France : le président Hollande fragilisé par sa gestion de l'affaire Leonarda (revue de presse)

Le président français François Hollande a subi le contrecoup de sa gestion de l'affaire Leonarda, du nom de la collégienne kosovare de 15 ans dont le renvoi dans son pays d'origine a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours en France.

Ce constat de faiblesse présidentielle est partagé lundi par l'ensemble de la presse française, ce que les résultats d'un sondage d'opinion Ifop-JDD publiés dimanche 20 octobre semblent nettement conforter, puisque, selon cette enquête, seuls 23% des Français se disent satisfaits de leur président actuel.

Le journal économique français Les Echos décrit un président "affaibli" par son intervention télévisée de samedi, dans laquelle il a fait le choix d'une "solution hybride difficile à comprendre", en proposant à la jeune fille de rentrer poursuivre sa scolarité en France, mais seule et sans sa famille.

M. Hollande s'est certes montré "fidèle à son sens de la synthèse", mais son approche "lui a valu une volée de critiques", en particulier de la part de l'opposition, qu'elle soit de droite, du centre ou d'extrême-droite, détaille le quotidien financier.

Le journal français de gauche Libération estime, pour sa part, que "l'expulsion de la jeune Kosovare met en lumière les divisions au sein du PS et du gouvernement. Et leurs lacunes sur le dossier de l'intégration". Sa une est d'ailleurs éloquente : "Immigration. La gauche paye ses fractures".

"La cacophonie socialiste sur le cas de la jeune Leonarda ressemble à un boomerang pour un parti qui n'a pas bossé les questions migratoires pendant sa décennie passée dans l'opposition (2002-2012)", considère Libération, qui reproche à M. Hollande d'avoir "semé le trouble en voulant calmer les esprits".

Le journal de droite Le Figaro, qui consacre sa une au "fiasco" suscité par la décision de M. Hollande favorable au retour en France de Leonarda mais sans sa famille, partage cette analyse, soulignant que l'intervention présidentielle "provoque une grave crise à gauche et suscite un débat houleux au sein du PS".

"L'effet de cette décision "mi-chèvre, mi-chou", qui vient s'ajouter à une succession de couacs, est calamiteux", juge Le Figaro, avant de citer en conclusion un député PS, regrettant cet "aveu d'une présidence qui ne sera jamais assumée pleinement".

Le quotidien Le Monde renchérit que "plus que jamais, le problème auquel est confronté François Hollande est celui de l'autorité". "C'est une qualité que les Français ont toujours eu du mal à lui reconnaître", ajoute-t-il, implacable. Fin