Les émissions carbone de la Chine doivent être mises en perspective (COMMENTAIRE)

Par : Vivienne |  Mots clés : Chine, ONU, climat, Commentaire
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-09-2014

Alors que les dirigeants du monde se sont donnés rendez-vous mardi à New York pour participer au Sommet des Nations unies sur le changement climatique, certaines puissances occidentales ont encore une fois pointé du doigt la Chine en claironnant son statut de plus grand producteur des émissions carbone.

La puissance asiatique émergente, affirment-ils, devraient endosser le gros des responsabilités dans la lutte contre le changement climatique.

Ces propos sont insoutenables, car ils ne tiennent compte ni de faits historiques ni des réalités actuelles.

Premièrement, de la même manière que Rome ne s'est pas construite en un jour, le péril climatique auquel la race humaine est confrontée actuellement n'est pas seulement le fruit du développement industriel des pays en développement, qui n'a démarré qu'il y a quelques décennies dans la plupart des cas. Au contraire, la menace actuelle s'inscrit dans un processus d'industrialisation qui a démarré il y a plus de deux siècles.

Deuxièmement, avec un processus rapide de mondialisation, les pays développés délocalisent leurs industries à forte consommation d'énergie et polluantes vers le monde en développement, c'est-à-dire qu'ils transfèrent leurs émissions à ces pays.

La Chine est également un cas particulier : la nation la plus peuplée de la planète a la lourde tâche de moderniser son économie pour ses 1,35 milliard d'habitants (près d'un cinquième de la population mondiale). Cela prend du temps, et la Chine doit parallèlement faire face à ses propres problèmes, comme le déséquilibre sur le plan du développement et la réduction de la pauvreté.

Il est donc extrêmement déraisonnable et égoïste pour ces pays développés, qui sont responsables d'une bonne part des émissions de gaz à effet de serre depuis leurs révolutions industrielles et qui ont depuis délocalisé leurs émissions, de faire porter le chapeau aux pays en développement et d'empiéter sur leur droit légitime au développement.

Il faut tout de même rappeler que la Chine, un pays en développement responsable qui n'a aucune obligation à remplir concernant ses émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto, s'est motivée elle-même pour faire des efforts de réduction d'émissions dans l'optique d'améliorer la qualité de sa croissance et d'inverser le phénomène de dégradation de l'environnement.

Autre détail, même si la Chine a décroché le titre de "plus gros pollueur de la planète", les émissions chinoises de gaz à effet de serre par habitant sont bien moins élevées que celles des pays développés, particuièrement des Etats-Unis.

Pour prouver sa détermination environnementale, la Chine s'est récemment engagée à réduire de près de moitié son intensité d'émissions carbone, soit les émissions par unité de PIB, de 2005 d'ici 2020. Au sommet de New York, le vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli doit justement donner davantage de détails sur les mesures audacieuses que la Chine compte prendre après 2020.

Dans un esprit de justice et d'équité, la communauté internationale prend en compte le niveau de développement et les capacités d'un pays quand il s'agit d'attribuer les objectifs en matière de réduction des émissions carbone, un principe de "responsabilité commune mais différenciée" selon le protocole de Kyoto signé en 1997, le seul accord contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre signé par près de 200 pays.

Le protocole va d'ailleurs expirer en 2020, et certains pays du monde développé, en particulier les Etats-Unis, semblent prêts à tout pour remettre en question son principe fondateur dans l'espoir de voir leurs "fardeaux" allégés dans le cadre d'un nouveau traité qui devrait être finalisé l'année prochaine.

Ce type de manœuvre est la principale raison pour laquelle des années d'efforts de la communauté internationale visant à faire avancer la lutte mondiale contre le changement climatique ont reçu des bâtons dans les roues pour se retrouver dans l'impasse actuelle.

Ces pays développés feraient mieux d'arrêter de pointer du doigt la Chine et les autres pays en développement et de se mettre à endosser réellement les responsabilités incontournables qui leur incombent.

Est-il vraiment nécessaire de leur rappeler que plus ils attendent pour agir, plus il sera difficile et coûteux d'agir dans le futur ?

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Source: Agence de presse Xinhua
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