Le Sénégal subit les contre-coups de l'apparition du premier cas d'Ebola (SYNTHESE)

Au Sénégal, les effets du premier cas confirmé d'Ebola, notifié la semaine dernière sur un jeune étudiant guinéen, se font sentir au niveau international.

Trois Sénégalais, dont un lieutenant de l'armée, se sont récemment vu refuser l'embarquement à l'aéroport de Dakar par une compagnie aérienne qui devrait les conduire au Cameroun, au motif qu'ils pourraient être en contact avec le virus Ebola.

Pour la même raison, le Cap-Vert avait demandé à la Confédération africaine de football (CAF) le remplacement du trio d'arbitre sénégalais devant arbitrer la rencontre entre le Cap- Vert et la Zambie comptant pour les éliminatoires de la prochaine CAN 2015. Mais, la CAF a rejeté la requête capverdienne, selon la presse sénégalaise.

Le Sénégal, devant l'ampleur de la propagation de la maladie, avait fermé à nouveau ses frontières avec la Guinée. Cette mesure a été étendue au trafic aérien et maritime pour le Libéria et la Sierra Léone, deux pays fortement touchés par Ebola.

Après l'apparition du premier et unique cas de fièvre Ebola, le trafic routier vers la frontière avec la Guinée-Conakry s'est considérablement réduit, indique-t-on à la gare routière de Dakar.

"Avant la fermeture des frontières, nous avions au niveau de notre gare, une dizaine de milliers de voyageurs en partance vers la frontière, mais jeudi, il n'y a eu aucun départ", a confié Pape Cheikh Ndao, gestionnaire de la gare.

Il s'exprimait lors d'un entretien avec la presse en marge du lancement ce vendredi d'une campagne de sensibilisation et de distribution de produits détergents dans les différentes gares routières du pays. Cette action est une initiative du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), en partenariat avec des organisations de transporteurs.

M. Ndao a toutefois assuré que le trafic vers le Mali, la Gambie, la Guinée-Bissau reste encore intense, tandis que les transporteurs en destination de la Mauritanie se limitent à Rosso- Sénégal, à la frontière entre les deux pays.

Une autre conséquence de l'entrée au Sénégal du jeune patient guinéen est le renvoi vers leur pays d'origine, de plusieurs Guinéens et Sierra-Léonais qui cherchaient à rejoindre le Sénégal par des voies détournées suite à la fermeture des frontières depuis deux semaines.

C'est ainsi que les forces de sécurité sénégalaises, appuyées par les populations locales, ont appréhendé et refoulé ces derniers jours 57 personnes à la frontière avec la Guinée-Conakry.

"Grâce à des patrouilles mixtes travaillant en étroite collaboration avec les chefs de villages des localités concernées, 57 personnes qui avaient pris des voies détournées ont été appréhendées et refoulées à la frontière avec la Guinée", rapporte la presse sénégalaise.

Pour l'instant, les autorités sénégalaises ont renforcé les mesures de prévention et de sensibilisation de la population, en adoptant un plan de riposte à l'épidémie qui nécessitera un financement de plus de deux milliards de francs CFA (environ 4 millions USD).

Cette indication a été donnée vendredi devant l'Assemblée nationale sénégalaise par la ministre de la Santé, Awa Marie Coll Seck qui a précisé que ce financement doit servir notamment à l' achat d'habits pour protéger le personnel en contact avec les malades, des gants, des masques pour examiner les patients.

Le Sénégal a intensifié sa stratégie de prévention contre cette maladie introduite dans le pays par un jeune étudiant guinéen mis en quarantaine depuis vendredi dernier à l'hôpital de Fann à Dakar.

Le patient qui avait contracté le virus dans son pays avait réussi à échapper au contrôle du système de surveillance sanitaire guinéen avant de venir rejoindre des parents dans la banlieue de Dakar. F