Michel Plasson : « je me souviens du 27 janvier 1964 comme si c'était hier »

Le 3 mai dernier, le célèbre chef d'orchestre français Michel Plasson a dirigé l'Orchestre symphonique national de Chine pour donner avec Wu Muye, jeune pianiste chinois, et Lü Siqing, violoniste chinois, un concert inoubliable au Grand Théâtre national de Chine, où se sont mêlés pour le bonheur du public des célèbres airs chinois et français. Le concert faisait partie des activités de célébration du cinquantenaire des relations diplomatiques sino-françaises.

Régulièrement aux commandes de l'Orchestre national de Chine depuis 2010, Michel Plasson a manifesté, en évoquant son nouveau rendez-vous avec l'Orchestre, sa « joie de revenir à Beijing et de retrouver les collègues chinois, mais il a aussi exprimé quelques regrets à cet égard.

« L'Orchestre symphonique national de Chine a encore une grande marge de progrès, et je veux l'aider à progresser », a déclaré Michel Plasson. « Un chef d'orchestre qui dirige un orchestre pendant une longue période en lui faisant jouer différents types de musique laisse naturellement son empreinte dans le travail de l'orchestre. Je ressens clairement que l'Orchestre symphonique national de Chine peut faire des merveilles, mais j'avoue qu'il est extrêmement difficile d'atteindre cet objectif en trois ou quatre jours seulement ».

Michel Plasson a gardé de nombreux souvenirs de ses cinq années de travail avec l'Orchestre symphonique national de Chine : « Nous avons joué à Moscou et en France. Ces moments m'ont laissé de merveilleux souvenirs. J'espère vivement avoir d'autres d'occasions de faire connaître l'Orchestre au public français.

Les Français connaissent des orchestres japonais et coréens, mais ils connaissent peu les orchestres chinois. Ils aimeraient beaucoup entendre des morceaux joués par des musiciens venus de Chine. Or, ce n'est pas un public facile à satisfaire : beaucoup répéter et choisir les morceaux de musique avec soin est la seule façon de faire un début remarquable auprès d'un public français ».

Le concert du 3 mai était l'un des évènements phares des célébrations du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises. A plus de 80 ans, Michel Plasson est un témoin important de l'amitié entre les deux pays. « Le général de Gaulle a pris une grande décision il y a 50 ans », s'est-il souvenu avec émotion. « Celle d'établir des relations diplomatiques au niveau d'ambassadeur avec la Chine nouvelle. La France est ainsi devenue le premier grand pays occidental à établir des relations diplomatiques avec la Chine. J'étais présent à la conférence de presse de l'évènement et, malgré le demi-siècle qui s'est écoulé depuis, je me souviens de ce moment historique comme si c'était hier ».

On dit souvent que la musique n'as pas de frontières, ce que le chef confirme : « La belle musique est sans frontières. Elle peut venir de France, de Chine, de Pologne, d'Espagne ou d'autres pays, mais elle ne doit pas appartenir exclusivement à ces pays ou s'y limiter. Une bonne musique est capable de toucher tout le monde, même ceux qui n'ont jamais reçu de formation professionnelle ou ceux qui ne connaissent pas la culture du pays d'où elle vient. C'est çà, la magie de la musique ».

Michel Plasson a également lancé un appel aux jeunes chanteurs chinois : « J'envisage de créer en France un conservatoire international afin d'attirer de jeunes talents venus des quatre coins du monde, et j'espère accueillir des élèves chinois. Je suis sûr que la Chine ne manque pas de voix d'exception. Je lance un appel à tous les jeunes professionnels chinois de la musique : vous êtes les bienvenus pour venir apprendre la musique française auprès de moi et d'autres chanteurs français ».

Lire aussi

• - Michel Plasson : la musique est une façon de découvrir la Chine
• - L'Orchestre du Capitole de Toulouse présente l'excellence musicale à Beijing