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L’assistance ciblée porte ses fruits

Par : Norbert |  Mots clés : L’assistance ciblée porte ses fruits
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-03-2024
La Chine au Présent | 21. 03. 2024

Un dynamisme indéniable règne dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Dans le cadre du nouveau cycle d’initiatives ciblées pour aider le Xinjiang, 19 provinces et villes, dont le Guangdong, Shenzhen et le Jiangsu, ont pris en charge la mission d’assister le Xinjiang. Les efforts déployés servent à aider les habitants de différentes ethnies à résoudre des problèmes essentiels tels que l’emploi, l’éducation et le logement, ainsi que pour soutenir le développement des industries locales spécifiques.

Le développement de l’éducation

Hanikezi Abulimiti, un jeune homme de 18 ans, a quitté la région d’Aksu (Xinjiang) pour rejoindre l’Institut technique et professionnel de Börtala à Bole, chef-lieu de la préfecture autonome mongole de Börtala où il se spécialise dans l’e-commerce. « Après mon diplôme, je souhaite devenir animateur de streaming en direct », explique-t-il.

Cette école est le seul établissement d’enseignement supérieur à plein temps de la préfecture autonome. De plus, un grand nombre de ses enseignants viennent de la province du Hubei, située à des milliers de kilomètres.

L’Institut a bénéficié d’une assistance ciblée de la part de ses homologues de Wuhan et de Huanggang, deux villes de la province du Hubei. Il a également établi des partenariats avec des entreprises de premier plan telles que JD.com et JD Logistics.

« Depuis 2005, le Hubei déploie un effort soutenu pour contribuer au développement de l’éducation au Xinjiang, envoyant 335 enseignants dans la région », révèle Ju Shouyong, directeur adjoint de l’Institut technique et professionnel de Börtala. « À l’heure actuelle, l’institut compte 15 010 étudiants, 639 membres du personnel, ainsi que 21 enseignants venant du Hubei. »

Parmi ces enseignants dévoués se trouve Zhang Yao, de l’Institut technique et professionnel de Huanggang. Il a été envoyé pour la première fois au Xinjiang au cours du premier semestre de 2015 pour enseigner le cours d’e-commerce touristique et est revenu en 2017, 2021 et 2023, malgré des tâches pédagogiques exigeantes qui l’ont amené à manquer le gaokao (concours national d’accès à l’enseignement supérieur) de sa fille.

Ces histoires témoignent non seulement du développement de l’éducation locale, mais aussi de l’engagement profond des enseignants du Hubei envers l’éducation au Xinjiang, considérant cette région comme leur deuxième maison.


L’entrepreneuriat local

Dans les ateliers d’entreposage et de logistique de la SARL de technologie agricole Jiangguoguo de Kachgar, c’est l’effervescence. « En général, nous emballons en moyenne 7 000 boîtes par jour, mais ce chiffre a récemment augmenté. Pendant les fêtes traditionnelles, nous expédions plus de 10 000 boîtes chaque jour », déclare Liu Zhiying, directrice générale de la société Jiangguoguo.

Fondée en 2015, Jiangguoguo est une entreprise locale du Xinjiang qui a su se faire une place sur le marché. Ses produits, qui couvrent une large gamme de catégories, dont les fruits secs, les snacks, les boissons saines et les fruits frais de saison, sont vendus dans tout le pays. Cette année, l’entreprise a commencé à exporter dans des pays étrangers tels que la Belgique et le Pakistan. En 2020, les ventes ont dépassé pour la première fois les 100 millions de yuans, avant d’atteindre 220 millions de yuans en 2021 et 280 millions de yuans en 2022. La prévision pour 2023 est de 350 millions de yuans.

Derrière le succès de Jiangguoguo se cache une histoire touchante. En mars 2015, Chen Wenjun, aujourd’hui président de la société, est arrivé à Kachgar en tant qu’employé du groupe Guangdong Construction, avec pour mission de contribuer au développement local. Son destin a pris un tournant inattendu le 30 juin 2015. Ce soir-là, sa voiture est tombée en panne. Deux jeunes ouïgours l’ont aidé à remorquer la voiture pendant près de sept heures, sans demander un centime en retour.

Cette rencontre a profondément marqué M. Chen. « J’avais l’intention de partir après avoir travaillé à Kachgar pendant un an ou deux, mais après cette affaire, j’ai décidé de rester ici, pour aider la population locale à vendre des fruits du Xinjiang. » Il a tenu parole et a créé la SARL Jiangguoguo en novembre de la même année.

Au cours des huit dernières années, Jiangguoguo a joué un rôle déterminant dans l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs du Xinjiang. La société a aidé à améliorer 4 500 mu d’arbres fruitiers (1 mu = 1/15 ha), s’est chargée de la commercialisation de tous les fruits, a acheté 105 000 tonnes de spécialités agroalimentaires locales, permettant à 50 000 foyers d’augmenter leurs revenus. En outre, elle a organisé plus de 800 séances de formation, attirant plus de 50 000 participants, et a conclu des accords de collaboration avec 76 coopératives, permettant à 3 500 personnes de trouver un emploi près de chez eux. De plus, 146 agriculteurs sont devenus actionnaires de la société, recevant un dividende total de 1,4 million de yuans.

Actuellement, Jiangguoguo compte 405 employés, dont 360 sont issus de minorités ethniques, comme l’ethnie ouïgoure, représentant 90 % de l’effectif. Parmi eux, Abudureyimu Kamili, qui travaille au service d’entreposage et de logistique de la société, est né dans le bourg d’Opal du district de Shufu, à Kachgar.

Il y a quatre ans et demi, il a rejoint Jiangguoguo sur recommandation d’un ami. Grâce à son travail exceptionnel, il est devenu actionnaire de la société dès sa deuxième année de travail et a été promu chef d’équipe trois ans plus tard, avec 18 personnes sous sa direction. Aujourd’hui, il bénéficie d’un salaire stable entre 4 000 et 5 000 yuans par mois, qui peut être compris entre 7 000 et 8 000 yuans pendant la haute saison, ce qui lui permet d’aider sa famille.

Un chemin d’enrichissement

La centrale photovoltaïque Shenneng Futa, située sur les plateaux du Pamir à plus de 3 300 m d’altitude, est la première centrale photovoltaïque centralisée au Xinjiang pour lutter contre la pauvreté. Occupant une superficie de 635 mu, dans le district autonome tadjik de Taxkorgan dans la circonscription de Kachgar, elle bénéficie de 4 434,7 heures d’ensoleillement par an.

Financé conjointement par le gouvernement populaire du district de Futian de Shenzhen et le groupe Shenzhen Energy, la centrale photovoltaïque Shenneng Futa a été conçue avec pour objectif que tous ses bénéfices soient destinés à la réduction ciblée de la pauvreté.

Cependant, l’altitude élevée et le manque d’oxygène ont été de réels défis. « L’hiver à Taxkorgan est assez long. En effet, alors qu’on peut réaliser 10 mois de travaux par an dans les plaines, ici, il n’y a que 5 ou 6 mois », raconte Yan Yuzhi, ingénieur en chef de la sécurité de la centrale photovoltaïque Shenneng Futa. Malgré ces conditions difficiles, les travaux ont été menés à bien et la centrale a été raccordée au réseau le 31 mai 2018. Jusqu’à présent, la centrale a produit un total cumulé de plus de 200 millions de kilowattheures.

La capacité annuelle moyenne de ce projet peut atteindre 40 millions de kilowattheures. Selon le prix actuel de l’électricité d’aide aux pauvres, le montant annuel moyen des bénéfices et des taxes est d’environ 10,23 millions de yuans, et tous les bénéfices distribuables sont utilisés pour la lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, une batterie de mesures a été mise en œuvre, telles que l’assurance pour les maladies graves, les fonds d’éducation et les aides financières pour les ménages pauvres, permettant à 16 806 habitants de Taxkorgan de trouver un emploi et d’augmenter leur revenu.

À l’heure actuelle, la centrale compte neuf employés, dont deux sont des habitants locaux. Pour la jeune Xiarewana Mairiwanjiang, de l’ethnie tadjike et embauchée sur place en tant qu’ingénieure, ce travail était plein de défis à son entrée dans la centrale. En effet, elle avait peu de connaissances sur le secteur des nouvelles énergies, elle a donc dû tout apprendre à partir de zéro.

La jeune femme de 27 ans est aujourd’hui parfaitement capable d’assumer les opérations quotidiennes, la maintenance et l’inspection et cet emploi lui apporte un sentiment d’accomplissement. « Je suis très fière de contribuer au développement de ma ville natale », déclare-t-elle. 


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Source: La Chine au Présent
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