Une Chinoise qui aide MSF à lutter contre Ebola en Sierra Leone (REPORTAGE)

Par : Vivienne |  Mots clés : MSF, Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-11-2014

Mme Zou Wei, pédiatre, est la seule Chinoise de la mission de Médecins Sans Frontières (MSF) en Sierra Leone. Après un séjour en Afghanistan avec l'organisation humanitaire, elle s'est retrouvée cet été en Sierra Leone, aux premières lignes de la lutte contre Ebola.

A son retour de Sierra Leone, le Dr. Zou a accepté une interview avec les médias chinois, dont l'agence de presse Xinhua, au bureau de MSF à Beijing.

Avant de rejoindre MSF en 2012, le Dr. Zou avait déjà 18 ans d'expérience à l'hôpital général militaire de Guangzhou (Canton). Elle a eu ses premiers contacts avec les médecins de MSF lorsqu'elle a été envoyée en Zambie par l'armée en 2004. En Chine, le Dr. Zou peut prétendre à un salaire élevé en raison de son niveau professionnel, mais MSF, dont 99% des capitaux proviennent d'environ cinq millions de donateurs privés à travers le monde, n'est pas capable de lui payer ce type de salaire et ne peut couvrir que les frais de première nécessité. "On m'a déjà payé assez d'argent pour vivre là-bas, je pense que ce qui est plus important que gagner plus d'argent est le sentiment que quelqu'un a besoin de moi", a expliqué le Dr. Zou.

En Sierra Leone, le personnel de MSF se lève souvent à 6h00 du matin pour prélever du sang aux patients soupçonnés d'avoir contracté le virus Ebola avant de faire examiner les échantillons dont les résultats reviennent le même jour. Les médecins peuvent alors commencer leur tournée de routine dans les tentes des patients. L'équipe termine souvent sa journée de travail à 17h00, mais elle peut parfois s'étendre jusqu'à 21h00.

Comme il n'y a pas de remède spécifique pour le virus Ebola, MSF ne peut que chercher à apporter le maximum de soutien médical aux cas confirmés. Les médecins doivent également traiter d'autres maladies telles que le paludisme. "Pour satisfaire les demandes spéciales des patients, nous devions vraiment nous creuser la tête", s'est rappelé le Dr. Zou, le sourire au lèvres, avant de développer :"Certains patients voulaient boire du café mais les verres jetables en carton ne pouvaient pas être utilisés pour y mettre de l'eau bouillante. Et une fois, un patient nous a dit dans la nuit qu'il voulait boire du thé. Donc nous étions obligés de bouillir de l'eau au milieu de la nuit pour lui".

Mme Zou estime que la plus grande difficulté de l'opération humanitaire de MSF en Sierra Leone est le manque de personnel, la formation des travailleurs médicaux nécessitant beaucoup de temps. Un jour, un homme de ménage local qui ne savait pas qu'il fallait porter des vêtements de protection pour entrer dans les tentes, voulait entrer dans les zones à haut risque. Heureusement, le Dr. Zou l'a trouvé et l'a arrêté à temps.

La pénurie d'équipements est aussi un souci. "Il y avait une période où on devait appeler les centres médicaux pour savoir s'il y avait assez d'électricité pour faire un radiodiagnostic. Dans notre zone de mission, le nombre de couveuses pour les nouveau-nés est également très limité. Il fallait parfois demander à la mère de tenir son bébé contre elle pour le réchauffer", s'est souvenu le Dr. Zou.

En tant que pédiatre, c'est un bébé de huit mois d'un village où plus de 90% des habitants sont morts d'Ebola qui a fait la plus forte impression sur le Dr. Zou. Le bébé a été envoyé au centre avec sa mère qui était clouée au lit après avoir été reçue par MSF. Le Dr. Zou et ses collègues devaient donc prendre soin du bébé 24 heures sur 24 heures. "Tout le monde espérait que le bébé allait guérir mais il nous a quitté trois jours plus tard. On était tous très tristes", s'est émue le docteur.

Le Dr. Zou a profité de l'interview pour montrer quelques photos des patients et de ses collègues de MSF en Sierra Leone. L'une des photos était celle de son premier patient à mourir d'Ebola.

"Je suis revenue en Chine parce que mon visa a expiré, je suis volontaire pour repartir en Sierra Leone s'il y a une nouvelle opportunité", a confié aux journalistes le Dr. Zou.

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Source: Agence de presse Xinhua
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