Le Sommet de Xiamen fait naître de puissants espoirs

Par : LIANG Chen |  Mots clés : BRICS
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-09-2017


 

Les leaders des principaux marchés émergents du monde se réunissent à partir d'aujourd'hui à Xiamen, ville côtière du sud-est de la Chine, marquant le 11e anniversaire du mécanisme de coopération des BRICS.

 

Cette année, ce sera aussi la première fois que le président chinois Xi Jinping présidera un sommet des BRICS.

 

Centre d'expéditions maritimes traditionnel, Xiamen a été une fenêtre pour l'économie chinoise. En tant que l'une des premières zones économiques spéciales du pays, elle a été une ville pilote pour de nombreuses expériences de réforme économique orientée vers le marché, un carrefour pour attirer des industries étrangères et un symbole des ambitions de la nation de se réformer et de s'ouvrir au monde.

 

Xiamen est également une pionnière de la coopération des BRICS dans les domaines du commerce et de l'investissement : en 2011, elle avait ainsi accueilli la Foire internationale de l'investissement et du commerce de Chine, où des représentants des cinq pays des BRICS avaient été conjointement présents pour la première fois.

 

C'est dire si le choix de cette ville pour accueillir le dernier sommet des BRICS montre que l'ouverture et la croissance tiendront une place importante sur l'ordre du jour.

 

La Chine a déjà émergé comme un fervent défenseur de la mondialisation et du commerce ouvert, en particulier à l'heure où le monde lutte pour combler un écart de développement qui s'élargit, et en même temps que le protectionnisme relève sa tête hideuse.

 

Dans son discours prononcé en janvier lors du Forum économique mondial de Davos, Xi Jinping avait déclaré que le protectionnisme revenait à « s'enfermer dans une pièce sombre ».

 

Bien que la mondialisation économique ait créé de nouveaux problèmes, rien ne justifie pour autant son éradication totale.

 

« Nous devrions plutôt nous adapter et guider la mondialisation économique, amortir ses impacts négatifs et apporter ses avantages à tous les pays et à toutes les nations », avait dit le président chinois.

 

Cette position sera vraisemblablement réaffirmée lors du Sommet de Xiamen, dont le thème est « BRICS : un partenariat plus fort pour un avenir plus brillant ».

 

La Chine a toujours fondé de grands espoirs sur les BRICS pour les marchés émergents, avec lesquels elle peut trouver un terrain d'entente naturel.

 

Leurs solides performances économiques signifient que les pays des BRICS sont aujourd'hui des acteurs clés de l'économie mondiale, et l'inclusion de l'Afrique du Sud a donné au groupe un poids politique plus important dans la gouvernance mondiale lorsqu'il s'exprime au nom du monde émergent.

 

En tant que stabilisateur dans les relations régionales et internationales, le groupe des BRICS a travaillé avec ardeur pour obtenir une plus grande voix au chapitre sur la scène internationale.

 

Le 18 avril dernier, pour la première fois depuis leur création en tant que groupe, les pays des BRICS ont fait part de leurs points de vue sur des problèmes importants quand Liu Jieyi, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, a fait entendre la voix collective des cinq nations lors d'un débat au Conseil de sécurité.

 

Au nom des cinq pays, Liu Jieyi avait ainsi demandé un financement destiné à mieux mettre en œuvre l'Agenda pour le développement durable de 2030, ainsi que de nouveaux efforts internationaux en matière de prévention des conflits.

 

Selon Ruan Zongze, vice-président exécutif de l'Institut chinois d'études internationales, « La coopération entre les BRICS a non seulement aidé ces pays eux-mêmes, mais elle a aussi renforcé le droit de s'exprimer sur les problèmes mondiaux pour tous les pays en développement ».

 

Comme l'avait déclaré Xi Jinping en juin, la coopération entre les BRICS est « une innovation qui transcende l'ancien modèle d'alliance politique et militaire et recherche des partenariats plutôt que des alliances », ajoutant que « Le mécanisme des BRICS surpasse l'ancienne mentalité du jeu à somme nulle et pratique un nouveau concept d'avantage mutuel et de coopération gagnant-gagnant ».

 

Mais, bien sûr, cela ne signifie pas pour autant que les pays du groupe des BRICS sont sans problèmes : par exemple, alors que la Chine et l'Inde devraient voir leurs économies enregistrer une croissance d'environ 6,5% et 7,2% respectivement cette année, il y a moins d'optimisme à propos de la Russie, du Brésil et de l'Afrique du Sud.

 

Ainsi, selon les Perspectives de l'économie mondiale, mises à jour en juillet par le Fonds monétaire international, la croissance de l'économie sud-africaine sera de 1,0% en 2017, celle de la Russie de 1,4% et celle du Brésil de 0,3%.

 

Cependant, avec des efforts concertés, les cinq pays du groupe des BRICS pourraient fort bien étendre leur coopération pragmatique.

 

Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, avait en ce sens déclaré aux journalistes en mars, citant Xi Jinping : « Les pays des BRICS sont comme les cinq doigts de la main -courts et longs s'ils sont étendus, mais formant un poing puissant s'ils sont serrés ensemble ».

 

Lors d'une réunion informelle des dirigeants des BRICS avant le Sommet du G20 qui a eu lieu en juillet dans la ville portuaire allemande de Hambourg, le président chinois avait aussi exhorté les cinq pays membres à promouvoir sans relâche la construction d'une économie mondiale ouverte, le multilatéralisme et le développement commun.

 

Xi Jinping avait souligné qu'il était impatient de travailler avec les autres dirigeants des BRICS afin de s'assurer que le Sommet de Xiamen produise des résultats propres à stimuler la coopération entre les nations du groupe, qu'il propose de nouvelles solutions pour améliorer la gouvernance mondiale et apporte de nouvelles contributions à la croissance économique mondiale.

 

À cette fin, la Chine, en tant que titulaire de la présidence des BRICS cette année, a été l'hôte d'une série de réunions destinées à soutenir le Sommet de Xiamen.

 

Au début du mois dernier, les ministres du commerce se sont réunis à Shanghai et ont accepté de s'unir contre le protectionnisme et de sauvegarder le système commercial multilatéral. Quelques jours avant, une réunion de sécurité des BRICS avait eu lieu à Beijing, et on y avait discuté de gouvernance mondiale, de lutte contre le terrorisme, d'Internet, d'énergie, de sécurité nationale et de développement.

 

Auparavant encore, en juin, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales avaient convenu de renforcer la coopération dans plusieurs domaines financiers et fiscaux, y compris la Nouvelle banque de développement des BRICS (New Development Bank, NDB) et la collaboration en matière de réglementation.

 

C'est pour aider à financer des projets d'infrastructure et de développement durable dans les BRICS et d'autres économies émergentes et pays en développement que la Chine a cofondé la NDB en 2014, avec son siège à Shanghai.

 

La banque est devenue pleinement opérationnelle l'année dernière et a approuvé des prêts impliquant des aides financières de plus d'1,5 milliard de dollars américains pour des projets d'énergie verte et renouvelable et de transports.


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