Poutine en Normandie pour le 70ème anniversaire du Débarquement (Hollande)

Le président français François Hollande a annoncé mercredi soir la présence confirmée du président russe Vladimir Poutine à la cérémonie du 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie le 6 juin.

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la première session du sommet du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume Uni, Italie, Canada plus l'Union européenne) au siège du Conseil européen, M. Hollande a affirmé avoir invité M. Poutine "en concertation avec les partenaires", en dépit de la crise ukrainienne en cours. Il a attribué son initiative à "l'héroïsme du peuple russe, du peuple soviétique à cette époque-là, face aux divisions nazies".

M. Hollande a ajouté que le président ukrainien issu de l'élection du 25 mai, Petro Porochenko, serait présent aussi à la cérémonie en qualité de chef d'Etat, bien que son investiture doive avoir lieu le 7 juin. La légitimité de M. Porocheko est incontestable, a-t-il dit, souhaitant une rencontre Poutine-Porocheko.

Selon le président Hollande, les dirigeants du G7 se sont concentrés sur la crise ukrainienne, qui avait été déclenchée en novembre 2013 par la suspension de la signature de l'Accord d'association avec l'Union européenne et marquée par la chasse du président élu Viktor Ianoukovitch par des protestataires de rue pro-Bruxelles en février dernier, puis par la réintégration de la Crimée à la Russie en mars dernier après un référendum.

M. Hollande a réitéré la demande à Moscou de retirer les troupes russes de la frontière ukrainienne, de faire pression pour le désarmement des indépendantistes dans l'est de l'Ukraine et de barrer l'entrée de militants et d'armes dans l'est de l'Ukraine.

Il a exclu à cette occasion la vente de bâtiments de guerre "Mistral" par la France à la Russie dans les potentielles sanctions ciblées du G7 contre la Russie. "Ce dossier n'a pas été évoqué" lors du sommet, a souligné M. Hollande, ajoutant que ce contrat conclu en 2011 était en voie d'achèvement et que la première livraison était prévue pour novembre prochain.

En outre, il a déclaré que sa rencontre avec le président américain Barack Obama jeudi serait consacrée au dossier de la BNP, qui fait l'objet d'une amende de la Justice américaine à hauteur de 10 milliards de dollars américains pour avoir entretenu des opérations avec des pays sous embargo, à savoir le Soudan et l'Iran entre 2002 et 2009. Pour le président Hollande, ces sanctions sont "disproportionnées" et "ne sont pas justifiées".

Quant aux retombées de la crise syrienne, il a préconisé "une coopération entre les partenaires" pour "prévenir, dissuader les djihadistes" qui risquent de porter atteinte à la sécurité européenne.