Les milieux économiques suisses s'inquiètent de l'impact de l'abandon du taux plancher

Les milieux économiques suisses ont exprimé leur inquiétude suite à l'abandon du taux plancer de 1,20 franc suisse pour un euro annoncé jeudi par la Banque nationale suisse (BNS).

L'abolition du cours plancher de 1,20 franc pour un euro ouvre la porte à la spéculation sur les devises et affectera l'exportation et le tourisme, a estimé l'Union syndicale suisse (USS) dans un communiqué.

Cela menace également les salaires et les emplois dans les secteurs actifs dans l'exportation, selon l'USS.

Pour economiesuisse (Fédération des entreprises suisses), la décision de la BNS est incompréhensible au moment actuel. Au vu des tensions sur les marchés financiers et de l'incertitude entourant l'avenir de la zone euro, il faut s'attendre à ce que le franc suisse reste durablement surévalué.

En décidant de supprimer avec effet immédiat le taux plancher de 1,20 franc pour un euro, la BNS a pris de court les marchés et les entreprises. Aux yeux de l'économie, cette mesure est incompréhensible au moment actuel, a indiqué economiesuisse.

De son côté, le directeur général de Swatch Group, Nick Hayek, a qualifié la décision de la BNS de "tsunami pour l'ensemble de la Suisse". "Les mots me manquent", a confié Nick Hayek.

La Fédération suisse du tourisme a pour sa part estimé qu'il est fort possible que les touristes se détournent de la Suisse pour se rendre dans d'autres destinations. Le tourisme, quatrième branche d'exportation de Suisse, pourrait être touché en plein fouet, a-t-elle indiqué.

La BNS a annoncé jeudi par surprise la décision de mettre un terme au taux plancher de 1,20 franc suisse pour un euro et d'abaisser de 0,5 point à -0,75% le taux d'intérêt appliqué aux avoirs en comptes de virement qui dépassent un certain montant exonéré.

"Le franc (suisse) demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l'introduction du cours plancher (en septembre 2011), sa surévaluation s'est dans l'ensemble atténuée. L'économie a pu profiter de cette phase pour s'adapter à la nouvelle situation", a estimé dans un communiqué la banque centrale pour justifier sa décision. Fin