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World Policy Conferencee : "Il faut une régulation du système international" (directeur général de l'IFRI)

Par : Li Zhijian |  Mots clés : WPC
French.china.org.cn | Mis à jour le 16-12-2013

Le directeur de l'Institut français des relations internationales (IFRI), Tierry de Montbrial, a souligné la nécessité de réguler davantage le système international, dans une interview accordée à Xinhua (Chine nouvelle) à l'occasion de la tenue de la 6e édition de la World Policy Conference (WPC) à Monaco entre les 13 et 15 décembre.

"Le monde est de plus en plus interdépendant et (cette) connectivité est à la fois un bienfait et un danger. C'est un bienfait parce qu'un monde ouvert bénéficie à tous (...), mais c'est aussi un danger parce que l'interdépendance est aussi source de risque, de dérapage, de catastrophe. Il faut donc une régulation du système international", a estimé le créateur de ce forum de débat international aux invités prestigieux.

L'édition 2013 ne déroge pas à la règle puisqu'elle a accueilli des participants aussi illustres que le prince Albert II de Monaco, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ou encore l'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

"Le but de la World Policy Conference (est de) travailler sur la régulation du système (mondial) dans son ensemble mais dans le respect de tous", a résumé M. de Montbrial, insistant sur cette nécessité d'un échange entre les différentes parties prenantes.

Le directeur de l'IFRI a indiqué à Xinhua ne pas croire aux confrontations de civilisations, écartant la thèse de Samuel Huntington (1927-2008), politologue américain ayant formulé au début des années 1990 l'hypothèse d'un "choc des civilisations", notamment entre l'Occident, le monde arabo-musulman et le confucianisme.

"Je ne crois pas trop aux confrontations de civilisations", a-t-il souligné, estimant que "les confrontations de voisinage" prévalaient davantage dans le monde. "Au contraire, les gens qui se disputent sont des voisins. Je ne vois pas pourquoi les Français se bagarreraient avec les Chinois, ça n'a pas de sens", a déclaré M. de Montbrial.

"Au Moyen-Orient, ce sont des frères qui se disputent : les chiites avec les sunnites, les Israéliens avec les musulmans, etc.", a-t-il fait remarquer, tout en mettant en avant l'instrumentalisation des religions à des fins politiques qui a cours dans cette région du monde.

L'universitaire français a néanmoins fait part de son optimisme quant à la situation au Moyen-Orient, saluant l'accord conclu fin novembre entre l'Iran et le groupe 5+1, composé des 5 Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Allemagne, comme "un bon accord" tirant sa légitimité de l'implication des Nations unies dans son obtention.

"Les négociations qui ont démarré grâce à cet accord pourraient conduire progressivement à la reconstruction d'un ordre au Moyen-Orient", a-t-il estimé, tout en soulignant l'importance d'inclure dans ce processus les principales puissances régionales, soit la Turquie, l'Iran, Israël et l'Egypte.

"Le système de l'ONU doit être consolidé et mieux exploité. (...) Il faut penser la gouvernance mondiale en termes de consolidation", a insisté M. de Montbrial, se disant favorable au maintien d'une certaine stabilité internationale grâce à une approche évolutive et non révolutionnaire des problèmes mondiaux.

Dans un monde qui n'est plus ni bipolaire ni unipolaire, c'est le rôle des puissances moyennes d'agir "pour assurer la stabilité structurelle du système international". Le chercheur français a défini une puissance moyenne comme étant "une puissance régionale, qui exerce un rôle important dans l'ordre de sa propre région et qui a également la volonté et la capacité de contribuer positivement au bien public mondial".

Selon le directeur de l'IFRI, "pour maintenir un monde raisonnablement ouvert, il faut qu'un certain nombre de puissances travaillent dans ce sens-là avec un sens de leurs intérêts nationaux qui les dépassent eux-mêmes".

"Pour avoir eu des conversations avec certains dirigeants chinois, j'ai personnellement compris que la Chine est intéressé de contribuer à cette gouvernance mondiale à condition qu'elle soit respectée", a-t-il ajouté.

Source: Agence de presse Xinhua
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