Le jardin vertical dans le pavillon français
L'appel d'offres pour la conception du pavillon a attiré quarante-neuf candidats, mais c'est le plan de Jacques Ferrier qui a le plus séduit. La construction a présenté de nombreux défis, en raison notamment de l'influence différente accordée à l'architecte en France et en Chine, mais au final, selon M. Serrano, « au vu des commentaires et de ma propre appréciation, je pense que c'est une réussite d'une collaboration franco-chinoise ».
Le pavillon de la France permettra aux visiteurs d'admirer sept œuvres du Musée d'Orsay, déplacées pour la première fois ensemble et pour une si longue période. Interrogé sur le défi représenté par cet ambitieux projet, il affirme qu'il y a « toujours des difficultés quand on veut faire quelque chose d'exceptionnel. Mais l'important est que dans quelques jours, ces trésors seront là, à la portée de vue de nombreux visiteurs. Je pense que leur présence est très attendue. La présence de ces sept œuvres est exceptionnelle. Ce sont des œuvres majeures qui sont des trésors nationaux. Cela reflète l'importance de la dimension culturelle dans les échanges entre les peuples, les individus et les pays ».
Féru d'histoire, il souligne que « la France a été l'un des principaux soutiens de la candidature de Shanghai en 2002, elle a très tôt pris conscience de l'impact historique de l'Exposition universelle de Shanghai. Par son histoire, la France est très liée à l'histoire des expositions universelles, Paris étant la ville qui en a accueilli le plus. L'exposition universelle est un événement qui est né pour rapprocher les peuples et les cultures, dans une orientation au départ qui est celle de la Révolution industrielle ».
L'année 2010 marquera une période charnière pour l'Expo, organisée pour la première fois dans un pays en développement, à présent que l'héritage de la Révolution industrielle est remis en question. « Nous en connaissons les effets bénéfiques pour les humains, mais néfastes pour l'environnement. Les historiens ont coutume de dire que le XXe siècle en Europe a débuté en 1914 avec la Première Guerre mondiale, on peut dire à présent que le XXIe siècle commence non pas avec une guerre mais avec un événement pacifique, qui est l'exposition universelle ».
Il note bien sûr les nombreux changements de la ville, qu'il qualifie de « transformation accélérée et améliorée », et fait part de sa surprise quant à l'ampleur des réalisations accomplies en matière de trafic et de développement des transports publics. « La ville s'est embellie, le Bund est magnifique. […] L'exposition universelle a permis de reprendre des projets qui existaient déjà depuis les années trente dans l'urbanisation de Shanghai, et de les élever à un niveau de qualité jamais rencontré ».
À propos de l'organisation chinoise de l'événement, il se dit impressionné et très satisfait. « Les organisateurs et le Bureau de coordination de l'Exposition universelle ont réalisé un travail absolument exceptionnel, vu l'étendue du Parc des expositions, et le degré de participation. […]Nous avons eu des interlocuteurs impeccables qui répondent à nos interrogations et anticipent les problèmes que nous pouvons rencontrer. Ce qui me frappe à titre personnel c'est la jeunesse de nos interlocuteurs, qui ont à gérer un projet d'une très grande complexité. Je me dis que ce sera pour le futur une arme considérable pour la Chine d'avoir des jeunes gens de 20 à 30 ans qui ont déjà cette expérience hors norme, et qui vont très certainement la mettre au service de la Chine ».
Enfin, il invite le public, en français et en chinois, à se rendre à l'Expo et à venir dans le pavillon de la France. « Nous avons tout fait pour donner aux visiteurs une petite part de rêve ; il y a des choses plus intellectuelles, d'autres plus technologiques. Ce que nous voulons véhiculer avant tout c'est de l'émotion, leur montrer de façon très directe ce qu'est la France qu'ils aiment déjà et leur donner des raisons de l'aimer encore plus ».
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