L'internationalisation de l'enseignement professionnel chinois, levier de développement des talents pour l'Afrique
Au Centre national des congrès et des expositions de Tianjin, un enseignant éthiopien s'exerce sur une plateforme dédiée à l'ingénierie des robots industriels. Ce stand, représentant l'atelier Luban en Ethiopie, fait partie d'une exposition spéciale organisée dans le cadre du Congrès mondial sur le développement de l'enseignement technique et professionnel 2024.
Le congrès, qui s'achèvera ce vendredi à Tianjin, municipalité dans le nord de la Chine, réunit plus de 600 délégués d'une centaine de pays et régions autour du thème "L'innovation donne du pouvoir à l'avenir, les compétences éclairent une nouvelle vie".
Selon Chen Dali, directeur adjoint du département de la coopération et des échanges internationaux au ministère chinois de l'Education, cet événement vise à renforcer l'influence de l'enseignement professionnel chinois et à accroître sa contribution à l'échelle mondiale.
Ces dernières années, la Chine a renforcé sa coopération internationale dans l'enseignement professionnel, notamment à travers les ateliers Luban. Depuis le lancement du premier atelier en 2019 à Djibouti, plus d'une dizaine de centres se sont installés sur le continent pour former les jeunes talents en fonction des besoins spécifiques de chaque pays.
Henok Amanuel Emiru, un étudiant éthiopien, a suivi une formation intensive à l'atelier Luban d'Addis-Abeba avant de représenter son pays à la 2e Compétition internationale des compétences "Ceinture et Route" en juin à Chongqing en Chine. "Les instructeurs m'ont aidé à surmonter mes lacunes. Grâce à eux, j'ai fait des progrès significatifs", témoigne-t-il.
L'atelier Luban en Ethiopie collabore avec le projet EASTRIP (East Africa Skills for Transformation and Regional Integration Project), une initiative conjointe de la Banque mondiale et des gouvernements africains. A ce jour, près de 200 professionnels du Kenya, de la Tanzanie et d'autres pays ont bénéficié de ses programmes, selon Jiang Jiang, responsable de l'atelier Luban en Ethiopie.
Ces ateliers sont devenus des pôles d'excellence pour le développement des compétences locales. Leur déploiement s'inscrit dans le "Plan de coopération sino-africain pour la formation des talents", annoncé lors du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique en 2023.
Parmi les projets de coopération figure un programme conjoint lancé en 2021 entre le Rizhao Polytechnic, en Chine, et l'Université technique de Kumasi, au Ghana. Ce programme forme des ingénieurs spécialisés en technologie de la construction. D'ailleurs, plus de 40 étudiants ghanéens ont bénéficié de cours professionnels, de formations en langue chinoise et de stages dans des entreprises en Chine.
Appiah Jeffrey, étudiant ghanéen ayant participé au programme, a remporté le troisième prix lors de la compétition des compétences BRICS en juin. "Ce projet offre davantage de possibilités aux jeunes Africains, en particulier aux Ghanéens, de venir en Chine et d’apprendre la technologie chinoise, ce qui constitue une très bonne plateforme", dit-t-il.
En Côte d'Ivoire, le ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Koffi N'Guessan, a salué les efforts considérables déployés par la Chine dans le domaine de l'enseignement professionnel, qui ont grandement contribué à renforcer les capacités des jeunes Ivoiriens.
M. N'Guessan a exprimé son espoir que cette dynamique de coopération continue à se renforcer et à évoluer, permettant à davantage d'étudiants et de professionnels d'en bénéficier.