Interview avec la presse pakistanaise : le PM chinois souligne l'importance de développer les relations bilatérales (2/der)
Q : Vous avez choisi de vous rendre en Asie du Sud pour votre premier voyage à l'étranger à titre de Premier ministre de Chine. Vous visiterez d'abord l'Inde, puis le Pakistan. Pouvez-vous nous parler de la politique de la Chine à l'égard de l'Asie du Sud?
R : L'Asie du Sud contribue à la stimulation du développement de l'Asie. Il s'agit d'une région vibrante et prometteuse. La paix, la stabilité et le développement sont les objectifs communs des pays de cette région. La Chine partage des frontières avec cinq pays de l'Asie du Sud. Le destin de la Chine dépend étroitement des pays de l'Asie du Sud et ce, beau temps, mauvais temps. Nous espérons que les pays de la région vivrons dans un climat d'amitié et de coopération, et feront de l'Asie du Sud une terre unie, stable, heureuse et harmonieuse.
Nous reconnaissons la contribution positive que le Pakistan a apportée dans le maintien de la paix et de la stabilité, dans la lutte antiterroriste et dans la promotion du développement de l'Asie du Sud. Nous reconnaissons également la pression énorme exercée sur ce pays de tous les côtés. La communauté internationale devrait accorder au Pakistan sa pleine compréhension, une reconnaissance entière et tout le soutien nécessaire. Au nom du gouvernement chinois, je souhaite réitérer solennellement le soutien continu de la Chine envers le Pakistan dans ses efforts visant à maintenir son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale, ainsi qu'à atteindre la stabilité et un développement sain. Voilà l'essentiel du partenariat de coopération stratégique global entre la Chine et le Pakistan.
Q : Plusieurs personnes à l'extérieur de la Chine suivent avec grand intérêt les politiques domestiques et étrangères du nouveau gouvernement chinois. Ils veulent savoir si la Chine recherchera l'hégémonie lorsqu'elle deviendra plus puissante, et certains se demandent si la Chine pourra maintenir sa croissance. Comment abordez-vous de telles inquiétudes?
R : A mon avis, de telles inquiétudes ne sont pas fondées.
Selon un vieux proverbe chinois, "Pour élever une famille, il faut connaître le prix du riz et du bois de chauffage." En tant que premier ministre d'un grand pays abritant 1,3 milliards d'habitants, je dois chaque jour me préoccuper des "sept besoins quotidiens d'une famille", à savoir le bois de chauffage, le riz, l'huile de cuisson, le sel, la sauce soya, le vinaigre et le thé. Autrement dit, je dois confronter les problèmes qui affectent la vie des gens. Le peuple chinois veut une meilleure éducation, des emplois plus stables, une plus grande sécurité sociale, des conditions d'hébergement améliorées et une vie culturelle plus riche. La gestion de ces éléments en apparence "simples" n'est pas évidente. La Chine demeure un pays en développement. La modernisation est un processus difficile pour nous. La poursuite d'un développement pacifique n'est pas seulement un objectif relatif à notre politique étrangère; elle est également contrainte par la réalité chinoise. La Chine ne recherchera pas l'hégémonie, même quand elle sera plus puissante. Ayant traversé notre part de souffrances dans l'histoire moderne, nous, Chinois, croyons qu'il ne faut pas infliger à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'autrui ne nous inflige.
Dans une ère de mondialisation, l'interdépendance est l'élément de base qui définit les relations entre Etats. La loi de la jungle n'est pas applicable lorsqu'on gouverne une société humaine; seule une coopération mutuellement bénéfique mènera à la création d'un monde meilleur. Je tiens à souligner que la poursuite d'un développement pacifique demeure une résolution inébranlable du gouvernement chinois. De même, le maintien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale est une autre résolution inébranlable du gouvernement chinois. Ces deux principes vont de pair et sont conformes aux normes de maintien de la stabilité régionale ainsi que de l'ordre et la paix dans le monde.
Les désaccords et les frictions entre pays sont inévitables. L'important est de savoir les gérer. On pourrait adopter une approche intransigeante face à de tels problèmes et les intensifier, ou plutôt choisir de les gérer adéquatement à travers des consultations basées sur le respect mutuel. Voici un critère qui détermine si un pays est ouvert d'esprit. Il y a à peine quelques années que la Chine mène une bonne vie. Nous chérissons une telle époque, et souhaitons faire face au monde avec un esprit plus ouvert. Et nous espérons que le reste du monde regardera la Chine avec une ouverture d'esprit similaire. En tant que pays en développement majeur, la Chine travaillera avec les autres pays afin de maintenir la paix et la prospérité à travers le 21e siècle.
La Chine est encore aux prises avec un environnement externe grave et complexe dans la poursuite de son développement. La reprise économique mondiale demeure timide, le protectionnisme refait surface à l'occasion, et la politique monétaire d'assouplissement quantitatif adoptée par certains pays pourrait avoir des effets négatifs. Nous composons avec ces problèmes de façon proactive et améliorons notre coopération avec d'autres pays. Nous avons confiance dans le développement économique de la Chine, parce qu'une fondation solide a été construite au cours des 30 dernières années de réforme et d'ouverture, et le potentiel de développement demeure énorme. La Chine poursuivra sa politique de réforme et d'ouverture et maintiendra une croissance soutenue en se concentrant sur l'industrialisation, les technologies de l'information, l'urbanisation et la modernisation agricole. Cela créera davantage d'opportunités pour l'économie mondiale.
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