La visite du président Obama en Chine renforcera la compréhension et la coopération, selon Kissinger (INTERVIEW)
La prochaine visite du président américain Barack Obama en Chine aidera à renforcer la compréhension mutuelle et la coopération entre les deux pays, a estimé Henry Kissinger, ancien secrétaire d'Etat américain.
Il est très important que la Chine, un pays émergent, et les Etats-Unis, "un pays plus ou moins établi", échangent des points de vue pour comprendre comment ils se percevront l'un l'autre et ce qu'ils doivent faire pour éliminer les tensions et améliorer la situation, a-t-il indiqué.
Le président Obama et son homologue chinois Xi Jinping pourraient discuter d'un éventail de sujets afin de renforcer la compréhension et la coopération, a prévu M. Kissinger, âgé de 91 ans, dans une interview accordée mercredi à l'agence Xinhua à son bureau de New York.
"J'ai eu la chance de parler avec le président Obama et je suis absolument convaincu qu'il se rendra en Chine avec une attitude déterminée", a-t-il assuré.
Affirmant qu'il accorde une "grande attention" aux prochaines réunions Xi-Obama à Beijing, M. Kissinger a souligné: "Je suis très optimiste quant à cette visite de notre président en Chine".
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, M. Obama effectuera une visite d'Etat en Chine du 10 au 12 novembre et assistera également à la réunion des dirigeants économiques de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à Beijing. Il s'agit de sa deuxième visite en Chine en tant que président américain.
"Je pense que nos deux pays ont une opportunité et une responsabilité particulières de travailler ensemble pour la paix et le progrès dans le monde", a poursuivi M. Kissinger, qui est convaincu que sans coopération sino-américaine, il sera impossible de résoudre les grands problèmes auxquels le monde est confronté.
Selon lui, les deux chefs d'Etat pourraient évoquer divers sujets tels que le changement climatique, la prolifération nucléaire, l'Asie du Nord-Est, les accidents maritimes et les moyens d'apaiser certaines tensions régionales.
La Chine avait annoncé plus tôt que MM. Xi et Obama discuteraient de la coopération et de la coordination dans la lutte internationale contre le terrorisme, la corruption et les épidémies comme Ebola.
"Je pense que le président Xi a fait une contribution très importante en exposant ce qu'il a fait. Et ma recommandation pour les Etats-Unis est de le prendre au sérieux... Et je suis ravi de voir que le président Obama a agi dans le même esprit", a révélé M. Kissinger.
"Je sais qu'aux Etats-Unis et probablement en Chine, il y a des gens qui pourraient dire que chacune des deux parties n'essaie que de gagner du temps avant de pouvoir devenir plus puissante que l'autre. Je pense que cela serait une attitude désastreuse", a-t-il estimé.
Prônant fermement le "nouveau modèle de relations entre pays majeurs" que les deux pays s'efforcent de construire depuis quelques années, il a souligné: "Ce n'est pas une théorie abstraite. Cela est produit par la nécessité de la technologie moderne et par l'ampleur des problèmes qui se présentent à nous".
En tant que précurseur des relations bilatérales, dont la visite secrète en Chine en 1971 a brisé la glace et a préparé le terrain pour l'établissement des relations diplomatiques américano-chinoises en 1979, M. Kissinger n'a pas eu de difficulté à trouver du soutien historique pour son opinion de la Chine.
"Nous avons eu jusqu'à maintenant huit administrations américaines depuis l'ouverture à la Chine (lors du) voyage secret que j'ai effectué en juillet 1971. Et bien qu'elles aient parfois légèrement fluctué, elles ont finalement tiré la même conclusion sur l'importance des relations étroites (avec la Chine)", a-t-il rappelé. "Je pense que le président Obama l'a toujours reconnu."
Les élections de mi-mandat qui viennent de se conclure, dans lesquelles les Républicains ont pris le contrôle des deux chambres du Congrès, n'exerceront aucun impact négatif sur le développement futur des relations américano-chinoises, a-t-il ajouté.
"C'est l'administration républicaine qui a ouvert ses portes à la Chine, et les dirigeants républicains qui s'intéressent à la politique étrangère ... soutiennent tous fermement la politique des 40 dernières années", a-t-il expliqué. "Alors le président Obama peut aller très loin dans les relations étroites avec la Chine et il peut être sûr du soutien des responsables de la politique étrangère républicains".
Considéré par les Chinois comme "un vieil ami", M. Kissinger ne cache jamais ses sentiments spéciaux envers la Chine et le peuple chinois.
"Une grande partie de ma vie a été liée à des événements chinois pendant plus d'un demi-siècle. Alors chaque fois que des progrès sont réalisés (en Chine, ndlr), je les suis avec un grand intérêt et un grand engagement", a-t-il affirmé.
"Je pense que nous sommes maintenant au début d'une nouvelle phase des relations sino-américaines, et je leur souhaite un plein succès" et "je souhaite aux Chinois tout le succès possible dans les efforts qu'ils entreprennent pour leur propre pays et pour le peuple du monde", a-t-il conclu.
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