La visite de Shinzo Abe au sanctuaire Yasukuni condamnée de par le monde (Synthèse) (2/2)

Le New York Times a indiqué dans son éditorial de vendredi qu'il s'agissait de la première visite d'un chef de cabinet japonais en exercice au sanctuaire Yasukuni depuis sept ans, faisant ressortir le fait que "le site est symboliquement répugnant pour la Chine et la Corée du Sud" et que "cette visite nuit aux relations du Japon avec ces pays".

L'objectif ultime de M. Abe est de réviser la Constitution pacifiste du Japon, qui limite le droit d'aller en guerre, relève l'article, avant d'ajouter qu'il s'agit d'une démarche à laquelle est opposé l'empereur japonais Akihito lui-même.

Selon l'éditorial du Wall Street Journal du même jour, la visite de M. Abe a suscité des critiques de la Chine, de la Corée du Sud et des Etats-Unis, "une étrange coalition qui met en valeur la délicatesse de la situation politique en l'Asie de l'Est qui perdure près de 70 ans après la Seconde Guerre mondiale".

Il est "suffisamment troublant" que certains hauts responsables japonais refusent de reconnaître la vérité sur les armes chimiques, l'esclavage sexuel et d'autres atrocités de la guerre, précise l'article.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a quant à lui déclaré être au courant de la visite de M. Abe, indiquant qu"'il est très regrettable que les tensions du passé affligent toujours la région".

D'après M. Ban, "les dirigeants ont la responsabilité particulière de se montrer sensibles aux sentiments des autres, en particulier pour la mémoire des victimes, car la région doit s'efforcer de regarder vers l'avenir et d'aspirer à l'harmonie".

"Le secrétaire général a toujours dit que les pays d'Asie du Nord-Est sont des partenaires importants pour les Nations Unies, dont la contribution est importante pour façonner notre avenir", a souligné le bureau du chef de l'ONU.

La visite de M. Abe a en outre provoqué des débats intenses sur l'archipel nippon. L'agence de presse Kyodo a déclaré dans son éditorial de samedi que la visite du Premier ministre au sanctuaire de Yasukuni constituait non seulement une déception, mais également une tragédie grave pour l'écrasante majorité des Japonais et leurs amis américains.

"Le Premier ministre Abe a une occasion unique de clore le chapitre sur la guerre et de changer de sujet pour parler du futur rôle du Japon dans la région. Il a pourtant choisi de faire marche arrière au lieu de faire un pas en avant ", a déploré Kyodo.