La stabilité de la Chine est un facteur rassurant pour le monde, selon Jean-Pierre Raffarin (INTERVIEW)
L'ancien Premier ministre français et actuel vice-président du Sénat, Jean-Pierre Raffarin, a accordé récemment une interview exclusive à l'agence de presse Xinhua(Chine Nouvelle). Voici le contenu intégral de l'interview sousforme de "questions-réponses" :
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QUESTION : La deuxième session de la 12e Assemblée populaire nationale (APN, Parlement chinois) et la deuxième session du 12e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) se tiendront bientôt. Les sujets qui seront débattus par les législateurs chinois seront très variés, de la réforme du système à l'amélioration du bien-être des populations, en passant par la diplomatie. Pour ces deux sessions, quel sujet vous intéresse le plus ? Qu'est-ce que vous attendez de ces deux sessions ?
REPONSE : la situation économique mondiale rend tous les pays attentifs aux perspectives de l'économie chinoise. La Chine reste l'un des principaux moteurs économiques de la planète. Les deux sujets principaux vus de Paris sont ceux qui concernent la nouvelle croissance chinoise (croissance inclusive, villes intelligentes et développement durable, qualité de vie et santé, organisation du système financier...) et l'ouverture du marché chinois aux entreprises étrangères selon le principe du gagnant-gagnant. Dans un monde très agité actuellement, la stabilité de La Chine est un facteur rassurant.
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QUESTION : Comment évaluez-vous les mesures prises, depuis un an, par le gouvernement chinois, dans la réforme administrative, la transformation des fonctions de l'administration et l'amélioration du bien-être des populations?
REPONSE : La politique de réformes se poursuit en Chine activement, les résultats sont en ligne avec les précisions du XIIeme Plan quinquennal. Les systèmes de protection sociale progressent. De nouveaux projets de coopération apparaissent sur des sujets assez neufs comme les maisons de retraites ou les systèmes de santé. La croissance, toujours à un haut niveau mondial, est progressivement orientée vers une perpective plus qualitative. La lutte contre la corruption, l'affirmation d'une expression sobre du pouvoir, l'attention à l'opinion publique, sont des sujets perçus par les observateurs étrangers. Le monde perçoit la grande capacité de réformes de la Chine qui est capable de réorienter fortement et profondément ses programmes comme on l'a constaté sur un sujet majeur comme celui de "l'enfant unique".
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QUESTION : Comment évaluez-vous la diplomatie chinoise de l'année 2013 ? Quels événements vous ont notamment impressionnés?
REPONSE : Nous avons observé les premiers déplacements du président Xi Jinping. La Chine veille à équilibrer ses partenariats et à éviter les tensions internationales sur les dossiers majeurs. Les relations avec l'Afrique restent stratégiques et celles avec la Russie relèvent aussi d'un bon voisinage. Le principe de non ingérence reste une attente forte de la Chine vis-à-vis de ses partenaires. La visite prochaine en France du président Xi Jinping est de toute première importance pour notre partenariat stratégique global. Cette visite aura aussi un impact européen également très important pour une relation Chine-Europe plus coopérative et mieux équilibrée.
L'Europe ne peut oublier le soutien confiant et engagé de la Chine lors de la récente crise dite de la dette sur le vieux continent. Dans ce domaine le rôle croissant de la Chine au G20 est une bonne nouvelle.
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QUESTION : Comment évaluez-vous le développement des relations sino-françaises et sino-européenes pendant l'année écoulée ? Qu'est-ce que vous attendez du futur développement des relations sino-françaises et sino-européennes?
REPONSE : La relationsino-française est excellente et je m'en réjouis. Tous les présidents de la République française, successivement, ont suivi l'exemple donné par le général de Gaulle en 1964 : faire confiance à la Chine. Le 50eme anniversaire de cette déclaration historique sera célébré en France et en Chine avec ambition et conviction. De multiples événements politiques, économiques et culturels seront l'occasion en Chine et en France de faire émerger de nouveaux projets communs. Je signale tout particulièrement "le sommet France-Chine des PME" qui rassemblera 1 000 PME françaises et chinoises, pour des contacts "B to B" à Chengdu en octobre 2014 a l'occasion de la grande "Foire de l'Ouest".
Sur le plan européen, je souhaite vraiment que les deux parties initient de grands projets communs notamment dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, les télécommunications, l'espace, la chaîne alimentaire, les transport propres... Au-delà de nos échanges, notre avenir commun dépend aussi de notre capacité à proposer au monde des projets bi-nationaux à vocation mondiale. Un trilogue Chine-Europe-Afrique serait aussi stratégique pour conforter "l'émergence de l'Afrique".
