La question syrienne ne devrait pas faire de l'ombre au sommet du G20 , selon des réprésentants de la société civile

L'éventualité de frappes militaires américaines contre la Syrie ne devrait pas faire de l'ombre à l'important ordre du jour économique du sommet du G20 qui se tient à Saint-Pétersbourg, ont déclaré jeudi des représentants de la société civile.

Alors que les dirigeants des pays développés et en développement du G20 sont réunis pour discuter de l'économie chancelante et réfléchir à des stratégies pour une croissance durable, les Etats-Unis font pression pour mener une opération militaire contre la Syrie en réaction à l'utilisation présumée d'armes chimiques par les forces gouvernementales.

Des représentants de divers groupes de la société civile ont appelé le G20 à ne pas approuver une quelconque intervention militaire en Syrie et à faciliter le processus politique pour mettre fin au conflit dans le pays.

"Une attaque militaire ne fera que jeter de l'huile sur le feu et mettre toute la région en danger", a déclaré Marta Benavides, co-présidente de l'Appel mondial d'action contre la pauvreté, dans un communiqué de presse en marge du G20.

"Nous savons très bien ce qu'est la guerre et son impact sur la vie et les moyens de subsistance des gens. Le G20 ne peut même pas envisager de parler de façon réaliste de création d'emplois ou de croissance sans parler de la paix et du maintien de la vie", a déclaré à la presse Beckie Malay, un autre membre du groupe de la société civile.

La commission des Affaires étrangères du Sénat américain a approuvé mercredi lors d'un vote de 10 voix contre 7 une résolution révisée autorisant le président Barack Obama à intervenir en Syrie. La commission a déclaré que l'objectif de l'intervention militaire américaine en Syrie devrait être de soutenir l'Armée syrienne libre qui combat les forces de Bachar al-Assad, tout en fixant un délai de 90 jours pour une action militaire et en excluant l'envoi de soldats américains au sol en Syrie.

"Toute action militaire risquera d'accroître les tensions et d'alimenter les violences et les divisions", a déclaré Ziad Abdel Samad, membre du groupe de la société civile, ajoutant qu'on ne peut pas faire cesser une violation du droit international en violant le droit international.

Certains représentants de la société civile ont fait part de leur crainte de voir le sommet qui s'est ouvert jeudi après-midi devenir une plate-forme permettant aux Etats-Unis de promouvoir leurs propres intérêts alors que la communauté internationale s'efforce de promouvoir la reprise mondiale et les intérêts communs de tous.

La Russie a mis en place un sommet parallèle de la société civile (C20), invitant des représentants de la société civile pour discuter des initiatives à présenter aux dirigeants du G20, leur recommandation phare étant l'ajout d'un quatrième pilier au plan de relance en trois piliers du G20.