Syrie : Ayrault plaide pour une intervention militaire

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a plaidé pour une intervention militaire contre le régime syrien mercredi devant l'Assemblée nationale, en indiquant que ne pas réagir militairement en Syrie reviendrait à "fermer la porte à un règlement politique du conflit".

"La solution à la crise syrienne sera politique et non militaire", a admis le chef du gouvernement français. "Mais regardons la réalité en face: si nous ne mettons pas un coup d'arrêt à de tels agissements du régime, il n'y aura pas de solution politique", a déclaré M. Ayrault.

L'attaque du 21 août à la banlieue de Damas était "en ce début de siècle, le plus massif et le plus terrifiant usage de l'arme chimique", a-t-il souligné.

Le Parlement français a été convoqué mercredi en session extraordinaire afin de débattre de la situation en Syrie, où un conflit civil fait rage depuis plus de deux ans, et de l'opportunité de mener des frappes aériennes ciblées contre le gouvernement syrien.

Le débat parlementaire ne sera pas suivi d'un vote, conformément à la Constitution française qui ne l'exige pas pour le lancement d'une intervention militaire, comme cela a pu être le cas au Mali, en janvier dernier.

Toutefois, alors que le consensus politique était largement en faveur de l'opération anti-terroriste de l'armée française sur le sol malien, la nécessité de sanctionner le régime de Damas ne suscite pas le même appui général, tant au niveau national qu'au niveau international.

L'opposition de droite et du centre a émis des critiques acerbes à l'encontre du président François Hollande, lui reprochant notamment son isolement sur la scène internationale.

Les grandes puissances occidentales ont certes condamné avec force l'attaque chimique perpétrée le 21 août dernier dans un faubourg de Damas.

Mais, il y a eu, jeudi dernier, le rejet par le Parlement britannique d'une motion gouvernementale en faveur d'une opération militaire en Syrie. Quant au président américain Barack Obama, qui devrait former une coalition avec la France pour intervenir contre le régime de Bachar al-Assad, il a opté pour une consultation du Congrès, le 9 septembre prochain.