Les entreprises privées chinoises en Afrique font des progrès en matière de responsabilité sociale

Une étude récente menée par des chercheurs chinois montre que les entreprises privées chinoises en Afrique, bien que pas vraiment motivées à remplir leur responsabilité sociale, ont fait des progrès énormes, et battent en quelque sorte leurs homologues occidentales.

L'étude sur la responsabilité sociale de l'entreprise menée auprès de 22 entreprises privées chinoises, qui a choisi au hasard 100 Africains, a été menée par le professeur Liu Qinghai et ses collègues de l'Institut des études africaines de l'Université normale de Zhejiang au Sénégal et au Nigeria entre novembre 2011 et juillet 2012.

Présentant les résultats à plus de 40 professeurs de Chine et d' Afrique au Symposium Chine –Afrique organisé mercredi dans la capitale du Zimbabwe, Mme Liu a déclaré que les entreprises chinoises ont fait des progrès notables dans ce domaine en recrutant plus de locaux et en améliorant les conditions de service des employés.

Le salaire moyen versé par les entreprises privées chinoises n' est pas très élevé, mais est quand même plus élevé que le salaire minimum requis par les lois des pays hôtes, selon l'étude.

Seule une poignée d'entreprises ont payé leurs employés moins que le salaire minimum, mais toutes ont augmenté les salaires après intervention des autorités, a précisé Mme Liu.

Plus de la moitié des employés africains recrutés par les entreprises chinoises privées qualifient leurs conditions de travail comme bonnes, seuls 17 % considèrent travailler dans de mauvaises conditions. Par ailleurs, 89 % des Africains interrogés ont déclaré avoir observé les progrès réalisés par les entreprises chinoises pour mieux remplir leurs responsabilités sociales.

"Il est évident qu'aux yeux des Africains, les entreprises chinoises ne jouissent pas d'une bonne image, mais pas d'une trop mauvaise non plus", a poursuivi Mme Liu.

Les entreprises chinoises, malgré quelques défaillances, font mieux que leurs homologues occidentales, car elles apportent des bénéfices économiques aux pays africains, ont indiqué les interviewés africains.

Les relations sino-africaines se sont développées après que le forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) a été mis en place par les leaders chinois et africains en 2000 pour établir un nouveau type de partenariat stratégique.

Le commerce bilatéral a grimpé, les investissements directs étrangers ont augmenté et la coopération dans les domaines de la santé, de l'agriculture et autres ont connu des avancées.

En 2012, les investissements directs chinois en Afrique ont atteint 2,9 milliards de dollars américains, avec une réserve d' investissement de 19,2 milliards de dollars. Le secteur privé représente une grande majorité de ce flux d'investissement en Afrique.

Dans une autre étude sur les intentions d'investissements menée auprès d'entreprises chinoises de la ville de Jinhua qui ont investi en Afrique, Mme Liu a découvert que 41 % des entreprises privées ont investi dans l'industrie de la restauration, 33 % dans le secteur manufacturier, 13 % dans le logement et les infrastructures et 10 % dans la santé.

Elle a également remarqué que la plupart des entreprises chinoises ayant l'intention d'investir en Afrique rencontraient des difficultés à s'adapter à l'environnement commercial en Afrique.

D'après l'étude, les investissements dans l'agriculture, l' éducation, la finance et l'industrie du divertissement en Afrique sont difficiles et ces domaines, à quelques exceptions près, ne sont probablement pas des cibles d'investissements raisonnables pour les investisseurs chinois.

Il a été conseillé aux investisseurs chinois d'être prudents s' ils souhaitent investir dans l'industrie de l'immobilier, alors que les investissements dans le secteur manufacturier est une option viable.

L'étude a également montré qu'investir en Afrique était viable car aucune entreprise interrogée n'opère à perte. "Cela montre que cela est intéressant et prometteur d'investir en Afrique", a-t- elle conclu. F