Djibouti : l'existence du premier gisement d'or sera démontrée en 2015 (INTERVIEW)

L'existence du premier gisement d'or économiquement fiable sera démontrée en 2015, affrime le directeur des Ressources Naturelles du ministère djiboutien de l'Energie, Abdourahman Haga, dans un récent entretien accordé à Xinhua.

Des forages seront effectués dans la localité d'Oklila, située dans la région de Dikhil, au sud de la capitale djiboutienne, par une société joint-venture dénommée Thani-Stratex.

"Si ces forages miniers en 2015 démontrent l'existence d'un gisement d'or économiquement viable, alors nous aurons notre première mine d'or dans les deux à trois années qui suivent", a-t- il indiqué.

M. Haga, le seul géologue ayant participé à tous les projets d' études, de recherches et d'explorations des ressources naturelles de Djibouti, explique que son pays "est doté par la nature d'une géologie qui compte parmi les plus originales au monde et qui a toujours suscité l'intérêt des scientifiques".

"Aujourd'hui, la volonté politique et l'expertise nationale et internationale sont là pour développer enfin une industrie minière qui s'affirmera sans aucun doute comme le nouveau poumon de l' économie djiboutienne", fait-il observer.

Les premières activités en recherche minière ont été effectuées à Djibouti dans les années 1990 par les experts du service géologique américain (USGS).

"Les résultats de ces analyses des échantillons collectés ont confirmé par la suite l'existence de processus hydrothermales capable de concentrer des métaux précieux, c'est-à-dire de l'or et de l'argent, ainsi que des métaux de base, à savoir le plomb, zinc, cuivre", dit-il.

A l'entendre, ces résultats encourageants sur les premiers échantillonnages de roches est l'élément principal ayant déclenché le déclic nécessaire pour amener les autorités djiboutiennes à réfléchir sur la mise en place d'un véritable programme de renforcement des activités des recherches minières.

Cependant, cet engouement a été refroidi par le conflit armé de 1990-1994 qui avait bloqué tous les projets de recherches et à l' ensemble des processus de développements du pays.

L'exploration minière par des sociétés privées internationales a repris timidement en 2004 avec la société australienne GREEN RIVER, suivie quatre ans plus tard, par la société indienne JB MINING, qui a réalisé une exploration détaillée dans la zone de Hess Daba, située dans le district de Dikhil, au sud de Djibouti.

Pour l'ingénieur Haga, c'est à partir de 2010 qu'une nouvelle dynamique a été insufflée réellement au programme national de recherches minières qui sera doté alors d'une planification détaillée et priorisée.

"Cette nouvelle stratégie soutenue par une volonté politique affichée jusqu'au plus haut sommet de l'Etat djiboutien permettra au milieu de l'année 2010 à la société anglaise Stratex International d'entamer une série d'explorations de surface sur plusieurs prospects repartis sur le territoire djiboutien", précise le géologue djiboutien. F