L'attitude des Chinois envers le Gaokao évolue avec le temps

Par : Norbert |  Mots clés : Chine-Gaokao-société
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-06-2017

Le Gaokao, examen national d'entrée à l'université en Chine, qui met en compétition chaque année en juin des millions de lycéens désireux d'accéder aux universités les plus prestigieuses du pays, est depuis longtemps considéré comme un sésame vers le succès pour l'ensemble des jeunes et leurs familles dans une Chine ultra-compétitive.

Tout dépend du score. Un score élevé permet de choisir parmi les meilleures universités du pays, augurant ainsi un avenir brillant, une vie réussie d'avance, tandis qu'un échec peut être catastrophique pour une famille qui mise tout sur sa progéniture. Les enjeux que porte le "grand concours" font de l'épreuve le moment le plus stressant, tant pour les élèves que pour leurs parents.

"Un seul examen qui scelle ta vie", cette expression courante résume bien l'importance que de nombreux chinois attachent au Gaokao. Et dans une certaine mesure, elle est exacte. "S'il n'y avait pas le Gaokao, je serais peut-être aujourd'hui un ouvrier comme mon cousin, travaillant sur un chantier", raconte le célèbre écrivain Liu Zhenyun, qui a passé son concours en 1978 pour entrer dans la faculté de littérature chinoise de la prestigieuse Université de Pékin, après que Deng Xiaoping a rétabli l'année précédente le système du concours national d'entrée à l'université interrompu pendant la Révolution culturelle (1966-1976).

Pour l'historien Lei Yi, les Chinois croient sincèrement que les connaissances peuvent changer le destin d'une personne. Le rétablissement du Gaokao a ainsi redonné au savoir toute sa place.

Malgré ses nombreux défauts, surtout ses critères jugés trop rigides, le Gaokao est considéré en Chine comme le moyen le plus juste et le plus équitable pour changer de destin. Pour Wen Dongsheng, directeur de l'Institut des sciences et de l'ingénierie aéronautiques de l'Université Beihang, c'est grâce au Gaokao qu'il a pu sortir de sa petite ville natale pour étudier dans les meilleures universités du monde et avoir une carrière dans la capitale chinoise.

Cependant, au fil du temps, l'attitude des Chinois envers le Gaokao évolue. Ils ne considèrent plus forcément l'examen comme le seul choix pour changer leur vie. "Aujourd'hui, le Gaokao est toujours stressant, mais il n'est plus la seule issue pour les jeunes. Même s'ils ne peuvent pas tous entrer dans les bonnes universités, il y a aussi les écoles professionnelles, qui ont leurs propres avantages sur le marché de l'emploi", indique M. Li, professeur à l'Institut des technologies pétrochimiques de Beijing.

Pour le couple Du Wanjun et Sun Yanjie, dont la fille participe cette année au concours national, "le Gaokao n'est qu'une expérience de la vie. Même si l'enfant échoue, il aura d'autres opportunités. Ce n'est pas la peine de stresser".

Le changement d'attitude envers le Gaokao reflète le développement et l'évolution de la société chinoise.

"Avec l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture, ainsi que l'évolution de la société, l'éducation élitiste du passé laisse peu à peu place à l'éducation de masse", analyse Deng Wenqing, professeur agrégé à l'Université des communications de Beijing.

Selon des statistiques établies fin 2014, le taux d'accès brut à l'enseignement supérieur a atteint 37,5%, et le nombre d'étudiants dans tous les établissements d'enseignement supérieur du pays s'est élevé à 35,59 millions, plaçant le pays à la première place mondiale. En 2020, le taux d'accès brut à l'enseignement supérieur pourraient atteindre 50%.

Pour Zou Jia, professeur dans un lycée de Xi'an, bien que de nombreux parents aient toujours un "complexe du Gaokao", il y a dans presque chaque classe de son école des élèves qui choisissent d'aller étudier à l'étranger avant ou après le Gaokao.

"Le Gaokao, n'est pas une finalité. Ce qui importe, c'est de garder la volonté d'étudier tout au long de sa vie", note une mère à l'extérieur d'un centre d'examen de Hangzhou, durant le premier jour du Gaokao 2017.

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Source: Agence de presse Xinhua
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