La NSA aurait piraté les serveurs de Huawei

Par : Li Zhijian |  Mots clés : NSA, piraté, serveurs, Huawei
French.china.org.cn | Mis à jour le 25-03-2014
La NSA aurait piraté les serveurs de Huawei


L'Agence nationale de sécurité américaine aurait infiltré les serveurs au siège du géant chinois des télécommunications Huawei Technologies Co, afin d'obtenir des informations sensibles et de surveiller les communications de ses dirigeants, selon le New York Times et le magazine allemand Der Spiegel.

Selon le Times, l'opération au nom de code Shotgiant, a été révélée par les documents de la NSA fournis par l'ancien employé de l'agence, Edward Snowden, qui a divulgué de nombreuses données révélant les activités de surveillance des États-Unis.

L'un des objectifs était de trouver des liens entre Huawei et l'Armée populaire de libération, selon un document datant de 2010.

L'opération visait également à exploiter les technologies de Huawei, selon le journal, qui affirme que la NSA cherchait à surveiller les réseaux informatiques et téléphoniques vendus par Huawei à d'autres pays. Si le président des États-Unis l'avait demandé, la NSA avait également prévu de mener des cyberattaques.

Selon le journal, la NSA a obtenu l'accès aux serveurs sécurisés du siège de Huawei dans la ville chinoise de Shenzhen et a récolté des informations sur le fonctionnement des routeurs et des commutateurs numériques connectant selon l'entreprise un tiers de la population mondiale. La NSA a également écouté les communications des dirigeants de Huawei, révèle le Times.

Der Spiegel a indiqué que la NSA avait infiltré le réseau informatique de Huawei et copié une liste de plus de 1 400 clients et des documents internes de formation.

« Nous avons accès à tant de données que nous ne savons pas quoi en faire », déclarait la NSA dans un document divulgué par le magazine.

Der Spiegel a noté que la NSA envisageait également une offensive numérique contre les dirigeants chinois.

« Un grand nombre de nos cibles communique sur des produits manufacturés par Huawei. Nous voulons nous assurer que nous savons comment exploiter ces produits », pour « avoir accès à des réseaux d'intérêt » dans le monde entier, révèle un document rendu public par le Times. Dans ce document, un analyste écrit : « Si nous pouvons déterminer les projets et intentions de l'entreprise, nous espérons que cela nous mènera vers les projets et intentions » du gouvernement chinois.

Le Times rappelle également que Huawei a investi dans les nouvelles technologies et installé des câbles sous-marins pour mettre en place son réseau lui rapportant 40 milliards de dollars par an, et que la NSA voulait obtenir des informations sur ses gros clients chinois, ainsi que ses « cibles prioritaires comme l'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan, le Kenya, Cuba ».

Le Times cite William Plummer, un cadre supérieur de Huawei aux États-Unis, qui assure que l'entreprise ne savait pas qu'elle avait été ciblée par la NSA.

« L'ironie de l'histoire est que ce que la NSA a fait est exactement ce qu'on a accusé les Chinois de faire aux États-Unis », observe-t-il dans le Times.

M. Plummer souligne également que ce type d'espionnage a été mené alors qu'il est clair que l'entreprise est indépendante et n'a aucun lien inhabituel avec quelque gouvernement que ce soit.

Les autorités américaines ont reconnu que dans le cadre de l'évaluation des perspectives économiques ou la stabilité des pays étrangers, les agences américaines ont pu recueillir les données de certaines entreprises indépendantes.

Elles ont également admis que les États-Unis avaient pu recueillir des données sur les entreprises étrangères en vue d'imposer des sanctions économiques ou prendre d'autres mesures de politique étrangère contre un pays et ses dirigeants, mais ont nié que cela avait pour but d'aider les entreprises américaines.

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