François Hollande en visite en Chine pour préparer la conférence sur le climat de Paris
Le président français François Hollande est arrivé le 2 novembre en Chine pour une visite officielle de deux jours. Il s'agit de la deuxième visite d'Etat en Chine du président français après sa précédente visite en avril 2013. En deux ans et demi, les échanges de haut niveau entre la Chine et la France ont été fréquents, la coopération s'est renforcée dans de nombreux domaines, et il est à prévoir que cette visite permettra d'amener les relations bilatérales à un nouveau palier.
Le 25 et 26 avril 2013, François Hollande a réalisé sa première visite officielle en Chine après son élection à la présidence en 2012. A l'issue de son entretien avec le président chinois Xi Jinping, les deux présidents ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils « réaffirment leur profond attachement à la relation franco-chinoise, dont ils soulignent l'importance primordiale, comme exemple d'une coexistence pacifique, d'une coopération mutuellement bénéfique et d'un développement conjoint entre deux pays de systèmes sociaux et cultures différents. Les deux parties souhaitent continuer de promouvoir un développement de la relation fondé sur les principes de stabilité, de respect mutuel, de bénéfice mutuel, dans une perspective stratégique de long terme. »
Les deux dirigeants ont décidé d'approfondir le partenariat global stratégique sino-français avec un dynamisme renouvelé dans tous les domaines et à promouvoir un haut degré de consensus.
Le 25 et 26 mars 2014, le président Xi Jinping a effectué une visite officielle en France, qui a coïncidé avec le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Les deux chefs d'Etat ont assisté à une grande cérémonie de célébration et ont prononcé un discours. A l'occasion de cette visite, les deux pays ont publié une déclaration commune pour créer une proximité et un partenariat global stratégique sino-français durable dans la nouvelle ère. Cette « nouvelle ère » est importante dans les efforts visant à promouvoir la compréhension mutuelle atteinte dans les relations sino-françaises.
Cette année marque le début de la « nouvelle ère ». Au premier semestre, le premier ministre français Manuel Valls et le premier ministre chinois Li Keqiang ont effectué des visites pour promouvoir la coopération économique bilatérale dans de nouveaux domaines et ont obtenu des résultats significatifs. La deuxième visite d'Etat de François Hollande donnera aux deux dirigeants l'occasion d'explorer les nouvelles perspectives des relations amicales et de la coopération sino-française.
Les nouvelles perspectives de la coopération sino-française
Les deux pays peuvent développer leur coopération économique et commerciale selon les quatre aspects suivants.
Tout d'abord, les deux pays traversent actuellement une importante phase de transition dans leur mode de développement économique, ce qui améliore considérablement leur complémentarité économique, et permet d'élargir les domaines de coopération. En 2013, le gouvernement français a élaboré un programme de dix ans nommé « la Nouvelle France industrielle ». Ce plan identifie 34 projets spécifiques pour renouveler le secteur industriel français, avec un accent mis sur les nouvelles énergies, les nouveaux matériaux, les technologies de protection de l'environnement, le numérique et la recherche scientifique de pointe. En mai 2015, le gouvernement chinois a annoncé son programme « Fabriqué en Chine 2025 », qui vise à faire de la Chine une puissance manufacturière de nouveau type en trois étapes. Les deux programmes comportent de nombreux points de complémentarité et ouvrent un espace de collaboration pour l'innovation et l'investissement dans les nouvelles technologies. La France possède des avantages scientifiques et technologiques, et la Chine recherche activement des opportunités en matière d'investissement dans les innovations scientifiques et technologiques. Les deux pays peuvent ainsi élargir leur coopération et obtenir des résultats mutuellement bénéfiques dans ce domaine.
Deuxièmement, au cours des dernières années, les investissements chinois en France ont augmenté de manière significative, et les cibles d'investissement se sont élargies. Selon les données officielles, en 2012, la Chine (y compris Hong Kong) a réalisé des investissements directs en France de 4,2 milliards d'euros, soit 16 fois plus qu'en 2005. L'année dernière, Dongfeng a injecté 800 millions d'euros dans le groupe Peugeot, et en tout juste un an, l'entreprise automobile française a réussi à réaliser des profits et revenir dans le classement de référence des grandes entreprises françaises cotées en bourse. La France espère que la Chine continuera d'investir dans ses entreprises en difficulté, et à reconstruire leur image sur les marchés asiatiques. Lors de sa visite en Chine en janvier 2015, le premier ministre Manuel Valls a explicitement invité les entrepreneurs chinois à investir en France.
Troisièmement, la visite de Li Keqiang en France en juin dernier a donné lieu à l'annonce d'une déclaration commune avec Manuel Valls sur la coopération franco-chinoise sur les marchés tiers. Li Keqiang a déclaré qu'une coopération sino-française dans d'autres pays permettrait d'associer « les équipements moyenne gamme de la Chine, les technologies de pointe et les équipements clés de la France, pour améliorer le niveau des équipements tout en maintenant une rentabilité intéressante pour les pays en développement ». « Cela sera non seulement adapté aux exigences des pays en développement dans leur processus d'industrialisation, mais aussi propice à inciter les entreprises françaises à s'exporter, à promouvoir l'emploi, et à améliorer l'économie d'un pays en développement comme la Chine. » La France et la Chine ont d'ailleurs déjà réalisé plusieurs tentatives de coopération fructueuses dans des marchés tiers. Lors de la visite de François Hollande en Chine en 2013, les deux parties ont signé un accord sur un projet de construction conjointe de réacteurs nucléaires au Royaume-Uni. L'Afrique est également l'une des grandes cibles de ces coopérations. Les médias français ont indiqué que la Chine est devenue le plus grand investisseur en Afrique, mais la Chine a également besoin de partenaires français sur le continent. En raison de ses liens politiques, économiques et culturels étroits avec ses anciennes colonies africaines, la France a un avantage sur le marché, ainsi qu'un avantage en termes de haute technologie. C'est pourquoi une coopération sino-française pour le développement en Afrique sera une situation avantageuse pour toutes les parties : l'Afrique est un marché prometteur, la Chine peut fournir des investissements, et la France peut vendre ses technologies.
Quatrièmement, l'initiative de la nouvelle Route de la soie pourrait insuffler un nouvel élan dans la coopération sino-française. Le plan stratégique de long terme du gouvernement français pour revitaliser l'économie nationale et l'initiative chinoise de la nouvelle Route de la soie ont de nombreux points de convergence. Ceci illustre parfaitement la complémentarité des deux économies dans la nouvelle ère. La priorité de la France est d'étendre les marchés auxquels elle vend ses produits et d'étendre ses canaux commerciaux. La nouvelle Route de la soie reliera un vaste marché qui traverse l'Europe et l'Asie, et la France pourrait fournir ses produits à travers ce canal jusqu'à la Chine. Ceci est particulièrement attrayant pour les PME françaises. Récemment, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et d'autres pays européens ont décidé de prendre part à la création de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, ce qui reflète leur enthousiasme pour les perspectives de la nouvelle Route de la soie.
Des efforts conjoints pour le succès de la conférence sur le climat de Paris
Les relations sino-françaises de la nouvelle ère ne se limitent pas au renforcement des liens économiques et commerciaux, elles visent aussi à une meilleure communication des deux pays dans les affaires internationales, et à la promotion continue d'une coopération internationale efficace. L'un des objectifs de la visite de François Hollande est d'obtenir le soutien complet de la Chine avant la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris pour assurer la réussite de celle-ci. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques doit se tenir à Paris au début du mois de décembre, et en tant que président du pays hôte de l'événement, François Hollande veut parvenir à un accord qui deviendra la plus importante réalisation diplomatique de son mandat. Lors de la première visite du président français, la Chine s'est engagée à un soutien complet pour assurer la réussite de la conférence de Paris. En juin dernier, le gouvernement chinois a élaboré et annoncé ses objectifs dans la lutte contre le changement climatique d'ici 2030. Xi Jinping et Barack Obama ont publié une déclaration conjointe sur le climat en septembre, et ont souligné leur volonté de parvenir à un accord sur le climat durant la conférence de Paris. La Chine a également annoncé son projet d'investir 20 milliards de yuans dans la création d'un « Fonds de coopération Sud-Sud contre le changement climatique » pour soutenir les autres pays en développement dans leurs efforts contre le changement climatique. Ces mesures ont été saluées par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a déclaré que la Chine est « une alliée sur laquelle on peut compter ». La France a indiqué que 80 chefs d'Etat, dont le président chinois Xi Jinping, ont confirmé leur participation à la conférence de Paris. De toute évidence, la France est pleine d'attentes envers la Chine pour parvenir à un accord durant la conférence, et cela reflète aussi l'importance de leurs relations bilatérales stratégiques.
Tout indique en effet que la visite du président français François Hollande en Chine contribuera à amener les relations bilatérales à un nouveau palier.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'Etude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)