Une voie de bénéfices mutuels pour la Chine et l'Afrique
French.china.org.cn | Mis à jour le 05-05-2014
"Très pratique ! Cette nouvelle route me fera gagner chaque jour au moins une demi-heure pour aller au travail !", s'est réjouie Atina, habitante de la capitale éthiopienne Addis-Abeba, lors de la cérémonie d'inauguration de la route reliant la Place de la Croix au quartier d'Akaky Kaliti, où elle habite, un projet réalisé par la Société chinoise des travaux de ponts et chaussées (CRBC).
Son histoire n'est pas un cas isolé : en République démocratique du Congo, deux entreprises chinoises ont signé avec une société locale un contrat sur la construction d'un réseau routier ; le Kenya et une société chinoise viennent de parvenir à un accord pour construire une voie ferroviaire, reliant la plus grande ville portuaire, Mombasa, à la ville de Malaba, etc.
BENEFICES TANGIBLES
"Construisez les routes avant de vous enrichir", dit un proverbe chinois, auquel font l'écho de nombreux pays africains, qui ont initié un vaste programme de construction de routes dites transafricaines, pour tenter de se développer au profit de l'intégration économique continentale, voire internationale.
Actuellement, un grand nombre de routes et des voies ferroviaires en Afrique se trouvent dans un mauvais état et requièrent d'énormes investissements pour être réparées. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les coûts de transport représentent 30 à 50% du volume des importations africaines, un sérieux obstacle à la compétitivité du continent.
Alors que l'Occident hésite à investir dans les infrastructures de l'Afrique pour diverses raisons, les partenaires chinois construisent des autoroutes, des chemins de fer et des aéroports sur le continent africain. Depuis 2012, la Chine a versé 20 milliards de dollars américains dans les infrastructures en Afrique.
Pour Patrice Ngiema Essono, chef de file des délégués du Cameroun à l'Association des gestionnaires et partenaires africains de la route, "c'est une bonne nouvelle [...] car c'est devenu une urgence pour les pays africains d'assurer l'interconnexion (routière) et la mobilité des peuples au niveau transfrontalier".
Selon le ministère chinois du Commerce, le volume des investissements directs chinois en Afrique a atteint 25 milliards de dollars américains fin 2013, et 2.500 sociétés chinoises ont investi dans ce continent. "Les entreprises chinoises sont devenues aujourd'hui la pierre angulaire de l'infrastructure ferroviaire en Afrique", a commenté le quotidien allemand Der Spiegel.
Ces projets d'infrastructures routières pourront non seulement augmenter l'afflux de marchandises et de matières premières d'Afrique, promouvoir le commerce et le tourisme, mais également apporter des bénéfices tangibles au peuple africain et améliorer son niveau de vie, a estimé le ministre zambien des Mines, de l'Energie et des Eaux, Christopher Yaluma.
MODE DE COOPERATION DIFFERENT
L'investissement de la Chine dans le domaine des infrastructures est différent de celui de l'Occident, du fait que la Chine n'impose pas de conditions politiques, a expliqué le Dr. Andrew Niikondo, vice-recteur des Affaires académiques et de la Recherche à l'Ecole polytechnique de Namibie.
Les projets d'infrastructures réalisés par la Chine "englobent des routes, des ports, des chemins de fer, des aéroports et des centrales électriques ; cela démontre un empressement à investir dans l'infrastructure, même là où le secteur privé a tendance à ne pas s'engager, en raison d'un profil de rendement relativement faible et des échéances de projets qui peuvent durer plus de 50 ans", a indiqué l'économiste zambienne Dambisa Moyo.
Par ailleurs, l'investissement chinois se caractérise par une combinaison entre les travaux forfaitaires et l'exploitation des ressources naturelles. Aujourd'hui, de nombreux pays africains cherchent à optimiser les infrastructures, mais manquent de fonds et technologies nécessaires. Ainsi, la coopération avec la Chine pourra parfaitement résoudre ces problèmes, selon des analystes.
Contrairement aux Occidentaux, la Chine fournira également une aide financière directe ou de prêts concessionnels aux pays africains, ce qui réduira largement la pression financière des pays africains, a précisé Femi Olufunmilade, professeur de sciences politiques de l'Université d'Igbinedion du Nigeria.
Un avis partagé par Bola Akinterinwa, directeur général de l'Institut nigérian des Affaires internationales, qui a notamment cité China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), une société chinoise chargée de construire la voie ferroviaire reliant la capitale nigériane, Abuja, à la ville de Kaduna, dans le nord du pays.
"Par le biais de ce projet, les Chinois réparent d'anciens rails, construisent de nouvelles rames, mais ce qui est le plus important est qu'ils transfèrent également les technologies ferroviaires dont les Nigérians ont besoin pour le développement du secteur à long terme", a expliqué M. Akinterinwa.
COOPERATION "AMELIOREE"
Le Premier ministre chinois Li Keqiang effectue actuellement une tournée dans quatre pays africains, à savoir l'Ethiopie, le Nigeria, l'Angola et le Kenya. Il s'agit de sa première visite en Afrique depuis sa prise de fonction en 2013, et ce déplacement marque également le 50e anniversaire de la première visite de l'ancien Premier ministre chinois Zhou Enlai sur le continent.
L'Afrique est déjà sur une voie rapide de croissance et marche résolument vers la modernisation. La Chine entend participer activement, avec les atouts qui sont les siens, à la construction d'infrastructures en Afrique pour une meilleure interconnectivité sur le continent africain, a annoncé M. Li lors d'une interview accordée aux médias africains, avant sa tournée sur le continent.
Pour le ministère kenyan des Affaires étrangères, cette visite permettra aux deux parties d'"explorer davantage les moyens de renforcer la coopération" dans de nombreux domaines, et surtout dans celui des infrastructures.
Comme M. Li l'a indiqué, les deux parties doivent donner la priorité à la coopération dans la construction des infrastructures et le développement de l'énergie et des ressources, tout en élargissant la collaboration mutuellement bénéfique dans des domaines tels que le tramway et les autoroutes.
Une "version améliorée" de la coopération Chine-Afrique prend forme grâce au Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui met activement en œuvre les grands projets de coopération dans des domaines importants, notamment les infrastructures, la réduction de la pauvreté, l'industrie et les finances.
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