Risque d'une nouvelle dispute sur les postes au PE (ANALYSE)

Par : Yann |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-07-2014

Les membres du Parlement européen (PE) voteront lundi pour désigner les présidents des différentes commissions parlementaires à Bruxelles. Mais après une session plénière tenue la semaine dernière à Strasbourg, une nouvelle dispute risque d'éclater à propos de la présidence des 20 commissions permanentes qui contribuent à la législation européenne.

La composition des commissions, y compris chaque présidence, est découpée selon le système D'Hondt, une méthode de calcul utilisée pour l'attribution de postes au prorata du nombre de députés de chaque groupe politique qui compose le PE.

Après les élections de la semaine dernière à Strasbourg pour choisir les députés de chaque commission, on pensait que le groupe eurosceptique Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD) présiderait la commission des pétitions, sous la direction de l'eurodéputée italienne Eleonora Evi, du Mouvement cinq étoile de Beppe Grillo.

Cette commission analyse les pétitions des citoyens de l'Union européenne (UE), mais son rôle le plus important concerne l'examen du lobbying des groupes d'intérêts spéciaux.

Cependant, des rumeurs ont circulé ce week-end comme quoi l'EFDD pourrait ne pas obtenir la présidence de cette commission, car les trois plus grands groupes au Parlement - le Parti populaire européen (PPE), les socialistes et démocrates (S&D) et l'ADLE, le groupe libéral - ont conclu un accord pour bloquer le parti eurosceptique dirigé par l'eurodéputé britannique Nigel Farage. Les présidents sont élus à bulletin secret par les membres des commissions.

En fait, l'EFDD a obtenu le soutien inattendu des Verts/Alliance libre européenne (ALE) qui se trouve à l'autre extrémité du spectre du PE. Une déclaration officielle des Verts affirmant qu'ils avaient "des préoccupations sur l'accord qui aurait été conclu entre certains groupes politiques, et signifierait que l'EFDD perdrait le poste du président de la commission des pétitions du PE, auquel il y aurait droit sous le système D'Hondt".

La députée danoise Margrete Auken, porte-parole des Verts au sein de la commission, a déclaré: "Empêcher tout groupe politique d'obtenir le poste de présidence d'une commission qui lui revient normalement de droit selon le système établi - système dont le but est justement de distribuer ces postes le plus équitablement possible - serait une atteinte grave au processus démocratique au sein du PE. Cela va au-delà de calculs mesquins et politiciens et touche directement le cœur de la démocratie européenne".

Mme Auken a ajouté qu'il était d'autant plus important pour la commission des pétitions, compte tenu de son rôle dans la défense des règles et des droits et "contre l'ingérence des intérêts particuliers".

"Le candidat nommé par le groupe de l'EFDD semble avoir toutes les compétences requises et la bonne approche en vue d'exercer sa fonction de manière adéquate. Dans un tel contexte, nous exhortons les autres groupes politiques à ne pas poursuivre leur machination contre le système D'Hondt, qui pourrait compromettre la coopération minimale nécessaire au bon fonctionnement du Parlement européen", a-t-elle déclaré.

Hermann Kelly, porte-parole de l'EFDD a déclaré "un putsch fomenté à huit clos" par les trois principaux partis pro-européens.

Par ailleurs, dans la formation des commissions, le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR), dirigé par les conservateurs britanniques, a obtenu un nombre de postes importants. Après les élections du PE en mai, l'ECR a remplacé l'ADLE comme étant le troisième groupe au Parlement avec 70 députés.

L'eurodéputée britannique Vicky Ford est attendue pour présider la commission du Marché intérieur et de la protection des consommateurs, tandis que sa collègue polonaise Anna Fotyga est prévue à la tête de la sous-commission de la sécurité et de la défense.

Le chef de l'ECR, l'eurodéputé britannique Sajjad Karim, qui était candidat à la présidence du parlement, a attiré suffisamment de députés pour obtenir 101 voix, soit 30 de plus que le nombre total du groupe au parlement. Cela l'a placé à la deuxième place derrière Martin Schulz, qui a été réélu pour un second mandat grâce à une coalition entre son groupe S&D, ADLE et le PPE.

En revanche, la France verra une diminution de sa représentation dans les commissions, à cause de la forte présence du Front national (FN) dans les élections.

Bien que le FN ait gagné plus de sièges (24) que les autres partis français, il n'a pas pu prendre part aux négociations des commissions, car il n'a pas réussi à former un groupe parlementaire. Alors que les députés FN ont été élus dans les différentes commissions, aucun ne sera désigné comme président. Sur les 50 députés français restants - un de moins que la représentation polonaise - la piètre situation est aggravée par la baisse considérable du nombre de socialistes français qui étaient auparavant influents au sein du S&D.

Par conséquent, les députés français auront probablement deux postes de président des 20 commissions en comparaison à une possibilité de six postes pour les députés allemands et trois pour le Royaume-Uni.

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Source: Agence de presse Xinhua
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