L'effervescence de la relève française fait les beaux jours du printemps du jazz

Par : Lisa |  Mots clés : Croisements, musique, jazz
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-06-2015

La France a toujours cultivé un lien particulier avec le jazz, de Josephine Baker, qui suscita un premier engouement dans le Paris de l'entre-deux-guerres, au célèbre jazz manouche de Django Reinhardt, en passant par les premiers ragtimes de l'armée américaine dans les campagnes françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui encore, le jazz est une discipline toujours en vogue, portée avec talent par de nombreux jeunes trentenaires français. Ces musiciens se distinguent par la recherche commune de nouveaux sons. Ils n'ont pas peur d'associer des instruments inattendus, de nourrir leurs improvisations avec d'autres styles musicaux. Année après année, le festival Croisements offre un véritable printemps du jazz en Chine, à la hauteur de l'effervescence française dans ce domaine.

À 31 ans, Guillaume Perret, avec son groupe The Electric Epic, est déjà une figure de proue de la relève du jazz français. Le premier album, sorti en 2009, a été produit par le label Tzadik, de John Zorn, pape exigeant de l'avant-garde new-yorkaise. Ils ont conquis une presse dithyrambique, confirmant avec l'album Open me (2014). Il est probable que vous n'avez encore jamais entendu un musicien jouer du saxophone comme Guillaume Perret. Sur scène, il a l'air venu du futur avec ses machines (dont un pédalier à effets digne d'une guitare électrique), au service d'un son électrifié, distordu, qui laisse toute sa place à l'improvisation. Avec ses quatre musiciens, il délivre une énergie libératrice, entre jazz, rock progressif, funk et métal.

Vincent Peirani et Émile Parisien sont aussi deux jeunes trentenaires au talent hors-norme. L'un à l'accordéon, l'autre au saxophone soprano, ils ont déjà été récompensés séparément de deux prix Django Reinhardt, décerné par l'Académie du jazz au meilleur musicien de l'année, et deux Victoires du jazz. Avec leur album Belle époque, ils revisitent ensemble les standards de Sydney Bechet, Henry Lodge, Mills Irving ou Duke Ellington, qu'ils accompagnent de quelques compositions originales. La Belle époque est-elle celle d'hier ou bien celle qui s'ouvre, avec tous ces talents qui n'hésitent pas à s'affranchir des vieilles frontières ?

Pour le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Sylvain Rifflet, ce séjour en Chine est un retour aux sources, lui qui a passé son enfance à Wuhan. Son jeune quartet de musiciens improvisateurs, créé en 2011, est touche-à-tout, atypique. Il suffit pour s'en rendre compte de se pencher sur leurs instruments inattendus : flûtes, guimbardes, ordinateur, guitare ou encore cette batterie remplacée par un set de métaux traités avec, par exemple, des casseroles, des bols ou des équerres. Là encore, ils n'ont pas peur d'explorer de nouveaux horizons, d'autres univers sonores, pour notre plus grand plaisir.

En 2005, Ballaké Sissoko et Vincent Segal se rencontrent au festival de jazz d'Amiens. En 2009, ils enregistrent l'album Chamber Music au Mali, et remportent en 2010 le prix de l'album international de production française aux Victoires du jazz. Une juste récompense pour deux artistes qui ont su prendre le temps de tisser leur amitié. Il en résulte une sereine complicité. Plus qu'un dialogue, c'est un monologue qu'offrent les deux musiciens, l'un avec son violoncelle et l'autre sa kora, instrument traditionnel malien à 21 cordes. Dans la société d'Afrique Noire, autrefois fondée sur la transmission orale des mythes, les griots content souvent leurs histoires en musique. Ballaké Sissoko, l'un de ces griots, y puise des solos méditatifs, et dépoussière avec son complice la musique de chambre, entre jazz et world music.

Thomas Enhco, à 26 ans, est le plus jeune de tous ces artistes. Fils de la cantatrice Caroline Casadesus, petit-fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, c'est un talent précoce né dans la musique. Il étudie le violon dès 3 ans, le piano dès 6 ans, entre partitions jazz et classique. Très vite, il écrit ses premières compositions, donne ses premiers concerts au sein d'un groupe d'enfants. Il n'a pas cessé depuis : en 2011, il donne plus de 130 concerts dans 14 pays différents, sur 4 continents. Il récolte en même temps de nombreux prix, dont celui de révélation de l'année aux Victoires du Jazz 2013. Déjà de passage en Chine en 2014, il revient cette fois ravir les cœurs des spectateurs de Beijing et Shanghai dans le cadre du festival Piano aux Jacobins.

Enfin, pour la journée internationale du jazz le 30 avril, initiée par l'UNESCO, l'Institut français de Beijing organise une table ronde Jazz in Beijing, avec musiciens, producteurs et responsables de festivals. La rencontre est suivi d'une projection du documentaire de Jean-Pierre Bruneau Sur les routes du jazz. Le réalisateur suit l'Orchestre national de jazz durant une tournée canadienne pendant l'été 2004. Il aborde le travail de composition dans cet espace de création idéal, où les musiciens, sous contrat, sont libérés des contraintes du marché. C'est donc un vrai laboratoire, dirigé par Claude Barthélémy, où peut s'exprimer la liberté de création propre au jazz.

 

Guillaume Perret & The Electric Epic

Beijing, Post Mountain à MOMA (18 juin); Shanghai, Centre Qianshuiwan (19 juin); Wuhan, Berges de Yangtsé (20 juin); Ningbo, Ningo Culture Plaza (21 jun).

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
1   2   3    


Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page