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La plume du progrès

Par : Norbert |  Mots clés : La plume du progrès
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-04-2024
Chinafrique | 03. 04. 2024

Dans le Rapport d’activité du gouvernement de cette année, le Premier ministre chinois, Li Qiang, a mis l’accent sur l’engagement de la Chine à réaliser des avancées significatives en matière de coopération de qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR). Le pays vise à promouvoir de manière stable la coopération sur des projets d’envergure tout en lançant une série de projets « petits et beaux » destinés à améliorer les conditions de vie des citoyens.

En tant que ressource publique internationale et plateforme de collaboration, l’ICR a, au cours de la dernière décennie, acquis une reconnaissance mondiale pour ses accomplissements. Néanmoins, elle a également été la cible persistante de désinformations et d’accusations non fondées. À titre d’exemple, des reportages de certains médias occidentaux ont prétendu à tort que les investissements dans l’ICR avaient drastiquement diminué, que les prêts accordés par la Chine aux nations partenaires de l’ICR étaient en recul, et que ses investissements manquaient de durabilité.

Toutefois, selon des experts chinois et internationaux consultés par CHINAFRIQUE, malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, la coopération sous l’égide de l’ICR demeure robuste et continue de livrer des résultats impressionnants. L’initiative s’apprête à entrer dans une phase de fructification. La collaboration dans le cadre de l’ICR est passée de l’ébauche de concepts à l’élaboration précise de projets, transformant les plans en réalisations concrètes. Un éventail de projets phares et d’initiatives « petites et belles », centrées sur l’humain, ont été déployés, créant des opportunités et partageant les bénéfices avec le reste du monde.

Intentions cachées 

Dennis Munene, directeur exécutif du Centre Chine-Afrique à l’Africa Policy Institute et doctorant à l’Université de l’Académie chinoise des sciences sociales, perçoit la vision occidentale de l’ICR comme intrinsèquement pessimiste, principalement en raison de sa considération comme un champ de rivalité géopolitique. M. Munene soutient que l’histoire a montré comment le développement des pays du Sud a été systématiquement freiné par les politiques occidentales.

Il cite l’exemple de l’Afrique durant l’ère coloniale, où les infrastructures mises en place par les puissances coloniales visaient principalement l’extraction de ressources, plongeant ainsi le continent dans la pauvreté et le sous-développement. En contraste, les projets menés sous l’égide de l’ICR ont introduit un modèle de coopération bénéfique pour toutes les parties prenantes, stimulant le développement durable en Afrique.

M. Munene critique la tendance de certains pays occidentaux à diffamer et à critiquer les opportunités de développement offertes par l’ICR aux pays en développement. Il argumente que, malgré les tentatives occidentales de proposer des initiatives similaires, celles-ci n’ont pas su rivaliser avec l’efficacité et les résultats concrets de l’ICR, se révélant n’être que des promesses non tenues.

Il cite l’exemple du plan Power Africa lancé par le Président américain d’alors Barack Obama en 2013, visant à doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, suivi par l’initiative Prosper Africa de l’administration Trump et la Stratégie des États-Unis pour l’Afrique subsaharienne de l’administration Biden. M. Munene observe que, malgré leurs ambitions affichées, ces initiatives n’ont pas engendré les résultats escomptés sur le terrain, se réduisant à des annonces sans concrétisation.

En contraste, en date de juin 2023, la Chine a signé plus de 200 accords de coopération dans le cadre de l’ICR avec plus de 150 pays et 30 organisations internationales à travers le monde, lançant de nombreux projets d’envergure et initiatives à impact significatif. Selon un rapport de la Banque mondiale, les corridors de transport de l’ICR joueront un rôle crucial en diminuant les temps de trajet et en favorisant le commerce et les investissements, avec des réductions de temps de trajet estimées jusqu’à 12 % une fois les projets achevés.

« Les pays occidentaux utilisent l’information comme une arme pour l’adapter à leurs propres discours et agendas, de manière à minimiser les gains réalisés par l’ICR », a déclaré M. Munene.

Petites entreprises, grands espoirs 

La coopération dans le cadre de l’ICR ne se limite pas à de grands projets d’infrastructure, bien au contraire. Selon Wang Heng, directeur adjoint de l’Institut d’études africaines à l’Université normale du Zhejiang, l’approche a évolué vers l’inclusion de nombreux projets phares soutenus par des projets « petits et beaux », centrés sur le bien-être humain. Ces projets, qui requièrent des investissements modestes pour des résultats rapides, se concentrent sur des domaines clés tels que la réduction de la pauvreté, l’éducation, les soins de santé, et visent à procurer des bénéfices directs aux populations concernées.

En 2021, lors d’un symposium dédié au développement de l’ICR, le Président chinois Xi Jinping a souligné l’importance de ces projets « petits et beaux » dans l’amélioration des conditions de vie, indiquant qu’ils pouvaient avoir un impact immédiat sur les populations. « Les projets sur les moyens de subsistance des populations sont cruciaux pour renforcer rapidement le sentiment de satisfaction des populations dans les pays partenaires de l’ICR. Ils pourraient produire des résultats immédiats et évidents », a-t-il indiqué lors du symposium. Il a encouragé à privilégier ces initiatives dans les collaborations internationales, à planifier de manière globale et à mobiliser des fonds de manière efficace pour répondre aux attentes publiques et renforcer les liens entre les peuples.

Yoro Diallo, directeur exécutif du Centre d’études francophones à l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang, a noté l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les économies, y compris celle de la Chine, qui a nécessité un ralentissement des projets à haut risque en se focalisant sur l’élimination des risques systémiques.

Wang Jian, professeur d’histoire et de politique internationale à l’Académie des sciences sociales de Shanghai, soutient que la réalisation des projets de l’ICR ne devrait pas se concentrer uniquement sur leur ampleur ou leur rapidité de mise en œuvre. Il préconise de minimiser les risques opérationnels et de gestion et de viser des bénéfices durables pour les communautés locales, en stimulant l’emploi et le développement industriel sur le long terme.

Selon M. Diallo, bien que les projets de grande envergure aient leur place dans le cadre général du développement, notamment dans les pays africains, les projets « petits et beaux », qui respectent les modes de vie locaux et les normes environnementales, répondent de manière plus adéquate aux besoins des communautés. Ces projets ont le potentiel d’augmenter significativement les retours économiques au niveau local tout en réduisant les risques financiers.


De nouveaux relais de croissance 

Au cours de la dernière décennie, l’ICR a ouvert de nouvelles avenues de développement à l’échelle mondiale. Cette dynamique devrait se poursuivre, offrant à la Chine une plateforme pour partager des opportunités et œuvrer en faveur d’un développement mutuel, menant à une prospérité partagée.

Zhang Zhongxiang, directeur du Centre d’études africaines à l’Université normale de Shanghai, souligne l’importance de chaque initiative, grande ou petite. Les projets « petits et beaux » en particulier, jouent un rôle crucial dans l’amélioration du bien-être et du sentiment de satisfaction des communautés locales, leur offrant des bénéfices visibles et tangibles.

Depuis 2021, une multitude de ces projets a été lancée dans divers secteurs tels que l’agriculture durable et la conservation de l’eau, contribuant significativement à la réduction de la pauvreté en Asie, en Afrique, dans le Pacifique Sud, ainsi qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes.

En Afrique, la mise en place de 11 Ateliers Luban dans 10 pays depuis mars 2019 marque un tournant. Ces ateliers offrent une formation technique et professionnelle aux jeunes, stimulant le développement socio-économique local. En Angola, un projet d’approvisionnement en eau réalisé en juin 2022 par China Railway Construction a permis de pallier la pénurie d’eau dans la province du Cabinda, offrant ainsi un accès direct à l’eau potable à de nombreux villages pour la première fois.

La technologie Juncao, introduite dans des pays tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria, la Tanzanie et le Lesotho, a permis à des petits exploitants agricoles d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leurs conditions de vie.

Dans un contexte global de turbulences et de faible reprise économique, M. Diallo souligne que ces initiatives non seulement contrecarrent les défis à la coopération sous l’égide de l’ICR, mais mettent également en évidence sa résilience, sa vitalité et ses perspectives prometteuses. « Face à un monde incertain et instable, la coopération internationale pour le développement est impérative, et la contribution de l’ICR à l’économie mondiale s’avère encore plus cruciale aujourd’hui », a-t-il affirmé.


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Source: Chinafrique
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