Vincent Colin : « Il est très moderne d'interpréter Molière en Chine »
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-09-2014
Sous la plume de Molière, la pièce L'École des femmes a pour fond le 17e siècle avec des personnages créés dans un style classique, mais Vincent Colin a placé sa version dans un studio cinématographique français des années 1960. |
Vincent Colin
L'École des femmes
À l'occasion du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, le Centre d'arts dramatiques de Shanghai a invité le Français Vincent Colin à réaliser la mise en scène et les décors de L'École des femmes, classique du dramaturge français Molière. Les rôles seront interprétés par des artistes du Centre d'arts dramatiques de Shanghai, avec une équipe d'artistes chinois et français travaillant dans les coulisses. La pièce sera présentée au public à partir du 16 septembre.
Ancien directeur de la Scène nationale de Cergy-Pontoise, Vincent Colin a créé en 2003 sa propre compagnie théâtrale en résidence permanente au Théâtre du Lucernaire à Paris. Ayant coopéré avec des troupes de différents pays du monde, le metteur en scène français parle avec franchise de sa première expérience en Chine : « Il existe bien des différences entre les façons de travailler en Chine et en France ». Il n'est pas parvenu à trouver les interprètes idéaux selon ses propres critères lors de son premier déplacement à Shanghai. Il avoue cependant qu'en tant que metteur en scène, il aime particulièrement les programmes de coopération culturelle entre deux pays, même si les cultures apparaissent bien éloignées l'une de l'autre, car pour lui, le théâtre est une excellente forme de dialogue permettant de franchir les obstacles en matière de langue et d'us et coutumes.
L'École des femmes est probablement l'œuvre de Molière la mieux connue du public chinois. Cela explique pourquoi le Centre d'arts dramatiques de Shanghai l'a choisie pour une coproduction avec la France. Le 31 août, Vincent Colin a donné, au siège du Centre, une conférence intitulée Comment jouer les œuvres de Molière dans la Chine d'aujourd'hui, au cours de laquelle il déclaré en toute sincérité : « Les œuvres de Molière interprétées en France sont très nombreuses. L'inconvénient est que tout le monde se fait prisonnier de Molière, tout comme les Britanniques avec Shakespeare. Nous devons jouer en vers du 17e siècle, alors que la langue du 17e siècle n'est pas si facile à comprendre. Mais je trouve qu'il est très moderne d'interpréter Molière dans la Chine d'aujourd'hui ».
Sous la plume de Molière, la pièce L'École des femmes a pour fond le 17e siècle avec des personnages créés dans un style classique, mais Vincent Colin a placé sa version dans un studio cinématographique français des années 1960. « Vous serez peut-être déçu si vous vouliez voir de belles perruques ou des vêtements et parures magnifiques parce que je souhaite que la pièce se détache de la France traditionnelle sur le plan du temps et de l'espace, mais aussi de la Chine. J'ai choisi de recréer les personnages sur le modèle de certaines vedettes françaises de l'époque. Arnolphe fait penser, par exemple, à Jacques Tati, et Agnès ressemble plus ou moins à la jeune Catherine Deneuve… Je fais tout cela pour aider les spectateurs à mieux s'investir dans la pièce et à donner libre cours à leur imagination », explique-t-il.
« Pour moi, le théâtre est un jeu, mais aussi un voyage. C'est par le théâtre que j'ai pu découvrir les cultures de différents pays. Une bonne représentation artistique est un voyage et une aventure capables d'offrir une belle surprise aux spectateurs », estime le metteur en scène.
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