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Libération des otages d'Arlit : la presse française partagée entre soulagement et polémique

Par : Laura |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 01-11-2013

Malgré les dénégations répétées du gouvernement français, la presse hexagonale semble considérer ce jeudi le paiement d'une rançon comme ayant effectivement eu lieu pour la libération des quatre otages français détenus dans le Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le quotidien Le Parisien assure qu'une "forte rançon" a été nécessaire, tout comme le travail d'un négociateur nigérien, Mohamed Akotey. "Même si la France assure ne pas avoir versé de rançon - afin de ne pas encourager d'autres terroristes à s'en prendre aux ressortissants français -, la réalité est évidemment tout autre", souligne le journal.

"Une somme d'au moins 20 millions d'euros aurait été versée à différents intermédiaires, selon plusieurs sources", ajoute Le Parisien, ne remettant absolument pas en cause cette information divulguée mercredi par les journalistes du Monde.

Le journal de droite Le Figaro a tout d'abord insisté, dans son éditorial, sur la joie suscitée par cette bonne nouvelle chez les Français, avant d'évoquer la polémique qui a surgi à cette occasion.

S'interrogeant sur le versement aux djihadistes par la DGSE (services secrets extérieurs français) d'une somme de 20 millions d'euros provenant des fonds secrets de l'Etat français, le quotidien souligne que "la presse le dit ; l'Etat dément".

"On aimerait croire les autorités plutôt que la presse", affirme l'éditorialiste du Figaro, qui met en avant le caractère "immoral et contre-productif" que présente le paiement des ravisseurs et appelle à méditer l'exemple du Royaume-Uni, "un pays qui ne paie jamais de rançon".

"Il y a dix ans, Aqmi n'était au Sahel qu'une bande d'islamistes en sandales. Aqmi n'est devenu une redoutable petite armée qu'après le paiement d'importantes rançons versées par l'Allemagne et l'Italie", rappelle le journal français.

Le journal de gauche Libération offre, quant à lui, un jugement sévère sur la gestion par le gouvernement français de cette question épineuse, estimant que "le piège se referme une fois de plus sur le pouvoir socialiste" en raison de "la posture présidentielle" de non-paiement de rançon, démentie par la presse.

"Nulle preuve ne sera fournie, mais il ne fait guère de doute que de l'argent a été versé par l'Etat, l'employeur Areva ou un pays tiers", souligne le quotidien.

"Alors que l'incontestable succès de l'opération d'Arlit aurait dû redonner du crédit à une parole présidentielle profondément dévaluée sur la scène intérieure, la voilà un peu plus abîmée par cette histoire de rançon", conclut Libération.

Le président François Hollande a dernièrement subi plusieurs revers politiques, dans la gestion de divers dossiers, notamment le cas d'une jeune Kosovare sans papiers reconduite à la frontière ou encore la gronde fiscale qui a récemment secoué la Bretagne, une région agricole du nord-ouest de la France.

Sa dégringolade dans les sondages d'opinion en témoigne. Selon le baromètre mensuel TNS Sofres pour l'hebdomadaire Le Figaro magazine, dont les résultats ont été dévoilés jeudi, la cote de confiance de M. Hollande a atteint 21%, son niveau le plus bas depuis son élection.

Source: Agence de presse Xinhua
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