Visite présidentielle à la CIIE et renforcement de l’ouverture
Vingt-et-une tonnes d’ananas en provenance du Panama sont arrivées la semaine dernière dans le port en eaux profondes de Yangshan au sud de Shanghai, afin d’alimenter l’appétit des consommateurs chinois pour ce que les producteurs qualifient d’ananas « le plus sucré au monde ».
L’année dernière, les ananas panaméens étaient arrivés sur le sol chinois dans le cadre d’un accord spécial pour l’Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE), sans avoir à subir de quarantaine. Peu de temps après, un accord était signé − en présence des présidents chinois et panaméen Xi Jinping et Juan Carlos Varela − approuvant l’importation de produits agricoles de ce pays d’Amérique centrale.
Cette année, avec l’ouverture mardi à Shanghai de la 2e édition de la CIIE, ce sont plus de 3000 entreprises de quelque 150 pays et régions, qui cherchent à exporter des produits et des services vers la Chine et d’autres pays par le biais de cette exposition de niveau national, la plus importante au monde sur le thème de l’importation.
Ce sera la deuxième année consécutive que Xi Jinping participera à la cérémonie d’ouverture de la CIIE. Le président chinois devrait prononcer un discours liminaire et faire le tour des divers pavillons nationaux avec d’autres dirigeants étrangers, incluant le président français Emmanuel Macron.
Au cours de la cérémonie d’ouverture de l’année dernière, Xi Jinping avait déclaré: « La Chine a un marché considérable de 1,3 milliard de personnes et c’est notre engagement sincère que d’ouvrir le marché chinois. La CIIE, en tant qu’évènement annuel, aura de bonnes performances, de bons résultats et un succès continu dans les années à venir. »
D’après Xu Xiujun, le directeur du Département d’économie politique internationale de l’Institut de l’économie et de la politique mondiale de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), la présence de Xi Jinping à la cérémonie d’ouverture de l’exposition deux années de suite montre que « la poursuite de l’ouverture de la Chine n’est pas un expédient, mais une décision prise selon des considérations stratégiques profondes ».
« La CIIE n’offre pas seulement aux autres pays une demande d’importation de la part du marché chinois, mais elle sert surtout de plateforme pour promouvoir la coopération et les échanges commerciaux entre la Chine et le reste du monde », explique-t-il.
La résolution de la Chine à poursuivre un développement de haute qualité et une plus grande ouverture a aussi été mise en relief dans les lettres de félicitations envoyées au cours du mois dernier par le président chinois à un certain nombre d’évènements.
Dans une lettre au premier Sommet des multinationales de Qingdao, lancé le 19 octobre, Xi Jinping a indiqué que la porte de la Chine allait continuer de s’ouvrir, son environnement commercial de s’améliorer et ses opportunités pour les multinationales du monde entier de s’élargir.
Les entrepreneurs mondiaux sont les bienvenus pour investir en Chine, s’efforcer de réaliser des bénéfices mutuels et des résultats gagnant-gagnant, mais également créer conjointement un avenir meilleur, a fait savoir le président chinois.
Les perspectives d’une amélioration de l’environnement des affaires en Chine ont été largement applaudies par les entités opérant dans le pays.
Au cours des trois premiers trimestres, les investissements directs étrangers (IDE) dans la partie continentale de la Chine ont augmenté de 6,5 % en glissement annuel pour atteindre les 683,21 milliards de yuans (97,1 milliards de dollars), note l’agence d’information Xinhua. Au cours de cette période, plus de 30000 nouvelles entreprises à capitaux étrangers ont été établies dans le pays.
Dans une autre lettre à la 4e Conférence pour la compréhension de la Chine, qui s’est ouverte le 26 octobre, Xi Jinping a précisé qu’en tant que contributrice et bénéficiaire de la mondialisation économique, la Chine restait déterminée dans la poursuite d’une voie de développement pacifique par le biais d’une stratégie d’ouverture mutuellement bénéfique qui continuerait à stimuler l’économie mondiale.
« La Chine va travailler avec d’autres pays pour promouvoir la mondialisation et devenir plus ouverte, inclusive, équilibrée et bénéfique pour tous », a-t-il déclaré.
Il y a un an, Xi Jinping s’était engagé dans son discours liminaire à la cérémonie d’ouverture de la première CIIE à entreprendre une série de mesures concrètes pour ouvrir encore davantage la Chine au reste du monde. Ces mesures ont été mises en œuvre au cours de l’année écoulée, donnant forme à un marché chinois plus ouvert, plus stable et plus prometteur.
A de nombreuses reprises, le gouvernement central a ajusté les droits de douane sur les marchandises importées et réduit ses listes négatives, afin de promouvoir une plus grande ouverture. Depuis l’approbation de la nouvelle Loi sur les investissements étrangers au mois de mars dernier, les gouvernements locaux et les départements à tous les niveaux ont lancé une série de mesures pour soutenir le développement des entreprises étrangères.
Stefano De Pascale, le directeur de la FEDERORAFI (la fédération nationale italienne de joaillerie et d’orfèvrerie), explique que celle-ci exposera des bijoux haut de gamme et présentera des techniques et des capacités de production manufacturière avancée dans une zone d’exposition de plus de 150 m2 au cours de la CIIE de cette année.
Selon lui, les tarifs douaniers sur les exportations de joaillerie depuis l’UE vers la Chine sont longtemps restés entre 20 et 30 %, mais ces taux ont chuté entre 8 et 10 % depuis le mois de juin l’année dernière.
« Au cours du premier semestre de cette année, les exportations de joaillerie italienne vers la Chine ont augmenté de 43 % en glissement annuel. Nous apprécions les différents efforts du gouvernement chinois pour promouvoir la libéralisation commerciale. Ces efforts ne bénéficient pas uniquement à la Chine, mais stimulent par ailleurs la libéralisation du commerce au niveau mondial. La CIIE fait figure d’exemple », souligne-t-il.
Dans le rapport Doing Business 2020 publié le 24 octobre par la Banque mondiale, la Chine s’est hissée en 31e place d’un classement évaluant la facilité à faire des affaires, à comparer avec la 46e place qu’elle occupait l’année dernière et la 78e place l’année précédente. Pour la deuxième année consécutive, la Chine fait également partie des dix principales économies dont l’environnement des affaires s’est le plus amélioré.
Lors d’une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel au mois de septembre, Xi Jinping a fait savoir que la Chine avait honoré son engagement à poursuivre l’ouverture, celle-ci s’étant étendue de la production manufacturière aux secteurs de la finance et des services.
« Le marché chinois est grand et va encore continuer de s’agrandir au fur et à mesure de son développement », a affirmé le président chinois, notant que l’ouverture de la Chine apporterait des opportunités pour tous les pays.
Alors que le monde fait face aux défis engendrés par la pression à la baisse sur l’économie et l’essor du protectionnisme et de l’unilatéralisme, la Chine continue d’accroître son ouverture: « Cela reflète la ferme détermination et la confiance du pays dans son ouverture, mais aussi son statut de pays responsable », analyse Xu Xiujun.
Selon lui, la Chine a donné le bon exemple aux autres pays en matière de promotion du développement et de la stimulation de la stabilité et de la prospérité économiques mondiales par le biais de l’ouverture.
La 2e Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE) débutera le 5 novembre à Shanghai.