaré M. Fabius l'année dernière.
La Chine a investi 4 milliards de dollars en France en 2014
En termes d'investissement, 2014 a été une grande année d'acquisition de parts dans les entreprises françaises par les entreprises chinoises. Selon les statistiques de Bloomberg, l'année dernière, 13 affaires ont été signées, d'une valeur de plus de 4 milliards de dollars, un nouveau record en au moins une décennie. En outre, l'offre du groupe chinois Fosun d'acquisition du Club Med français pour 1,3 milliard de dollars a porté l'acquisition d'actifs en France par une entreprise chinoise à de nouveaux sommets.
En plus de l'acquisition proposée par Fosun International, d'autres projets intéressants ont été ceux du consortium formé par Shandong Hi-Speed Group et la firme d'investissement hongkongaise Friedmann Pacific Asset Management pour le rachat de 49,9 % des parts de l'aéroport international de Toulouse, l'injection de 800 millions d'euros de capital et l'acquisition d'une participation de 14 % dans Peugeot Citroen par le groupe chinois Dongfeng Motor, ainsi que la signature d'un accord de coopération de long terme et d'acquisition de parts entre les chaines d'hôtellerie Huazhu et Accor.
« La France était l'un des derniers bastions européens de l'opposition aux acquisitions chinoises de marques nationales, mais la situation a changé », affirmait le 21 janvier dernier le Wall Street Journal. L'Europe est au moins d'accord sur une chose, c'est de faire des affaires avec la Chine. En 2014, les investissements chinois à destination de l'UE étaient 1,7 fois plus élevés qu'en 2013, tandis que les investissements européens en Chine ont chuté de 5,3 %.
Bien sûr, le montant des investissements chinois reste en-deça des attentes de la France. Les données actuelles montrent que 9000 entreprises françaises sont installées en Chine, tandis que seulement 250 entreprises chinoises se trouvent en France. Selon les statistiques de Bloomberg, en 2014, 32 acquisitions chinoises ont eu lieu en Allemagne et 40 au Royaume-Uni, soit respectivement deux fois et trois fois plus qu'en France.
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