Critique du film L'hérisson: Les familles malheureuses le sont à leur façon

Michel et Paloma

Une idée habile permettant à la réalisatrice de lier les personnages est le petit poisson rouge de la sœur de Paloma. Ce dernier, après avoir avalé un cachet dérobé par Paloma à sa mère, devient inerte. Paloma, le croyant mort, s'en débarrasse dans les toilettes. À la surprise générale, Mme Michel le retrouve, bien vivant, dans sa salle de bain dont la tuyauterie est reliée à celle de tout l'immeuble. C'est également par ce biais que la réalisatrice exprime l'étouffement de la famille de Paloma. Dès qu'il s'enfuit de cet environnement, c'est l'espoir de la vie qui attend le poisson rouge.

Les épines du hérisson, qui lui permettent de s'isoler et de se protéger du monde extérieur, cachent également un cœur doux et fragile. C'est ainsi que les trois personnages se découvrent avec précaution.

Cependant, l'inexorable fatalité de la vie, à cent lieues des contes de fées hollywoodiens, emporte Mme Michel dans un accident de voiture, rappelant au spectateur son impuissance à prédire le moment de sa mort. Quand nous rencontrons notre âme soeur, la seule chose que nous pouvons faire c'est de l'apprécier et la garder le plus longtemps possible.