La visite de Jean-Marc Ayrault, trait d'union entre le passé et l'avenir des relations sino-françaises (AVANT-PAPIER)
Accompagné d'une importante délégation, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault est attendu jeudi à Beijing, dans le cadre de sa première visite officielle en Chine. Cette visite, qui intervient à la veille du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, devrait servir de trait d'union entre le passé et l'avenir des relations bilatérales.
LEGS DU PASSE
Le 27 janvier 1964, un communiqué conjoint est publié à Beijing et à Paris, proclamant solennellement l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Une décision prise sous le patronage du grand Timonier Mao Zedong et le général Charles de Gaulle.
Une relation qui jalonne l'histoire, car elle transcende la confrontation entre les deux camps hostiles d'alors. La France est le premier pays de l'Occident à avoir noué les relations au rang d'ambassadeurs avec la nouvelle Chine.
Une relation qui lève tout aussi le rideau à une coopération fructueuse tous azimuts. A travers ce demi-siècle d'évolutions, autant de chiffres et faits corroborent la prévoyance et la sagesse des deux grands hommes de vision.
Actuellement, 170 millions de dollars sont enregistrés chaque jour pour le volume des échanges commerciaux bilatéraux, et environ 4.000 personnes se déplacent quotidiennement entre les deux pays, ce qui équivaut au décompte de toute une année lors du début des relations diplomatiques.
Les relations bilatérales ont franchi une nouvelle étape avec l'établissement du partenariat stratégique global sino-français en 1997. "Le champ et la densité du partenariat n'ont cessé de s'accroître", a rappelé M. Ayrault, dans une interview exclusive à Xinhua, à la veille de son départ pour la Chine.
Avec la Chine, la France est le premier pays à avoir signé des accords bilatéraux dans les domaines du transport aérien et de la protection des investissements, le premier à avoir construit une centrale nucléaire, et le premier à avoir organisé les années croisées culturelles.
REGARDS VERS L'AVENIR
"L'anniversaire ne doit pas seulement être l'occasion de rendre hommage au passé. Il doit surtout être tourné vers l'avenir et permettre d'ouvrir de nouveaux chapitres de notre histoire commune, qui a de belles perspectives", a fait remarquer M. Ayrault, en évoquant le 50e anniversaire des relations diplomatiques.
Dans le même ordre d'idée, M. Ayrault aura un calendrier en Chine bien chargé. En plus des tête-à-tête avec la direction chinoise, dont son homologue chinois Li Keqiang, il va se déplacer dans quatre villes de Chine, se présenter au colloque annuel du comité France-Chine et à un séminaire pour marquer le 30e anniversaire du partenariat franco-chinois dans le domaine du nucléaire civil.
"Toutes les dimensions de la relation franco-chinoise, telles qu'elles ont été examinées par nos deux présidents, seront à l'honneur" à cette occasion, a indiqué le locataire de Matignon.
Il souhaite que de nouveaux secteurs, tels que l'agro-alimentaire, la santé, l'urbanisme, le développement durable, les services financiers et le numérique, soient exploités par les entreprises françaises disposant du savoir-faire et de l'expérience, et que les domaines de coopération traditionnelle comme le nucléaire et l'aviation conservent leur pertinence actuelle.
Selon Feng Zhongping, directeur de la faculté des études européennes des Instituts chinois des relations internationales contemporaines, il existe une grande complémentarité entre les économies chinoise et française, surtout en matière de réforme.
La Chine a décidé d'approfondir sa réforme de restructuration économique vers la croissance verte et durable, et la France, qui s'enlise dans la crise économique et financière planétaire, se livre elle aussi à des réformes inédites, ce qui pourrait donner davantage de possibilités à leurs futures coopérations, a jugé cet expert chinois.
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