50 ans de relations France-Chine : Claude Bartolone fait valoir le rôle de "catalyseurs" des deux parlements (INTERVIEW)
Les Parlements de France et de Chine sont "des catalyseurs de la relation franco-chinoise", puisqu'"ils aident à nous rapprocher et à dialoguer sur un nombrevarié de sujets", a indiqué le président de l'Assemblée nationale française, Claude Bartolone, dans une récente interview accordée en exclusivité à l'agence Xinhua.
Selon M. Bartolone, le Grouped'amitié France-Chine est l'un des plus "étoffés" et l'un des plus"actifs" de l'Assemblée nationale. "Nous avons également instituédepuis 2009 une Grande commission France-Chine avec l'Assembléepopulaire nationale de Chine. Il s'agit d'une plate-formed'échanges très utile, qui n'a d'équivalent qu'avec très peu depays au monde", a-t-il déclaré, faisant remarquer que cette"diplomatie parlementaire" est au service de "notre diplomatied'Etat" et qu'"elle en est un prolongement harmonieux, fondé surdes contacts humains, très chaleureux, entre nosparlementaires".
Invité par Zhang Dejiang, présidentdu Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (Parlementchinois), M. Bartolone va efffectuer une visite en Chine du 23 au28 janvier, à la tête d'une délégation, pour participer auxcommémorations prévues à Beijing pour le 50ème anniversaire del'établissement des relations diplomatiques entre la France et laChine, qui tombera le 27 janvier prochain.
Se réjouissant d'être à Beijing à"cette date anniversaire", M. Bartolone a indiqué qu'il savait quecette date "a une résonance importance en Chine". "Elle n'en a pasmoins pour la France. C'est le message que l'Assemblée nationalefrançaise entend adresser, en dépêchant une délégation de très hautniveau", a-t-il ajouté.
A Beijing, mais aussi à Shenyang,capitale de la province du Liaoning (nord-est de la Chine) où ladélégation passera une partie du séjour, "nous voulons mettre àl'honneur les aspects les plus significatifs de notre relation",a-t-il indiqué, faisant savoir que la délégation qu'il conduit serareçue par le président chinois Xi Jinping, son homologue chinoisZhang Dejiang, ainsi que par la vice-Première ministre LiuYandong.
"Au premier plan figureront nosrelations politiques, développées depuis 50 ans. Nous auronségalement à cœur de mettre à l'honneur les aspects de notrerelation qui projettent nos deux pays vers l'avenir : notrepartenariat gagnant-gagnant au plan économique, les nouveauxsecteurs dans lesquels les besoins de la Chine rencontrent lesfilières d'excellence française, le développement urbain durablenotamment, qui sera au cœur de notre déplacement à Shenyang, et quifait l'objet de projets déjà avancés à Wuhan et à Chengdu", a ditM. Bartolone dans l'interview.
Faisant remarquer que les deux payssont entrés dans une nouvelle séquence politique en 2013 avec lavisite en Chine du président François Hollande en avril et celle duPremier ministre Ayrault en décembre, M. Bartolone a souligné queles relations de qualité et de confiance nouées entre lesresponsables politiques des deux pays doit aussi aider à cerapprochement.
Rappelant que le président Hollandeet le président Xi ont fait du développement des échanges entresociétés civiles une priorité à part entière, M. Bartolone aindiqué que les échanges entre les peuples chinois et français sont"indispensables" pour améliorer la connaissance et la compréhensionmutuelle entre les deux peuples.
"Je suis toujours agréablementsurpris de l'engouement de la jeunesse française pour la Chine, etpour l'apprentissage du Chinois, qui se développe dans nos écoles.Notre jeunesse perçoit bien que dans le nouveau monde dans lequelnous avons basculé depuis quelques années, la Chine sera un acteurd'importance", a-t-il dit.
En parallèle, le député deSeine-Saint-Denis "espère constater en Chine que l'image de laFrance est d'une tonalité aussi positive". "Il nous appartientd'œuvrer pour que ces échanges soient plus faciles et plusintenses. La France attire déjà beaucoup d'étudiants chinois, prèsde 35.000. Nous voulons en accueillir plus encore, avec un objectifde 50.000 étudiants en 2015".
Estimant que la Chine doitrechercher un modèle de croissance durable et équilibré, M.Bartolone a affirmé que la France est capable d'offrir à la Chineune expertise et une excellence incontestées, dans les secteursstructurants, comme l'aéronautique et le nucléaire, et dans tousles domaines où l'offre française rencontre les besoins chinois :l'automobile, les infrastructures, l'énergie, le développementurbain durable, les services, la santé.
"La Chine, quant à elle, peut nousaider à rééquilibrer notre balance commerciale en favorisantl'accès au marché de nos entreprises, notamment les PME/ETI, quiont besoin de visibilité et de règles claires, par exemple sur lapropriété intellectuelle ou l'accès aux marchés publics", a-t-ildit.
Les autorités françaises etchinoises doivent unir leurs forces sur les grandes questionsglobales, comme la régulation économique et financière ou lesquestions environnementales. La France accueillera en 2015 la 21eConférence des parties à la convention sur le climat et espèrecréer les conditions de l'adoption d'un nouvel accord global pourl'après-2020. "Nous avons besoin d'un dialogue nourri avec la Chinepour préparer cette échéance, en comptant sur sa sensibilité surles questions de pollution et de dérèglement climatique", a concluM. Bartolone.