Chine : hausse du nombre des funérailles pour animaux de compagnie
Sur une table dans la salle de recueillement, Yang Siwei a soigneusement essuyé le sang sur le corps de Dumbo, un caniche âgé de 9 ans.
La propriétaire de l'animal, Chen Tingting, se tenait à côté de la table pour faire ses adieux à son ami décédé, heurté par une voiture il y a deux jours.
Mme Yang, une entrepreneuse de pompes funèbres spécialisée dans les animaux de compagnie, dans la province chinoise de l'Anhui (est), aide les propriétaires d'animaux comme Mme Chen à préparer les funérailles de leurs animaux bien-aimés. Après avoir travaillé pendant trois ans, Mme Yang a incinéré des centaines d'animaux de compagnie.
Les funérailles pour animaux de compagnie prennent de l'ampleur en Chine, alors que des millions d'amoureux des animaux cherchent de nouvelles façons de mettre fin à leurs relations avec leurs compagnons.
Selon un rapport sur l'industrie des animaux de compagnie en Chine, le nombre de propriétaires d'animaux dans les villes chinoises a atteint 73,55 millions, dont 53,9% sont disposés à payer un service funéraire pour les animaux de compagnie.
"Cela fait neuf ans que nous vivons ensemble, et c'était un membre de la famille", indique Mme Chen en pleurant. Après la crémation et les funérailles, elle a acheté une urne pour ramener les cendres de Dumbo à la maison.
En dehors de la salle de recueillement se trouve un bois où environ 30 animaux de compagnie sont enterrés. Chacun est placé sous un arbre entouré de clôtures en bois et de fleurs, avec un panneau indiquant les pensées des propriétaires. Il y a même plusieurs pierres tombales installées dans le cimetière, avec des photos d'animaux de compagnie.
"La plupart des propriétaires ramènent les cendres à la maison, alors que certains ont choisi de les enterrer ici", explique Mme Yang.
Mme Yang est entrée dans l'entreprise après la mort de son chat suite à une épidémie il y a quatre ans. Sachant qu'enterrer son corps aurait pu nuire à la santé d'autres animaux de compagnie et polluer l'environnement, elle a décidé d'incinérer son ami félin.
"Mais je n'arrivais pas à trouver une seule agence de crémation dans l'Anhui à l'époque", rappelle Mme Yang. Après plusieurs voyages, elle a fini par en trouver une dans la province voisine du Jiangsu et a organisé des obsèques pour le chat.
En 2016, lorsque Mme Yang est devenue une entrepreneuse de pompes funèbres pour animaux de compagnie, elle a incinéré environ deux ou trois animaux de compagnie par mois, mais le nombre est maintenant supérieur à douze.
Selon elle, malgré la présence de services funéraires dans de grandes villes comme Beijing et Shanghai, le marché des services funéraires pour animaux de compagnie en est encore à ses débuts dans une grande partie du pays.
Des experts indiquent que davantage d'évaluations et de discussions sont nécessaires pour déterminer comment les pratiques étrangères dans l'industrie des pompes funèbres pour animaux de compagnie peuvent s'intégrer en Chine, telles que la mise en place de terrains destinés à l'enterrement des animaux de compagnie.
"Nous faisons encore les premiers pas", ajoute Mme Yang. "Mais je suis heureuse de voir davantage de personnes s'intéresser au secteur."
