Cameroun : 9,5% de croissance annuelle du PIB nécessaire dès 2014 pour atteindre l'émergence, selon le FMI (PAPIER GENERAL)
A 4,7% en 2013, le Cameroun affiche une croissance du PIB (produit intérieur brut) inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (5,5%) et des pays producteurs de pétrole (6,9%), et devra réaliser une performance annuelle moyenne de 9,5% dès 2014 pour prétendre à devenir un pays émergent, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Sur la base d'un budget de l'Etat de 3.236 milliards de francs CFA (6,472 milliards de dollars) axé prioritairement sur les infrastructures, les autorités camerounaises avaient tablé initialement sur une croissance de 6,1%, soit une augmentation d'un point par rapport aux 5,1% de 2012. Les objectifs d'émergence en 2035 avaient fixé une moyenne annuelle de 5,5% sur la période 2010-2020.
Les nouvelles estimations officielles établies le 1er novembre par le Comité monétaire et financier national ont fait é tat d'une décélération à 4,8%, due à "quelques retards enregistrés dans l'exécution du budget d'investissement public ainsi que les effets de la conjoncture internationale" marquée par une progression du PIB mondial à 2,9%, selon les dernières projections du FMI.
D'après le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey dans un communiqué publié dans la presse il y a une semaine, cette é volution en baisse de l'économie camerounaise "a également été favorisée par une politique énergétique sous optimale marquée par la persistance des délestages, ce qui fait entretenir des capacité s de production oisives".
Au même moment, le président Paul Biya a autorisé son gouvernement à mobiliser 500 milliards de francs (1 milliard de dollars) d'emprunts concessionnels pour injecter dans ce budget à moins de deux mois de la fin de l'exercice, une politique qui, a par exemple expliqué le ministre des Finances vendredi à Yaoundé, traduit "la nécessité de poursuivre les financements intérieurs et extérieurs".
A 16,3% du PIB l'heure actuelle, le Cameroun peut se pré valoir d'un faible taux d'endettement, soit une marge de manoeuvre importante pour rechercher des ressources utiles au financement d'une série de grands projets d'infrastructure en cours d'exé cution, également supportés par les investissements publics globalement estimés à 30% de l'enveloppe budgétaire.
"Depuis que l'activité a repris, les politiques restent les politiques de soutien budgétaire", remarque cependant Boriana Yontcheva, la représentante résidente du FMI au Cameroun qui, dans sa présentation vendredi à Yaoundé du deuxième rapport annuel sur les "Perspectives économiques régionales" publié un mois auparavant, a recommandé d'équilibrer les dépenses avec les recettes.
Cette recommandation se fonde sur un constat de déficit public croissant, de persistance de coûts des subventions énergétiques relativement élevés (450 milliards de francs CFA annoncés en 2014, soit une valeur 3% du PIB) et puis de détérioration du solde exté rieur.
Dans son communiqué du 14 novembre sur l'évolution des perspectives économiques nationales, le ministre des Finances a fait part d'un recul de 25%, à 915,9 milliards de francs CFA à aoû t contre 221,04 milliards à fin août 2012, du solde des avoirs de ce pays d'Afrique centrale en compte d'opérations.
Pourtant, un accroissement de 6,9%, à 1518,02 milliards des avoirs extérieurs en glissement annuel était observé. "Ceci a induit une amélioration du taux de couverture extérieur de la monnaie, qui est passé de 93,8% en fin août 2012 à 94,3% un an plus tard", a rapporté le ministre.
"Le crédit intérieur a, quant à lui, enregistré une hausse de 15%, passant de 1574,6 milliards en août 2012 à 1809,9 milliards en août 2013. La masse monétaire a ainsi enregistré une hausse de 10,2% pour s'établir à 3083 milliards en août 2013, contre 2797,5 milliards un an plus tôt", relevait-il par ailleurs.
Comme les autres pays d'Afrique subsaharienne, le Cameroun est exposé à des chocs exogènes, estime le FMI qui cite notamment les conséquences possibles de l'augmentation des coûts du crédit dans les pays émergents et de l'atténuation des cours mondiaux des produits de base.
Pour 2014, le gendarme de l'économie mondiale projette pour ce pays une légère progression de la croissance du PIB à 4,9% et 5, 4% en 2020, des projections qui amènent à penser que le Cameroun aura du mal à concrétiser à échéance son objectif d'émergence en 2035, dans la mesure où une moyenne annuelle de 9,5%, soit un taux de presque deux chiffres, est jugée nécessaire dès l'année prochaine.
En vue de la consolidation des indicateurs, Boriana Yontcheva a recommandé au pouvoir de Yaoundé de poursuivre les grands travaux d'infrastructure, d'améliorer le climat des affaires pour favoriser l'investissement privé, d'accroître la qualité de la dé pense publique, d'optimiser la stratégie d'endettement, puis d'amé liorer la surveillance et le suivi du système financier ainsi que la qualité des données pour une meilleure évaluation des politiques macroéconomiques. F
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