L'écologie du Tibet est primordiale pour la Chine, l'Asie du Sud et du Sud-Est. Sur le "toit du monde" naissent des cours d'eau et se développent des écosystèmes qui jouent un rôle spécifique dans le changement climatique en Asie et dans l'hémisphère nord.
Le gouvernement chinois adhère au concept de développement vert pour l'édification du Tibet et protège strictement son environnement. Selon l'Académie des sciences de Chine, la conformité de la qualité de l'eau des rivières et lacs importants du Tibet atteint 95,7% et celle de la qualité de l'air de l'environnement est de 97,5%. Les forêts, les pâturages, les zones humides, les glaciers, les monts enneigés ainsi que la faune et la flore de toute la région ont été efficacement protégés. La plupart des zones sont encore dans leur état d'origine, faisant cette région celle qui possède l'un des environnements les plus écologiques au monde.
Le lac Pangong, un écrin protégé
Le lac Pangong, dans le district de Rutog (préfecture de Ngari), est une étendue d'eau bleue azur encaissée dans une vallée.
C'est un lac fluvial typique, doux dans sa partie est et salé dans sa partie ouest. C'est le refuge pour oiseaux le plus élevé au monde, et on y trouve plus d'une dizaine d'animaux protégés au niveau national comme la grue à cou noir, la gazelle tibétaine, la mouette du Tibet et l'omble des hauts plateaux.
Afin de protéger ses eaux magnifiques et ses rives claires, la Réserve naturelle des zones humides du lac Pangong a été créée en 2002, et le Parc forestier national du lac Pangong en 2004. En 2007, une agence de gestion de la réserve naturelle a été ouverte.
La réserve naturelle comprend six sites de protection et de gestion. Sonam Dawa y travaille en tant que garde avec 39 agriculteurs et éleveurs locaux. Des patrouilles régulières sont effectuées pour lutter contre la pêche illégale et le braconnage d'œufs d'oiseaux. Une tâche difficile à près de 4.240 m d'altitude et sur une superficie totale de plus de 56.000 ha. "Même en voiture, sur une telle superficie, la patrouille prend une journée entière", a-t-il ajouté.
Le travail consiste aussi à ramasser les déchets, protéger la reproduction des oiseaux ou la ponte des poissons migrateurs, mais aussi entretenir les arbres plantés au bord du lac... Après 12 années de service, Sonam Dawa a le visage buriné par le vent et le soleil. "Avant, il n'y avait pas de construction au bord du lac et les oiseaux étaient très proches des humains. Avec la réputation croissante du lac Pangong et les touristes de plus en plus nombreux, les oiseaux ont fui en leur présence. Après des années de patrouille, ils peuvent à nouveau vivre en paix ici", a remarqué Sonam Dawa. Une sorte d'harmonie entre l'homme et la nature.
Les patrouilles et les projets de protection et de restauration écologiques ont considérablement amélioré la qualité de l'eau, de l'air, des sols et de la végétation du lac Pangong et de ses environs. Selon le Bulletin environnemental 2019 de la région autonome du Tibet, conformément aux normes de qualité environnementale des eaux de surface (GB3838-2002) et les mesures d'évaluation de la qualité environnementale des eaux de surface, la qualité de l'eau du lac Pangong atteint globalement les normes de type II.
Les avantages économiques et la valeur touristique du lac Pangong s'en trouvent nettement améliorés. Entre 2011 et fin juin 2020, les autorités locales ont investi plus de 12,2 millions de yuans dans des infrastructures. Le district de Rutog a accueilli 69.567 visiteurs et le tourisme y a généré un revenu de 97,39 millions de yuans. Le secteur touristique a employé 652 personnes et le revenu de la population a augmenté de 192.000 yuans. Les habitants du "toit du monde" protègent bien les montagnes, et récoltent les bienfaits de montagnes "qui valent leur pesant d'or".
Un "hada vert"
Le Yarlung Zangbo est le plus long fleuve de haut plateau de Chine, et l'un des plus élevés au monde. C'est une artère vitale à l'origine de la culture tibétaine. Mais sur son cours moyen, le sable complique la vie des habitants de Lhoka.
C'est là en effet que le cours du fleuve ralentissait et qu'une grande quantité de sédiments se déposait. Après la période des crues, le niveau de l'eau baissait, exposant les sédiments. Le vent violent poussait alors le sable vers les terres agricoles et sur la route, formant de nombreuses dunes mouvant. On disait d'ailleurs : "Par grand vent, on ne voit plus les maisons au loin."
Dans les années 1980, les habitants ont commencé le boisement à grande échelle pour améliorer l'environnement écologique de la vallée du fleuve. La construction de barrages en forme de T, la plantation profonde de gros semis et la fixation du sable avec de l'herbe et des grillages témoignent des différentes méthodes de contrôle du sable par les habitants locaux.
En 2009, le gouvernement chinois a promulgué le Plan pour la protection et la construction de la barrière de sécurité écologique du Tibet (2008-2030). Le document précisait que les terres désertifiées étaient au centre de la gouvernance et que le projet de prévention et de lutte contre la désertification était un élément important de la construction écologique. Dans le même temps, un nouveau modèle d'investissement diversifié avec de multiples canaux et la participation de l'ensemble de la société a progressivement pris forme.
En mai 2017, le groupe Elion, connu pour être le "leader mondial de la lutte contre la désertification", a fait entrer le modèle de Kubuqi à Lhoka afin de "combiner le verdissement et la prospérité, l'écologie et l'industrie, ainsi que le développement des entreprises et la gouvernance écologique". Le projet de prévention et de contrôle du désert d'Elion, avec un investissement total de 683 millions de yuans, comprend une série de projets comme la Zone de démonstration forestière économique spéciale, la Zone de prévention et de contrôle de la désertification, la Base de la pépinière d'Elion et le nouveau village d'Elion. "Nous avons investi 70 millions de yuans jusqu'à présent et 615 personnes ont augmenté leurs revenus sans quitter leur région natale et leur terre pour travailler sur place. Le revenu cumulé a augmenté de quatre millions de yuans et le revenu par habitant de 6.500 yuans", a déclaré un responsable du groupe Elion, précisant qu'aujourd'hui, 7.650 mu (un mu = 1/15 ha) de terres désertifiées étaient gérées, et que grâce à l'établissement de forêts de protection écologique et d'un secteur forestier vert, la superficie des forêts régionales et la couverture forestière augmenteront d'année en année.
Alors que la prévention et le contrôle de la désertification sont devenus un axe important de la construction écologique, un grand nombre de forces sociales prennent pied au Tibet. En 2017, le district de Chanang a coopéré avec la Société de la technologie écologique du cordyceps du Tibet pour planter 10.000 mu de semis et effectuer de la restauration écologique, en s'appuyant sur une série de méthodes telles que l'introduction, la domestication, la recherche et l'expansion de plantes locales pour protéger le haut plateau grâce aux sciences et technologies.
Dans la pépinière tibétaine de Zhamda, un village du canton d'Arza à Chanang, Choskyi Drolma, une étudiante, est rentrée chez elle pendant l'été et plante du cordyceps avec d'autres villageois. "Je reviens travailler pendant les vacances pour gagner de l'argent, mais aussi pour acquérir de l'expérience dans la protection écologique et environnementale", a-t-elle précisé. En contribuant à la protection écologique et en stimulant la motivation endogène pour la réduction de la pauvreté, de plus en plus de villageois transforment les "eaux limpides et des montagnes luxuriantes" en "atouts inestimables".
La section Konggar-Sangri du cours moyen du Yarlung Zangbo, d'une longueur de 160 km et d'une largeur de 1.800 m, est protégée par une forêt d'environ 450.000 mu. La végétation luxuriante et sinueuse est comme un "hada (ruban de soie) vert", une longue coulée verte des deux côtés du fleuve. La région de Lhoka ne connaît désormais que sept jours environ de tempête de sable, contre 60 jours auparavant.
En 2019, la région autonome du Tibet a investi un total de 11,7 milliards de yuans dans la construction de barrières de sécurité écologiques et a continué d'accroître la plantation d'arbres dans le bassin des deux fleuves (Yarlung Zangbo et Nujiang) et quatre rivières (Lhasa, Nianchu, Yalong et Shiquan). Selon les données publiées par l'Etat, la région autonome du Tibet possède une superficie forestière de 14,91 millions d'hectares, un taux de couverture forestière de 12,14% et un stock forestier de 2,28 milliards de mètres cubes, au premier rang national.
Des corridors pour les antilopes tibétaines
Le 26 juillet, une vidéo a été publiée par le groupe de travail WeChat du Bureau des forêts et des prairies du district de Gêrzê, dans la préfecture de Ngari : plus de 3.000 antilopes tibétaines femelles migraient dans leur habitat naturel avec leurs petits dans le canton de Gomo. Rigzin Norbu, directeur du Bureau des forêts et des prairies de Gêrzê, a déclaré que cette vidéo avait été tournée par le personnel de la station de gestion de Drumari de la Réserve naturelle nationale de Changtang lors de leur patrouille quotidienne.
Il existe trois principaux corridors de migration des antilopes tibétaines de Gêrzê. Chaque année, de fin avril à début mai, elles migrent vers le nord pour mettre bas, et de fin juillet à début août, elles reviennent avec leurs petits dans leurs habitats d'origine sous la protection d'un petit nombre d'antilopes tibétaines mâles. "Désormais, le personnel de la station de gestion du corridor de migration des antilopes tibétaines a intensifié les patrouilles pour les escorter. En renforçant les patrouilles, on peut libérer des antilopes prises dans les clôtures, et en même temps, on enlève les clôtures qui pourraient les empêcher de se déplacer." De plus, si des antilopes traversent la route nationale, la circulation est temporairement bloquée pour leur permettre de traverser en toute sécurité.
La Réserve naturelle internationale de Changtang a été créée en 1993. C'est la réserve naturelle dont l'altitude moyenne est la plus élevée au monde. Sur 298.000 kilomètres carrés, antilopes tibétaines, gazelles du Tibet, ânes sauvages tibétains, yaks sauvages et autres animaux sauvages cohabitent. La réserve couvre les districts d'Amdo et de Nyima de la ville de Nagqu et d'autres localités. La superficie de la réserve du district de Gêrzê est d'environ 106.000 kilomètres carrés. Avec le renforcement continu de la protection, la population des antilopes tibétaines est passée à environ 200.000 ces dernières années. Fin
Par LI YUAN et WANG YUANYUAN (journaliste de www.tibet.cn)
Source : La Chine au prés