La coopération économique et commerciale sino-française fait face à de nombreuses opportunités de développement
Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France il y a 55 ans, les relations sino-françaises, si particulières, jouent le rôle d'appui et de moteur de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE. Et la nouvelle ère qui s'ouvre devrait apporter à la Chine et à la France de nombreuses opportunités pour développer encore leur coopération dans les dimensions économique et commerciale, a déclaré Yao Ling, directrice adjointe de l'Institut de l'Europe de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique relevant du ministère du Commerce, dans un article publié par le magazine La Chine au Présent.
La France est actuellement le quatrième partenaire commercial de la Chine au sein de l'UE. Selon les statistiques révélées par les douanes chinoises, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la France a atteint 62,9 milliards de dollars en 2018, soit 34,2 % de la valeur du commerce sino-allemand, 73,8 % de la valeur du commerce sino-hollandais et 78,2 % de la valeur du commerce sino-britannique. "Mais si l'on considère le poids économique des deux pays, les échanges commerciaux entre la Chine et la France peuvent encore progresser", a annoncé Mme Yao.
En 2018, la valeur cumulée de ceux-ci a augmenté de 15,5 % en glissement annuel, enregistrant pour la seconde année consécutive une hausse supérieure à 15 %. De tous les échanges commerciaux entre la Chine et ses trois principaux partenaires au sein de l'UE, ce sont les échanges sino-français qui ont connu l'essor le plus rapide, a-t-elle indiqué.
A l'heure de l'élargissement de l'ouverture du marché chinois, la Chine et la France affermissent leur coopération à plusieurs égards. Elles renforcent leur collaboration en matière d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières et de mise en quarantaine, à dessein d'accroître le nombre des exportations françaises, dont les produits à base de viande et les produits laitiers, vers la Chine. Elles accélèrent leurs négociations en vue de la conclusion d'un accord Chine-UE relatif aux produits protégés par une indication géographique, afin de promouvoir les échanges bilatéraux de denrées agricoles entre les deux parties. Elles intensifient leurs échanges commerciaux dans l'industrie aérospatiale. Elles promeuvent vigoureusement la construction de plates-formes d'e-commerce transfrontalier, qui deviendra un nouveau pôle de croissance dans le commerce sino-français, a précisé la directrice adjointe.
Selon elle, les investissements directs à l'étranger (IDE) émis par l'UE que la Chine exploite proviennent principalement de la France. A la fin de 2017, le montant réel émis par les investisseurs français en Chine se chiffrait à un total de 16,52 milliards de dollars, la France se classant 4e au sein de l'UE à cet égard. Dans le même temps, le territoire français est une destination toujours plus attractive pour les entreprises chinoises souhaitant investir dans la zone UE. Fin 2017, les IDE chinois en France totalisaient 5,7 milliards de dollars, la France devenant le sixième pays d'accueil des investissements chinois au sein de l'UE.
En matière d'investissement, la Chine et la France poursuivront leur coopération étroite dans les domaines traditionnels, c'est-à-dire le nucléaire, l'aéronautique et l'aérospatial, tout en développant les projets d'investissement dans les chaînes industrielles. En outre, compte tenu du fort potentiel de la France à innover, auquel s'ajoutent les avantages traditionnels et les technologies de pointe dont elle dispose dans son secteur industriel, de nouvelles opportunités devraient s'ouvrir pour l'investissement sino-français, notamment dans l'intelligence artificielle, la conception technique, la construction automobile et la fabrication d'autres types de véhicules. Par ailleurs, la France se positionne, toujours plus assurément, comme le centre d'affaires européen, ce qui invite les firmes chinoises à investir dans le secteur des services financiers en France et à y établir leur siège régional. De plus, l'"économie des séniors", y compris les services aux retraités, constituera également un domaine clé de la coopération à venir entre les deux pays, a-t-elle expliqué.
Malgré le grand potentiel dans la coopération économique et commerciale entre la Chine et la France, à court terme, de nombreuses difficultés, telles que le ralentissement généralisé de la croissance dans la zone euro, les tensions commerciales entre certains pays et les troubles internes au sein de l'UE, risquent de pénaliser le développement économique et commercial sino-français. Les deux pays doivent ainsi travailler ensemble pour apporter des réponses adéquates à ces défis.
La Chine et la France doivent continuer à approfondir leur coopération bilatérale dans le commerce et l'investissement, afin de consolider leur partenariat stratégique économique global de longue date, a indiqué Mme Yao.
Les deux pays doivent renforcer leur coopération dans les instances multilatérales comme l'OMC et le G20, en réponse au risque de ralentissement de la croissance économique mondiale et multiplier les échanges et la communication, renforcer la confiance mutuelle, dissiper la méfiance et les incompréhensions, notamment les préjugés de l'UE sur la Chine, a-t-elle ajouté.