La Chine défend et promeut la culture de sa région autonome du Xinjiang
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-10-2019
Le Bureau d’information du Conseil des affaires d’Etat de Chine a publié en l’espace de quelques mois une série de livres blancs sur la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, dressant ainsi le bilan de plusieurs décennies d’efforts inlassables pour faire de cette région un pôle de développement en phase avec le reste de la Chine et du monde. Compte tenu de son caractère multiethnique et de ses spécificités géographiques et historiques, la culture du Xinjiang a notamment fait l’objet d’innombrables initiatives à tous les niveaux pour promouvoir son patrimoine culturel unique, des initiatives qui sont rappelées dans un « Livre Blanc sur la protection et le développement de la culture du Xinjiang ».
Le Xinjiang est depuis l’antiquité un lieu de passage où les groupes ethniques se sont mélangés, où les religions se sont rencontrées, où les échanges culturels et commerciaux n’ont jamais cessé. C’est ce qui fait sa richesse, mais aussi la spécificité. Avec l’avènement de la République populaire de Chine en 1949, le gouvernement chinois a toujours attaché la plus haute importance à la région, favorisant notamment les échanges et l’apprentissage mutuels dans le respect des traditions séculaires et religieuses.
Comme le rappelle le livre blanc, les ethnies du Xinjiang sont une partie indissociable de la culture chinoise depuis les temps les plus anciens. Le Xinjiang est au cœur de l’ancienne Route de la Soie qui reliait l’ancienne capitale Xi’an à l’Europe via l’Asie centrale. Ce carrefour commercial est le prédécesseur de la mondialisation et après plusieurs siècles, redevient un nœud commercial et civilisationnel de premier ordre avec l’initiative de « la Ceinture et la Route » et sa ceinture économique de la Route de la Soie, et renoue par le développement socioéconomique avec un passé riche et diversifié.
Culture et langue sont étroitement imbriquées et les autorités chinoises, dans leurs efforts pour généraliser l’usage de la langue commune (le mandarin), défendent et protègent les langues des ethnies du Xinjiang. C’est d’ailleurs inscrit dans la Constitution chinoise. Le Xinjiang, avec ses dix langues écrites et parlées, bénéficie évidemment de ces dispositions, notamment en favorisant le bilinguisme dès le plus jeune âge. Les examens d’entrée dans les établissements supérieurs sont d’ailleurs en chinois, en ouïghour, en kazakh, en kirghiz et en mongol. Le monde de la culture et des médias bénéficie aussi de ce pluralisme. La protection du patrimoine linguistique s’est accentuée en 2015 avec un grand projet de conservation du patrimoine oral et écrit d’une trentaine d’ethnies de la région. L’envergure des enquêtes réalisées constitue une première mondiale et un travail exhaustif a été accompli sur six langues en danger.
Le gouvernement central respecte et protège aussi la culture religieuse du Xinjiang. Des religions primitives au shamanisme, du zoroastrisme au bouddhisme, du taoïsme au manichéisme, du nestorianisme à l’islam, les religions ont coexisté, ce qui fait du Xinjiang un grand carrefour des religions comme en témoignent les vestiges et les lieux de cultes qui parsèment cette région. La Chine insiste cependant sur la sinisation de ces religions, pour les adapter aux exigences du monde moderne, de sa culture traditionnelle, mais aussi de son développement dans une société harmonieuse.
Mais c’est principalement le riche patrimoine culturel matériel et immatériel du Xinjiang qui bénéficie d’un niveau de protection dans le cadre de la loi. A titre d’exemple, il existe 189 organismes de protection du patrimoine culturel à tous les niveaux dans la région, et l’on y recense 9 542 sites du patrimoine – dont six sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO – mais aussi 93 musées (dont deux musées de niveau national à Urumqi et à Turpan). Des missions archéologiques sont déployées et travaillent dans la région, notamment dans des nécropoles, et des résultats considérables ont été obtenus, qui donnent un aperçu de la richesse des échanges culturels entre le Xinjiang et le reste de la Chine.
Les villages et quartiers historiques font aussi l’objet d’une protection spécifique, mettant en valeur la culture, les us et coutumes ainsi que l’architecture des zones protégées. Le patrimoine immatériel joue évidemment un rôle crucial, puisqu’il permet la transmission des savoirs et le développement d’une économie du tourisme profitable. De nombreuses dispositions réglementaires formulées par les autorités du Xinjiang s’efforcent de préserver et de sauver les traditions folkloriques, qu’il s’agisse de traditions artistiques (musique et instruments de musique, danses, chants notamment) et industrielles (travail des métaux, du bois, poteries et tissage) afin de permettre leur transmission avec l’aide d’« héritiers » reconnus par la région qui prennent des « apprentis » en formation.
Une politique ciblée et globale permet donc le sauvetage, la protection et la promotion de la culture multiethnique de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang depuis le 1er octobre 1955, date de sa fondation. Alors que la région entre dans la nouvelle ère, c’est maintenant aux habitants de prendre le relais pour préserver leur patrimoine, transmettre leurs traditions, et faire rayonner leur culture, afin d’en faire le symbole de leur réussite.
Par Jacques Fourrier (l’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)
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