Evgueni Galperine : J'aime les musiques de film qui ont une couleur unique

Par : Vivienne |  Mots clés : L'Homme qui voulait vivre sa vie ,Romain Duris ,Catherine Deneuve,Evgueni Galperine
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-04-2011

China.org.cn : Vous avez déjà collaboré avec quelques producteurs et réalisateurs chinois, tels que Jiang Wenli et Tian Zhuangzhuang. Pouvez-vous nous parler de vos coopérations avec eux ?

Evgueni Galperine : Avec Tian Zhuangzhuang, c'était une coopération extrêmement forte pour moi. Je suis vraiment heureux d'avoir rencontré cet homme, même s'il ne parle ni anglais, ni français, et que je ne connais pas le chinois. Pendant notre coopération, on n'a pas échangé un mot directement, mais on se comprenait très bien. D'ailleurs Tian Zhuangzhuang lui-même avait dit que parfois, avec les gens qui parlent la même langue, on n'obtenait pas forcément le bon résultat. Je pense qu'il était content de la musique du film. C'était un immense honneur parce que j'aime ses films, Le Cerf-volant Bleu, Le Voleur de Chevaux et son documentaire sur la route du thé.

Avec Jiang Wenli, c'était une rencontre assez agréable. C'est une personne d'une très grande gentillesse et finesse. Elle parle anglais, donc nous avons pu échanger nos idées directement. En plus, elle a vécu quelques années aux États-Unis, elle connaît un peu la culture occidentale. Lan était son premier film, elle avait vraiment confiance en ce que je faisais, même si j'étais en France et qu'elle était en Chine. Certains réalisateurs qui font leurs premiers films sont très angoissés ou ont peur de déléguer, de ne pas contrôler le travail des autres. Et puis son film m'a beaucoup touché, c'est une histoire très chinoise d'une jeune fille qui a vécu avec son grand-père pendant la révolution culturelle. À chaque fois que je l'ai vu diffusé dans différents pays, par exemple en France, les gens étaient extrêmement touchés. J'étais content de pouvoir travailler avec elle, et de trouver une couleur qui était un peu chinoise, mais qui avait aussi un goût occidental. C'était ce que Wenli voulait. Elle a voulu que la musique ouvre le film, pour qu'il soit accessible à tous. Je pense qu'elle a réussi, puisque le film a obtenu le prix de Pusan.

China.org.cn : Avez-vous choisi des instruments traditionnels chinois pour la musique de leurs films ?

Evgueni Galperine : Pour celui de Wenli, on a voulu que la musique ait une petite couleur chinoise. Même si j'aime beaucoup la musique traditionnelle chinoise, je ne suis pas capable de faire le travail d'un compositeur chinois. On a utilisé un violon classique, mais on l'a joué de manière particulière, pour rappeler l'erhu, qui est un instrument traditionnel chinois. C'était une sorte de « pont » entre l'occident et la Chine.

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