La France mobilise 10 000 soldats après les attentats de Paris

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian (à droite) et le chef de l'état-major général Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon parlent aux journalistes après une réunion de crise à l'Élysée, le 12 janvier 2015. [Photo / agences]

La France a mobilisé 10 000 soldats sur l'ensemble de son territoire mardi et près de 5 000 policiers supplémentaires pour protéger les lieux de la communauté juive après l'assassinat de 17 personnes par des militants islamistes à Paris la semaine dernière.

S'exprimant un jour après la plus grande manifestation publique française jamais enregistrée, en l'honneur des victimes, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré que le risque de nouvelles attaques est présent dans le pays. Les soldats patrouilleront dans les rues, les gares et aéroports, sur les sites touristiques et autour des bâtiments stratégiques.

« La menace est très élevée et c'est pour cette raison que le président de la République a décidé de mettre en œuvre le contrat opérationnel de protection du territoire », a déclaré M. Le Drian après la réunion ministérielle. L'effectif mobilisé est plus important que celui qui est déployé dans les opérations extérieures.

Les victimes, dont plusieurs journalistes et policiers, ont trouvé la mort au cours de trois jours de violence qui ont débuté mercredi avec une attaque contre le magazine satirique Charlie Hebdo, connu pour ses caricatures sur l'islam et les autres religions. De nombreux participants à la manifestation de dimanche portaient des badges et brandissaient des pancartes déclarant « Je suis Charlie ».

Les hommes armés qui ont mené l'attaque contre Charlie Hebdo, deux frères d'origine algérienne nés en France, ont visé l'hebdomadaire parce qu'il avait publié des caricatures du prophète Mahomet.

Les survivants de la rédaction de Charlie Hebdo travaillent sur une édition de huit pages qui sortira en kiosques mercredi avec un tirage d'un million. L'avocat du magazine, Richard Malka, a déclaré à la radio France Info que l'édition comporterait des dessins représentant le prophète.

« On ne cédera rien. L'état d'esprit Je suis Charlie, c'est aussi le droit au blasphème », a-t-il déclaré, en ajoutant que la couverture serait dévoilée lundi soir.

Les trois jours de violence ont pris fin vendredi avec le siège d'une épicerie juive à Paris, où quatre otages et un autre homme armé ont été tués. Le tireur a déclaré son soutien à l'État islamique et a affirmé agir en réponse aux déploiements militaires français contre les groupes islamistes à l'étranger.