Les relations sino-françaises progressent en 2017 (2)
Beijing, Le Forum de "la Ceinture et la Route" pour la coopération internationale, qui s'est tenu du 14 au 15 mai à Beijing, coïncidait avec l'entrée en fonction du nouveau président français Macron. Il a donc spécialement confié le soin à l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin de se rendre à Beijing en tant qu'émissaire spécial et de remettre une lettre au président Xi afin de transmettre le message d'une relation sino-française marquée par "l'amitié, le respect réciproque et l'indépendance". M. Raffarin a déclaré que le président Macron pensait que les deux pays renforceraient leur partenariat dans des domaines tels que l'aviation, l'énergie, les soins médicaux et la protection de la santé, ainsi que les villes intelligentes. Macron envisagerait aussi de collaborer avec la Chine pour investir en Afrique.
En matière d'échanges et de coopération sur la sécurité militaire, le 13e Dialogue stratégique de défense Chine-France s'est déroulé avec succès. En octobre, la 26e flotte d'escorte de la Marine chinoise a effectué une visite amicale au port militaire de Toulon. En dépit des opportunités moins nombreuses dans le passé, les échanges et la coopération en matière de sécurité militaire entre les deux parties ne cessent de progresser de façon régulière ces dernières années, dans la prémisse majeure d'un partenariat global stratégique.
En ce qui concerne les interactions urbaines, elles sont caractérisées par un nombre croissant de jumelages entre des villes chinoises et françaises, et des échanges plus fréquents au niveau municipal. En février, Shenzhen a conclu un jumelage avec les Yvelines, un grand département industriel de l'Île-de-France, pour promouvoir une coopération innovante dans des secteurs piliers tels que l'automobile et l'aéronautique. En mai, l'arrondissement Suxian de Chenzhou (Hunan) et Moustiers Sainte-Marie ont été jumelés, tout comme Yueyang (Hunan) et Sainte-Foy-La-Grande (Bordeaux) un mois plus tard, ainsi que la nouvelle zone de la côte ouest de Qingdao et Auch en août. Les échanges étroits entre ces villes ont jeté les bases de la coopération économique, commerciale et culturelle.
Secteurs économique, commercial et technoscientifique : montée en gamme
La priorité des priorités dans la coopération sino-française demeure l'économie et le commerce, les sciences et technologies, ainsi que les échanges humains et l'éducation. Au fur et à mesure de la montée en gamme industrielle et de l'avancement de l'initiative des nouvelles Routes de la soie, la coopération sino-française dans les domaines économique, commercial et technoscientifique a également affiché une tendance allant du bas de gamme vers le haut de gamme. En 2017, la coopération sino-française dans ces domaines se focalise non seulement sur les hautes technologies (aéronautique, aérospatiale et énergie nucléaire), mais elle se révèle aussi fructueuse dans l'industrie numérique, les énergies nouvelles, la finance verte, la valeur de la marque et les droits de propriété intellectuelle.
La coopération dans l'énergie nucléaire a connu un développement prometteur. En mai, la partie principale du projet de la centrale nucléaire de Hinkley Point a officiellement débuté au Royaume-Uni, grâce aux investissements conjoints de la China General Nuclear Corporation (CGN) et d'EDF de France. Autant dire un bel exemple gagnant-gagnant tripartite : la Chine, la France et le Royaume-Uni.
La France étant une grande puissance européenne dans l'aéronautique et l'aérospatial, la coopération sino-française dans ces domaines est toujours une priorité. En janvier, le Centre de technologie et d'ingénierie pour l'utilisation de l'espace, relevant de l'Académie des sciences de Chine, et Novespace, filiale du Centre national d'études spatiales, ont signé un accord de coopération. Quatre mois plus tard, la 11e réunion de la Commission conjointe sino-française sur la coopération spatiale a eu lieu à Paris, autour de sujets comme les sciences de la terre, les sciences spatiales, le changement climatique, la technologie spatiale, la sonde extra-atmosphérique, etc. Qui plus est, la réunion a défini la manière de mettre en œuvre l'Accord de Paris. Il s'agit d'élaborer ensemble, comme chefs de file, une feuille de route, pour que la technologie spatiale puisse s'appliquer à la recherche sur le changement climatique planétaire. En juin, le groupe de travail sino-français sur l'aviation civile a tenu sa 5e réunion à Paris, au cours de laquelle la Corporation de l'industrie de l'aviation chinoise a signé avec la compagnie Dassault Systèmes un accord conjoint de coopération dans la construction d'un centre d'innovation des industries sino-françaises, qui s'implantera dans le Parc des sciences de Zhongguancun à Beijing. Tout cela illustre bien la vitalité de la coopération bilatérale dans ces domaines. (à suiv