Le Canada repense sa politique d'immigration

Par : Yann |  Mots clés : Canada, immigration, Jim Flaherty, CCG
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-02-2014

Le Canada a abandonné un programme d'immigration bénéficiant aux investisseurs étrangers, bloquant ainsi le dossier de dizaines de milliers de millionnaires chinois candidats à l'émigration.

L'annonce a été faite mardi lors de la présentation du budget au Parlement pour approbation par le ministre canadien des Finances Jim Flaherty.

Selon les termes du programme, un candidat à l'immigration doit investir 800 000 dollars canadiens (730 727 dollars américains) en guise de prêt sans intérêt d'une durée de cinq ans au gouvernement et posséder une fortune personnelle nette de 1,6 million de dollars canadiens. Ce programme existe depuis 28 ans.

L'ambassade du Canada à Beijing a déclaré mercredi dans un e-mail au Global Times que « les études montrent que les immigrants investisseurs paient moins d'impôts que les autres immigrants économiques. »

Les immigrants investisseurs « sont moins susceptibles de demeurer au Canada à moyen et à long terme et manquent souvent des compétences nécessaires, notamment en termes de maîtrise de la langue officielle, pour s'intégrer aussi bien que les autres immigrants en provenance des mêmes pays », a indiqué l'ambassade.

Le journal canadien The Globe and Mail a noté qu'à Vancouver, le programme a permis des individus riches de la partie continentale de Chine d'obtenir la citoyenneté canadienne. Ces individus achètent des biens immobiliers et déplacent leur famille à Vancouver, tandis qu'ils continuent à vivre et travailler principalement en Asie.

Le journal a indiqué que les candidats au programme actuellement sur la liste d'attente ne verront pas leur demande traitée, mais leurs frais seront remboursés.

Un livre bleu annuel sur la migration internationale chinoise, publiée par le Centre d'études sur la Chine et la mondialisation (CCG) le mois dernier, a révélé que le Canada est la première destination des émigrants investisseurs chinois.

Entre décembre 2012 et octobre 2013, près de 16 000 citoyens de la partie continentale de Chine ont demandé un visa d'investisseur auprès de l'ambassade du Canada.

Le journal hongkongais South China Morning Post a donné un plus grand nombre, en affirmant que plus de 46 000 candidats à l'émigration en provenance de la partie continentale de Chine seraient touchés par cette décision, soit 70 % des demandeurs de visa.

M. Ye, consultant auprès d'une société intermédiaire aidant les candidats à l'émigration à Shenzhen, dans la province du Guangdong, a noté que le gouvernement fédéral du Canada avait déjà commencé à rejeter des dossiers.

« Si vous vouliez aller au Canada, je vous suggère d'envisager une autre destination », a déclaré M. Ye dans le Global Times.

Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni offrent toujours des visas similaires, bien que l'investissement requis soit plus élevé qu'au Canada.

Liu Guofu, professeur spécialiste des lois en matière d'immigration à l'Institut de Technologie de Beijing, a estimé que le resserrement de la politique d'immigration au Canada pourrait inciter les Chinois à se tourner vers les États-Unis et l'Australie.

Bien que les demandeurs chinois soient le groupe le plus touché, le Canada ne cible pas nécessairement une nationalité spécifique, a rappelé M. Liu. Cet ajustement pourrait avoir pour but d'attirer les immigrants et les capitaux dont le pays a vraiment besoin.

Un rapport récemment publié par l'Institut de recherche Hurun affirmait que 64 % des millionnaires chinois ont déjà émigré avec leur richesse ou se préparent à le faire.

Le livre bleu du CCG notait que le désir d'offrir une meilleure éducation à leurs enfants est la motivation principale des émigrants chinois. La pollution de l'environnement en Chine est également en train de devenir un facteur clé.

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