L'ONU et l'Union africaine lancent le Groupe de haut niveau sur les migrations en Afrique
La Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et l'Union africaine (UA) ont lancé mardi à Monrovia le Groupe de haut niveau sur les migrations (HLPM) en Afrique - un panel visant à placer les questions de migrations au sommet de l'agenda politique en engageant les principaux acteurs et partenaires, selon un communiqué onusien publié mercredi.
Etabli par la CEA sous la direction de la Conférence conjointe des ministres de l'UA et de la CEA à Addis-Abeba, ce groupe composé de 14 membres est présidé par Mme Sirleaf, la présidente du Libéria.
"Rien que la semaine dernière, une quarantaine de jeunes hommes et femmes sont morts de soif dans le désert du Sahara, en essayant de rejoindre l'Europe. Plus d'un millier de personnes ont péri en Méditerranée depuis le début de cette année", a déploré Mme Sirleaf lors du lancement du HLPM.
Le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Abdalla Hamdok, a déclaré que l'Afrique se voyait privée des nombreux avantages de la migration en raison de politiques frontalières strictes. "Les voyages effectués par les Africains sur le continent sont limités par des exigences strictes en matière de visa, de contrôles aux frontières excessifs et de restrictions à l'immigration", a-t-il dit, ajoutant que le phénomène "augmente les coûts et les risques de la migration et entrave souvent la motivation individuelle pour migrer et les restrictions de mobilité du pays".
Le chef par intérim de la CEA a également souligné que bien que les médias internationaux aient tendance à présenter des images d'un grand nombre de migrants traversant la Méditerranée en Europe en provenance principalement d'Afrique, la migration intra-africaine domine encore les flux migratoires sur le continent. "Les données montrent que moins de 3% de la population africaine ont migré à l'international et moins de 12% du total des flux migratoires à destination de l'Europe proviennent d'Afrique", a-t-il rappelé.
Maureen Achieng, représentante de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) auprès de l'UA, de la CEA et de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), a également indiqué que "Les migrations en provenance d'Afrique vers d'autres régions se déroulent à un rythme beaucoup moins élevé que l'on pourrait penser". "Il y a environ 7,5 millions de migrants ouest-africains en Afrique de l'Ouest, contre 1,2 million en Amérique du Nord et en Europe combinées", a-t-il précisé.
Au cours des prochains mois, le HLPM mènera des consultations aux niveaux national, régional et mondial pour formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour construire et maintenir un large consensus politique.
Ce consensus concerne le programme de développement international de la migration, en tenant compte des défis particuliers des pays dans des situations de conflit et post-conflit. Le rapport sera soumis lors du Sommet des chefs d'État de l'UA en juillet 2018, selon le communiqué onusien. F
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