Les institutions financières jouent un rôle essentiel pour protéger la biodiversité et faire face au défi du changement climatique, notamment en mobilisant les ressources de tous les milieux et en insufflant de nouveaux élans au développement durable mondial, a déclaré Guo Lanfeng, vice-secrétaire de la Commission nationale du développement et de la réforme.
Il s'est ainsi exprimé lors d'une table ronde sur la réduction des écarts des financements pour assurer la mise en oeuvre des mesures, mardi en marge de la 15e réunion de la Conférence des parties (COP15) à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique. Des représentants de 17 pays y ont participé par liaison vidéo ou en personne dans le centre international des conventions Dianchi de Kunming.
"La détérioration de la biodiversité apporte des risques importants, qui sont souvent ignorés, sur la stabilité de la finance", a déclaré le président de l'Institut de recherche de la finance verte et du développement durable de Beijing, Ma Jun, en ajoutant que les banques centrales doivent établir un système d'évaluation d'interdépendance entre la finance et l'écologie, et mettre en place des mesures pour orienter les ressources financières vers la protection de la biodiversité.
Depuis le "One Planet Summit" à Paris en décembre 2017, huit banques centrales, dont les banques centrales chinoise et française, et des régulateurs financiers ont créé le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (Network for Greening the Financial System, NGFS), en vue d'atteindre les objectifs de l'accord de Paris. Actuellement, ses membres se sont élargis à plus de 90 banques centrales et institutions financières.
Selon des études, le besoin des investissements liés à la biodiversité s'est élevé à environ 1.000 milliards de dollars, avec seulement moins de 20% d'entre eux pouvant être satisfaits, et plus de 80% de lacune. Pour franchir cet écart, il faut mobiliser les capitaux dans toute la société, surtout dans les secteurs privés, et perfectionner les normes et les mécanismes d'incitation, d'après Ma Jun.
La Chine a annoncé mardi la création du Fonds de biodiversité de Kunming avec 1,5 milliard de yuans (environ 233 millions de dollars) d'investissements pour soutenir les pays en développement dans la protection de la biodiversité.
Barbara Pompili, ministre française de la Transition écologique, a indiqué lors de la réunion par liaison vidéo que la France travaillait activement pour identifier et réformer les subventions à la biodiversité, à travers le projet Collaboratif de Paris sur la budgétisation verte, lancé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Partha Dasgupta, professeur de l'Université de Cambridge, a affirmé que la nature était un actif précieux et que les économies se trouvaient dans cette nature, si bien que nous devons équilibrer les besoins des humains et la capacité de la nature en transformant notre mode de production et de consommation.