Deux Premiers ministres français en Chine pour "vendre la France"
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-09-2017
Avant même que le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault ne descende de l'avion, la Chine lui a déjà offert un grand cadeau, a commenté le 5 décembre la presse française, en référence au feu vert chinois à une coentreprise entre Renault et le constructeur automobile chinois Dongfeng.
Le mot "dual core" a été employé pour décrire la visite de M. Ayrault en Chine, axée sur la coopération économique et le nucléaire civil, mais les médias ont estimé que le "dual core" se traduit également par la présence simultanée en Chine de deux hommes politiques français de poids, M. Ayrault d'un côté, et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de l'autre.
Pour MM. Ayrault et Raffarin, l'objectif principal de leur mission consiste à renforcer les relations commerciales avec Beijing et à promouvoir le "Made in France", à un moment où la Chine souhaite faire de la consommation des ménages le nouveau pilier de sa croissance.
Dans ce cadre, le chef du gouvernement français dirige une importante délégation d'une centaine de personnes, composée de cinq de ses ministres, de parlementaires, ainsi que de responsables d'entreprises françaises telles qu'EDF, Air France et PSA Peugeot Citroën.
En réalité, Dongfeng a annoncé jeudi avoir reçu le feu vert pour constituer avec Renault une coentreprise produisant des véhicules et des moteurs à usages multiples. Avec un investissement total de 932 millions d'euros, la coentreprise produira, à partir de 2016, 150.000 véhicules et moteurs à usages multiples par an, et les deux entreprises posséderont chacun 50% des parts de la nouvelle entreprise.
Selon la presse française, Renault reste le seul des dix plus grands constructeurs automobiles du monde à ne pas assembler de véhicules en Chine, et cette nouvelle alliance offrira au groupe français une implantation industrielle sur l'immense marché chinois.
Samedi à Wuhan, métropole du centre de la Chine, le Premier ministre français a vanté les compétences technologiques hexagonales avec le projet de "ville durable" (transports et énergies propres), que son homologue chinois Li Keqiang veut voir "se concrétiser dans les meilleurs délais".
A Taishan, dans la province méridionale du Guangdong, M. Ayrault devrait visiter le site de construction de deux réacteurs pressurisés européens (EPR), bâtis à l'aide de technologies françaises. L'année 2014 marquera également le 30e anniversaire du partenariat sino-français dans le nucléaire civil, et la Chine et la France discutent actuellement de la construction de deux tranches supplémentaires pour la centrale.
Par ailleurs, dans le domaine agroalimentaire, la France a l'intention d'élargir ses exportations de produits charcutiers et laitiers vers la deuxième économie mondiale.
Les interactions économiques sont ces dernières années un facteur important pour les relations Chine-France et même Chine-UE, a estimé le vice-président de l'Association Chine-UE, Wu Yikang, qui a évoqué la mauvaise situation économique en France, ainsi que les problèmes politiques et sociaux qu'elle entraîne.
En outre, la technologie de l'énergie nucléaire civile de la France est très avancée à l'échelle mondiale, et la coopération sino-française dans ce domaine sera mutuellement bénéfique, a indiqué M. Wu.
Après M. Ayrault, le président de l'Assemblée nationale de la France, Claude Bartolone, est attendu en Chine en janvier prochain, et le président chinois Xi Jinping visitera la France au printemps 2014, à l'occasion des festivités du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques bilatérales.
Les deux pays organiseront à cette occasion une série de manifestations culturelles, économiques et scientifiques, et évidemment, les relations bilatérales passeront à un niveau supérieur.
Pour M. Wu, la France est le premier pays occidental à avoir noué des relations diplomatiques avec la Chine, et la relation Chine-France revêt une importance particulière dans les relations entre la Chine et l'Union européenne (UE), qui célébreront bientôt le 10e anniversaire de leur partenariat stratégique global.
Ainsi, à la fin de cette année et au début de l'année prochaine, les visites Chine-UE de haut niveau seront très fréquentes. Plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement européens ont visité la Chine, ce qui montre qu'ils sont très intéressés par la réforme de la Chine et ont confiance en sa croissance économique, a ajouté M. Wu.
Bien sûr, pour un développement sain des relations bilatérales, il faut que les deux parties respectent leurs intérêts fondamentaux respectifs et gèrent leurs différends de manière adéquate et acceptable, ont estimé des analystes.