Les « quatre nouvelles grandes inventions » de la Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-07-2017
Le 25 février dernier, le TGV pouvant atteindre 350 km/h effectue un arrêt à la Gare de l'Ouest de Beijing.
ZHENG RUOLIN*
Il y a quelque temps, des étudiants de l'Université des langues étrangères de Beijing ont effectué un sondage auprès des étudiants étrangers originaires du Népal, du Cambodge, d'Égypte, d'Ukraine, d'Inde, de Pologne, de Malaisie et d'autres pays sur ce qu'ils sélectionneraient parmi les techniques « fabriquées en Chine » qu'ils adorent par-dessus tout et aimeraient rapporter chez eux à leur retour quand ils auront terminé leurs études en Chine. Ce qui nous a surpris, c'est le nombre d'entre eux qui ont répondu qu'ils aimeraient ramener les « quatre nouvelles grandes inventions » de la Chine. Comme tout le monde le sait, les « quatre grandes inventions » de la Chine antique, soit le papier, la boussole, l'imprimerie et la poudre à canon, furent introduits au Moyen-Orient et dans les pays arabes, puis en Occident par la Route de la Soie. Aujourd'hui, ce que les étudiants étrangers aimeraient emporter chez eux sont les « quatre nouvelles grandes inventions », à savoir le train à grande vitesse, le paiement par téléphonie mobile, le vélopartage et les achats en ligne. À proprement parler, ces technologies ne sont en fait pas des inventions chinoises, mais elles ont eu un essor prodigieux et ont profondément changé la vie quotidienne des Chinois.
En quoi sont-elles nouvelles ?
Le TGV n'est pas une nouveauté pour nos amis français. La France est le « berceau » du TGV. Au début des années 1990, en tant que correspondant du journal Wen Hui Bao de Shanghai à Paris, j'ai réalisé un reportage sur la concurrence entre le TGV français, l'ICE allemand et le Shinkansen japonais sur le marché chinois. À l'époque, la Chine espérait introduire la technologie du TGV français. J'avais suivi et interviewé Zhu Rongji, qui était maire de Shanghai à l'époque avant d'être nommé premier ministre du gouvernement chinois, quand il prenait le TGV pour se rendre de Paris à Lyon lors de sa visite en France. À ce moment-là, la Chine souhaitait que la France pût lui transférer sa technologie, mais l'entreprise française Alstom avait refusé de le faire.
À l'époque, si Alstom avait eu la vision stratégique et la prévoyance nécessaires, le réseau TGV, avec son quadrillage de « quatre artères verticales » et « quatre artères horizontales » pour un total de 22 000 km de voies ferrées en exploitation aujourd'hui sur le territoire de la Chine, aurait été « fabriqué en France ». Mais les négociations ayant été rompues, la Chine a commencé à envisager la mise au point du TGV par ses propres moyens. Dix ans plus tard, le TGV chinois, élaboré par la Chine, a commencé à circuler. Pour l'heure, plus de 65 % des lignes ferroviaires TGV dans le monde sont en Chine, et elles sont « fabriquées en Chine ». La vitesse du TGV chinois en exploitation commerciale se situe entre 300 et 350 km/h. Bon nombre d'étudiants étrangers en séjour en Chine apprécient hautement le TGV chinois. La raison est simple. Rapide - le train ne met que 4 h 48 mn pour voyager entre Beijing et Shanghai. Stable - un étudiant originaire des États-Unis a fait un test. Il a mis debout une pièce de monnaie devant la fenêtre du train ; au bout d'une dizaine de minutes, pendant que le train filait, la pièce de monnaie n'était toujours pas tombée. Bon marché - le prix d'une place en seconde classe du TGV Beijing-Shanghai n'est que de 553 yuans, l'équivalent de 73 euros. Confortable - les sièges en première classe du TGV français tout récemment sortis de l'usine ont pu pivoter qu'à partir du début de l'année, pour que tous les passagers puissent être assis dans le sens de la marche du train, alors que ce dispositif faisait déjà partie de la configuration standard du TGV chinois il y a longtemps. La France a certes commencé à s'équiper du TGV dans les années 1980, mais la Chine commence désormais à la rattraper, voire à la dépasser…
Le paiement par téléphonie mobile en Chine est une autre technologie à laquelle les étudiants étrangers sont très attachés. Sur ce point, j'ai beaucoup d'amis français, qui vivent en Chine et qui l'adorent eux aussi. En Chine, qu'il s'agisse d'Alipay, ou de WeChat Pay, tout est très pratique. On peut effectuer un paiement par téléphone pour la quasi-totalité des consommations, d'autant plus qu'il n'y a pas de restrictions particulières quant au montant à régler. Même pour payer un seul yuan, cela ne pose aucun problème. Un journaliste américain a fait une expérience en Chine. Il a essayé de sortir sans un seul sou en poche, ne gardant qu'un smartphone sur lui. Au final, que ce soit pour les frais de taxi et de restauration, les courses, les paiements d'électricité et d'eau, les billets de cinéma et même pour un virement bancaire entre amis, la quasi-totalité de ces opérations peuvent être effectuées via le paiement par téléphonie mobile.
Le volume des paiements par téléphone en Chine, si j'emprunte un propos du journal britannique Financial Times, est déjà 50 fois supérieur à celui des États-Unis. En 2016, 358 millions de Chinois se servaient du téléphone pour payer, le montant des transactions atteignant 5 500 milliards de yuans (environ 7,62 yuans pour un euro). Toutefois, pour rester honnête, si le paiement par téléphone mobile est aussi développé en Chine, c'est parce que l'utilisation des cartes de crédit n'est pas très populaire. Depuis les temps les plus anciens, les Chinois sont habitués à manier l'argent liquide. Toutefois, aujourd'hui, la Chine s'est classée au premier rang mondial en termes de paiements généralisés par téléphonie mobile. Quelles seront les retombées de cette évolution à l'avenir ? Jusqu'à nos jours, nous ne sommes pas en mesure de faire des pronostics.
La troisième « nouvelle grande invention » est le service de partage de vélos. En réalité, ce n'est pas non plus quelque chose de nouveau en France. Quand je résidais dans ce pays comme journaliste, la location de vélos avait déjà fait son apparition dans l'Hexagone. À la différence de la Chine, où les vélos partagés sont omniprésents aujourd'hui, les vélos en France doivent être loués et rendus à des endroits fixes. Or, dans le système de partage de vélos pratiqué en Chine, ces derniers peuvent être systématiquement pris et rendus toujours n'importe où. Dès l'instant où une application informatique, alias APP, est installée sur le smartphone, on peut scanner le code QR à tout moment pour déverrouiller le vélo avant de s'en servir. Après usage, il suffit de le verrouiller, le paiement par téléphone s'effectue instantanément.
Quant aux achats en ligne, inutile de s'étendre sur le sujet. Le fondateur du groupe Alibaba, Jack Ma, est déjà une célébrité mondiale. En fait, il est déjà possible, même si l'on est en France, de faire des achats en passant par une série de plates-formes de commerce en ligne, telles que Tmall.com, qui relève du groupe de Ma, et des sites similaires comme JD.com, DangDang.com, etc. Aujourd'hui, les internautes en Chine se comptent au nombre de 731 millions de personnes, dont 64 % d'entre eux, soit 467 millions de Chinois, sont habitués à cette pratique. La valeur des transactions a atteint 26 100 milliards de yuans (plus de 3 400 milliards d'euros), soit environ 40 % du chiffre d'affaires des marchés d'e-commerce au détail dans le monde.
J'ai un ami français, qui est venu faire du tourisme en Chine. Quand il est venu me rendre visite chez moi, il a vu mon smartphone branché à une batterie externe. Il était alors 10 h 30 du matin. Nous en avons aussitôt commandé une pour lui via Internet et avons aussi convenu de l'horaire pour la livraison. Dans l'après-midi à 15 h, l'objet a été remis entre nos mains. La législation chinoise stipule que toute marchandise achetée en ligne peut être échangée ou remboursée dans les sept jours qui suivent l'achat. Mon ami était très surpris de la rapidité et de la facilité de l'e-commerce en Chine. La clé de ce système réside dans la logistique. Aujourd'hui, l'achat en ligne est non seulement très populaire en ville et dans les bourgs, mais il s'étend maintenant aussi dans la campagne. L'un des géants d'e-commerce de Chine, JD.com, a commencé, depuis la fin de l'année dernière, à expérimenter l'utilisation de drones pour une livraison dans des régions reculées de plusieurs provinces. En un mot, l'achat via Internet introduit une grande révolution dans les modes d'achat en Chine.
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