Chine-Afrique : le dynamisme et l'influence des diasporas chinoises dans le monde loués à Yaoundé
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-05-2014
Estimées à 1 million de personnes en Afrique sur un total de 80 à 100 millions dans le monde entier, les diasporas chinoises passent pour un acteur majeur de l'expansion économique et de l'influence stratégique de la Chine sur la scène internationale, que des universitaires camerounais ont appelé à copier par les Africains lors d'un forum scientifique tenu récemment à Yaoundé.
"Sans les diasporas, les relations sino-africaines seraient pâles et insuffisantes", a fait remarquer l'ambassadeur de Chine au Cameroun, Wo Ruidi, à l'ouverture du séminaire organisé à l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) à Yaoundé sur "le rôle des diasporas dans le renforcement des relations sino-africaines".
Pour le cas des diasporas chinoises, ce rôle, ausculté par des études de plus en plus nombreuses à travers le monde, est reconnu comme un apport important dans les échanges commerciaux et les relations multiformes sans cesse croissants que la République populaire de Chine entretient avec ses partenaires d'Afrique.
De l'avis du Pr. Yves Paul Mandjem, enseignant à l'IRIC et un des pénalistes du forum scientifique marqué par la présence de Zhong Jianhua, représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines, "les produits chinois permettent de soutenir le pouvoir d'achat sur le territoire national" camerounais et dans d'autres pays africains.
C'est une analyse partagée par Dr. Xu Wei, chercheuse à l'Institut d'études africaines de l'Université normale de Zheijiang en Chine, qui a dans son exposé sur "le développement de l'Afrique et la vision générale de la diaspora chinoise" mis en parallèle l'essor économique de l'Afrique avec l'accroissement des échanges et des investissements chinois sur ce continent.
Un continent qui, pour les titres de la presse occidentale à l'instar du magazine économique britannique The Economist, est passé du désespoir au début de la décennie à l'espoir aujourd'hui et qui, à en croire les estimations communiquées par l'universitaire chinoise, accueille plus d'un million de Chinois dans divers domaines d'activités, dont 30% en Afrique du Sud, 26% en Angola et 20% au Nigeria.
Parmi les principaux autres pays où se concentre cette diaspora, figurent l'île Maurice, Madagascar, le Congo, le Ghana et la Tanzanie.
En dehors des activités commerciales où cette présence est le plus visible pour l'opinion publique africaine, "beaucoup d'entreprises nationales chinoises sont venues s'installer en Afrique et construisent de nombreuses infrastructures", a souligné l'ambassadeur Wo Ruidi.
Ce déploiement, a démontré le diplomate chinois, génère de précieuses retombées en matière de création d'emplois, de contribution aux recettes fiscales, de transfert de savoir-faire ou de réduction du coût de la vie dans les pays d'accueil.
Aux yeux du politologue Yves Paul Mandjem, c'est la preuve que "la diaspora chinoise s'est constituée comme un acteur transnational majeur au service de l'émergence chinoise".
Entre 1979, date d'implémentation de la politique d'ouverture initiée par Deng Xiaoping, et 1994, le volume des transferts de cette diaspora dans le monde, décrite par ailleurs comme un "stratège spatial" et une "organisation entrepreneuriale" nourrie de la culture confucéenne, se chiffrait à près de 150 milliards de dollars américains, a noté l'universitaire camerounais.
"La Chine est un partenaire dont le dynamisme peut nous inspirer", a-t-il résumé dans un propos qui trouve sa justification la naissance d'une diaspora africaine en Chine observée depuis le début des années 2000, un mouvement illustré par la prise de participation de nombreuses entreprises africaines dans l'économie chinoise et l'intérêt de plus en plus croissant des Africains pour l'apprentissage de la langue et de la civilisation chinoises.
C'est, avec la place des émigrés chinois dans le rayonnement de leur pays en Afrique, l'une des deux motivations de la tenue du forum scientifique sur "le rôle des diasporas dans le renforcement des relations sino-africaines", a expliqué Dr. Stéphane Ngwanza, coordonnateur de cette réflexion ouverte par Thomas Fozein, conseiller technique du ministre des Relations extérieures.
Certes, comme l'a rappelé à son tour le directeur de l'IRIC, Pierre Emmanuel Tabi, les relations sino-africaines ont connu depuis une dizaine d'années un développement inédit précédé la présence sur le sol africain depuis les années 1950 d'ouvriers, de médecins, d'agronomes ou d'agents de la coopération, suivie dans les années 1970 de la formation de communautés chinoises.
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